Médecins et assassins à la Belle ÉpoquePierre Darmon

Le démon du crime implante-t-il ses griffes dans le cerveau des criminels dès leur naissance ? Les assassins sont-ils des monstres stigmatisés dans leur faciès par leurs penchants homicides ? Les médecins peuvent-ils dépister, diagnostiquer et soigner la délinquance ? Doivent-ils purger la terre de la race maudite des criminels-nés ?
Vers la fin du XIXe siècle, Lombroso et l'École italienne d'anthropologie criminelle ont soutenu cette thèse avec passion. Portés par les fastes sataniques d'un positivisme délirant, ils ont même livré la bataille du prétoire et tenté de rallier à leur scientisme une justice mystique cet une magistrature archaÏque.
Par-delà ses aspects déconcertants et parfois même ubuesques, la médicalisation du crime a pourtant vivifié l'étude de la folie criminelle, de la sociologie criminelle, de l'hygiène sociale et de la médecine légale. Sur un versant moins glorieux, elle a conduit à l'exaltation de la peine de mort, de l'eugénisme, voire du racisme.
Historien de la médecine et des mentalités, Pierre Darmon compose un florilège baroque qui s'est perpétué jusqu'à nos jours à travers la biotypologie, la découverte du chromosome du crime et la morphopsychologie.