La queue du diableHenri Pourrat1948

Sa queue velue, de quatre pieds de long, le diable la portait comme une plue au chapeau. Et cette couette de singe, qui fouettait l'air en badinant, c'était son côté bête, celui qui prêtait à rire.
Le garçon rentre la tête dans les épaules, calcule son coup. A l'instant où le diable se présente sur le seuil, lui se jette sur la porte, de toute sa force la claque, et dans les anneaux des verrous passe le bâton de la bergère.
Voilà le diable pris, pris par la queue, entre le vantail et le chambranle. Et le garçon, dans ce même instant, tire son couteau, tranche hardiment, gaiement, cette queue d'un coup, quasi au ras de la porte.