Synopsis
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BON
C'est d'autant plus sensible que l'empêchement de parole — du silence absolu au discours sybillin et voilé en passant par l'impossibilité temporaire du dire — scelle toujours le destin de l'être : c'est un tremplin formidable pour l'accès à la connaissance, pour l'épanouissement de la personnalité, pour la renaissance d'une parole authentique et prometteuse, rappelant le modèle divin. Rien ne vaut d'empêcher la parole pour mieux parler : telle est la paradoxale leçon donnée en définitive par tous ces romans, dans leur cheminement romanesque mais aussi dans leur rhétorique.
En effet, les écrivains eux-mêmes semblent sans cesse réprimer leur discours, l'arrêter, le suspendre ; mais c'est le laisser deviner, voire suppléer, par le lecteur, dans une infernale logique de l'ajout. Entre l'énormité de sa production et l'empêchement de parole qui caractérisent la littérature arthurienne, le paradoxe n'est ainsi qu'apparent : c'est parce que la parole mise en scène dans les fictions romanesques est sempiternellement réfrénée que la parole mise en œuvre dans le livre arthurien est inépuisable.
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