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Introduction à l’architexteL’objet de la poétique n’est pas le texte mais l’architexte, c’est-à-dire l’ensemble des catégories générales ou transcendantes – types de discours, modes d’énonciation, genres littéraires, etc. – dont relève chaque texte singulier. Depuis Aristote, la poétique occidentale s’est diversement efforcée de constituer ces catégories en système unifié qui recouvrirait l’ensemble du champ littéraire. Ces efforts ne sont pas allés sans quelques confusions, dont la plus remarquable est la tripartition, généralement admise depuis la fin du xviii esiècle et indûment attribuée à Aristote lui-même, de ce champ selon trois « types fondamentaux » auxquels viendraient se subordonner tous les genres et toutes les espèces littéraires : le lyrique, l’épique, le dramatique. On tente ici de démonter cette encombrante triade en retraçant sa constitution progressive et en distinguant aussi précisément que possible les catégories architextuelles qui s’y enchevêtrent. Et de contribuer ainsi, fût-ce ironiquement, à ouvrir la voie d’une éventuelle théorie générale des formes littéraires. Fiction et dictionÁ des titres divers, les quatre études qui composent ce petit livre intitulé Fiction et diction, portent sur la question des critères, des régimes et des modes de littéralité.La première distingue deux modes : l’un, la fiction, est de critère essentiellement thématique (le caractère imaginaire de ses objets) et de régime constitutif, ou de littérarité constante (« bon » ou « mauvais », un texte de fiction est toujours littéraire ; l’autre, la diction, est de critère formel (l’accent mis sur le message verbal) et de régime tantôt constitutif (« bon » ou « mauvais », un poème est toujours littéraire), tantôt conditionnel, ou de littérarité précaire, dépendant d’un libre jugement esthétique : un texte de prose non fictionnelle est littéraire pour qui le juge tel. La deuxième étude concerne plus spécifiquement la fiction narrative, considérée dans son statut pragmatique : à quelle sorte d’actes de langage appartiennent les énoncés de fiction ? La troisième examine les différences narratologiques, trop souvent négligées, entre le récit fictionnel et le récit factuel : par exemple, historique ou autobiographique. La dernière revient au terrain de la diction pour s’enquérir d’une définition sémiotique du style : de quel mode de signifiance relève le versant stylistique du discours ?