Non, ça ne sera pas un roman.

 
    • Alanysfolle

      Lecteur invétéré

      Hors ligne

      #1 02 Mai 2012 00:17:08

      Bonjour à tous. J'adore écrire, mais je n'ai pas encore trouvé l'idée du siècle qui ne soit pas un pauvre plagiat d'une oeuvre lu et quelque peu oubliée (ma grande crainte... En même temps avec tout ce que je lis hein...)
      Donc ce que je vais vous présenter c'est plutôt un extrait du jeu auquel je joue depuis quelques années déjà, qui me 'force' à écrire pour faire vivre mes personnages.
      Il y a un lien musical joint parce que je n'arrive pas à écrire sans musique donc à lire avec! (enfin non que je veuille vous forcer à lire ce qui suit hein^^).
      Bref, amusez vous ou pas. Avant tout, n'oubliez pas que ça n'est pas un contexte ordinaire donc que ça ne se lira pas comme un extrait de roman!

      Avec Lhyra, extrait d'un Rp de rêve (un des persos rêve...)

      Echec et....
      La porte s'ouvre comme mue par une force invisible. Elle s'avance.
      Dame de cœur, Cœur de pique. Pique de glace. Impériale. Imposante. Son regard clair balaie la salle et s'attarde sur les minions. Léger mouvement de tête, le vent se lève et les chasse. Trop d'importuns. Trop de témoins. Sourire satisfait sur ses lèvres rouges vif.
      Quelques pas seulement. Elle observe le Roy et s'incline d'une révérence majestueuse. Même lieu. Autre temps. Autres acteurs.
      Nul fous au sommet de la tour, aucun cavaliers montés sur leurs grands chevaux. Un. Deux.
      Ses bras s'ouvrent tandis qu'elle tourne sur elle même et prend possession des lieux. Un regard sur sa robe d'Or et d'éclats, sur laquelle un million d'étincelles dansent. Sa chevelure lâchée au vent, habillée du lierre d'autrefois. Ses lèvres carmines s'étirent sur ses crocs blancs. Dans son regard, les nuages explosent dans le ciel de ses yeux. Elle lâche un rire. Puis reporte son attention sur l'Un. Et le Deux.
      Qu'elle observe avec attention. Glissant sur le sol, elle s'approche de la Dame et glisse une main dans ses cheveux, inclinant sa tête sur le côté. L'esquisse d'un sourire. Un Soleil entre les doigts, elle pouffe et se redresse.

      Tues moi.

      Dame blanche sur case blanche. Noire sur Noire. Elle choisit cette dernière.
      Se détourne d'elle puis s'approche du trône. La révérence est légère, comme le baiser qu'elle pose sur sa joue. Attrapant sa main, elle l'entraîne à sa place, sur le plateau de jeu, avant de retrouver la sienne à ses côtés. Se tourne vers le pion et l'invite d'un mouvement de la main à prendre place.
      Son excitation est palpable. Sa place était là. La Reyne et le Roy. De tout temps. En tout temps. Jusqu'à la fin de la partie.
      Jusqu'à ce que l'un des joueurs arrête le chrono sur un Echec et Mat.
      Un. Deux. Trois.
      Elle hôche la tête. Tout était comme il se devait. Esquisse un sourire.
      Retrouve avec un plaisir certain son royaume difforme et démesuré. Un claquement de doigt et les murs s'écartent en un tremblement de terre qui ne semble pas les ébranler. Le sol s'agite et gronde, tandis qu'une centaine de colonnes sortent de terre pour élever le plateau de jeu. Lentement, le sol s'éloigne tandis qu'elle fixe, implacable l'unique pion. Elle rit.
      Trop facile encore. Bien trop.

      Le ciel les avale, les nuages se perdent dans leurs cheveux et le Soleil enfin retrouve sa place. Son trône. Dans les cieux...
      Un regard sur lui, elle s'incline et murmure:

      Mon Roy.
      Lhyra aime le Fou.
      Roy et Reyne de l'irraison. S'en souvient-il?


      Elle sourit, implacable, le regard cruel tandis qu'elle glisse un doigt sur sa joue. Légers sillons sur sa peau, et celui ci se perd sur son cou pour venir effleurer la gorge en un geste sec. Il y aurait eu lame que la partie serait déjà finie. Elle rit. De nouveau. A gorge déployée et claque à nouveau des doigts.
      Le Fou est là.
      Elle pouffe avant de s'incliner jusqu'au sol. Maître que voilà.

      Maintenant la partie peut débuter.
      Jusqu'à l'échec d'un camp ou de l'autre.
      Dame. A toi l'honneur.


      Elle attrape la main du Roy qu'elle serre tendrement, portant son regard de glace sur l'Exquiz. Et que les jeux débutent....
      _________________

      Lhyra en taverne, alcoolisée.

      Rodée

      La pièce pourrait aussi bien être vide que cela lui ferait le même effet. Les gens entrent, s'asseyent et commandent à boire, s'abordant à coup de claques dans le dos, de rebuffades, de déconnades, de coup de poings en coup de gueule. Les verres se vident et éclaboussent les chemises sales et les décolletés débordant. Les rires gras se perdent dans le brouhaha général. On lui apporte un verre qu'elle vide sans même y penser, commandant le même immédiatement. Et le temps file doucement tandis que les clients s'estompent et laissent leur place aux nouveaux venus.
      A travers la fenêtre, elle voit les nuages gris clairs envahir le ciel et le recouvrir complètement de leur froideur. Le soleil n'a plus la place de s'épanouir et laisse le mauvais temps tout envahir. Ainsi l'aurore devient crépuscule, l'après midi le minuit. La taverne s'assombrit davantage, éclairée principalement à la lueur des bougies.
      Dans un coin, un feu ronronne joyeusement et dessine sur leurs faces un clair obscur effrayant. Un léger coup d’œil pour le verre apporté, sitôt vu, sitôt vidé. Elle se laisse choir contre le dossier de sa chaise et fixe d'un air absent la pinte vide. Du bout du doigt elle le pousse contre le rebord et le fait tomber dans le vide, sursautant lorsqu'il éclate au sol. La tavernière hurle à son attention, elle pose son regard clair sur elle et lui adresse son majeur.
      Puis reporte son attention sur la table sale qui n'a pas du être nettoyée de la journée. Entre les miettes de pains, les tâches de graisses et de vin, les mouches cassent leur croûte alors qu'il n'est pas encore l'heure de bouffer. Lentement, ses doigts s'approchent de l'une d'elle. Doucement. Elle fixe ses ailes et guette l'instant où ladite bestiole prendra son envol. Mais trop concentrée qu'elle est sur son dîner, ne remarque pas les doigts se contracter et l'envoyer d'une pichenette valser.

      Un soupire en coin de lèvre, elle repousse toutes les salopris devant elle du revers de sa manche, et sort de son sac un vélin, une plume et de l'encre. Son Corbeau ne lui a pas répondu. Et elle a à peine eu le temps de croiser Astana. Enfin l'air s'échappe de ses lèvres tandis qu'elle trempe l'embout dans le bleu nuit. Elle se penche, replace une mèche rousse derrière son oreille et fait crisser la plume sur le papier.
      Elle trace les lettres tout nouvellement apprises encore et toujours, liant les mots un à un. La boucle sur le o s'évade et s'envole, flirtant avec le point mutin d'un i qui s'échappe et vient atterrir au pied d'un t. Le D manque d'air et se creuse en un B malintentionné qui voudrait happer entre ses bosses un e agité.
      Les courbes se font moins hésitantes tandis qu'une goutte tombe sur la feuille, rependant l'encre en une petite flaque. Un doigt pour essuyer et l'exercice recommence. Jusqu'à ce que la feuille se fasse torchon, jusqu'à ce que son poignet douloureux cri grâce. Il est plus facile de manier la claque que de manier les mots.

      Autours d'elle le monde semble mort, elle en oublie même l'odeur putride qui règne dans tous les coins. Celle de la graisse cuite, de la soupe à l'oignon, de transpirations et de soirées torrides. Morbides. Son nez semble comme bouché et seule l'effluve de l'encre fraye un chemin jusqu'à son cerveau. Elle laisse doucement s'échapper le nom de ceux qu'elle aime, traçant sans fin les quelques qui peuvent figurer sur la feuille. Ils sont nombreux. Elle les raye au fur et à mesure.
      Le temps passe, le cœur oublie, les douleurs s'effacent, elle est partie. N'en reste plus que quelques uns. A peine les doigts d'une main. Elle chiffonne le vélin et l'envoie valser, rageuse à travers la taverne.
      Pour recommencer l'exercice, sans fin. Nouvelle feuille. Nouveau point.
      Ne pas entamer le C. Rester à la pointe de celui ci et laisser l'encre faire un trou dans le papier. La plume se délie, se fait plus pressante et griffe sur la feuille un mot laisser là. Qu'elle rangera avec les autres. Qu'elle ne montrera pas.

      Charivarit...
      Pourquoi es tu encore là.


      Un léger sourire fou glisse sur ses lèvres tandis qu'elle se redresse et laisse son visage s'échouer sur sa nuque, ses yeux caressant avec amour les poutres qu'elle compte, recompte à l'infini. D'un geste elle défait son chignon et laisse ses cheveux pendre dans le vide, avant de fermer les yeux. Son visage sur ses rétines chasse le toit de bois. Elle grogne et rouvre les paupières. Il n'est pas dit qu'elle ne surmonterait pas ça non plus.
      Elle avait tant vu. Vécue. Elle était rodée. R.O.D.E.E.
      Elle se redresse et écrit ce mot à la suite des autres.

      Rodée. Plus rien ne peut toucher Lhyra.
      Tu entends ça? Pas même toi.
      N'oublies jamais ça. Je t'ai tué.


      Sur la feuille le "elle" est remplacé allégrement par le "je" car personne ne l'entend. Elle frappe sur la table et commande un autre verre. Incapable grosse vache que voilà, elle peut pas se manier et servir à boire? Elle ne la paye pas à ne rien foutre non plus! Un rictus sur les lèvres avant que la pinte apportée ne soit vidée à son tour et envoyer s'échouer contre un mur. Le même vagissement, le même doigt.
      Retours à l'envoyeur, hey, Vilaine.
      Se concentre, replace une mèche, et poursuit.
      Citation:

      Je t'ai tué.
      Tué.
      TUE.


      Puis d'un geste rageur envoie tout promener, et l'encre se disperse sur le sol, éclaboussant quelques hommes trop éméchés pour en tenir cas. Un haussement d'épaules, léger. Puis une main sur son visage, ses doigts sur ses tempes qu'elle masse lentement. Elle n'avait que ça à faire en ce moment. Boire les verres et vider les fûts des tavernes. Guettant une porte qui s'ouvre sur quelqu'un. Quelqu'un qui....