#0 30 Mars 2016 23:49:56
C'est vrai qu'aujourd'hui on a le choix, n'empêche que ça pose d'autres questions. Au début de ma lecture, je me demandais quel était l'utilité des pompiers si la culture partait d'elle-même en désuétude. Quel était l'intérêt de brûler des livres qui de toute façon n'intéressaient qu'une poignée de gens ? Beatty nous a donné la réponse vers la fin de la première partie. Dans d'autres dystopies, ce sont souvent les classes sociales basses qui n'ont pas accès à ces choses (pas que dystopie, du pain et des jeux, c'est bien pour contenir le petit peuple). Ici d'ailleurs, on ne sait pas trop. Cela dépend de notre interprétation de Beatty : soit l'élite a accès à la culture pour mieux diriger, soit Beatty a lu sans avoir le droit de le faire.
Ce n'est pas parce qu'on a le choix qu'il n'y a pas de manipulation bien que l'argent soit vraiment le moteur de ces choses abrutissantes (quoi que). J'en connais des Mildred, des gens assez déconnectés de la réalité, des gens qui croient et limitent leurs infos à ce que leur dit le 20h. Et moi dans tout ça, je pense que même ceux qui essaient de réfléchir et varier leurs sources peuvent ramer pour connaître le fond des choses. On a quand même toute une batterie d'idées reçues à commencer sur ce qu'on doit manger ou comment on doit se soigner...
Du coup, j'aurais tendance à rejoindre Delphine B : faire certains choix demande des efforts, mais pas que. Faire des choix demande peut-être d'avoir eu une certaine éducation, de venir d'un certain milieu (milieu au sens large, comme celui de Clarisse dans le roman)... ou de s'émanciper. On m'a déjà soutenu des absurdités car "je l'ai vu à la télé", je pense que si on faisait des faux reportages, beaucoup de gens tomberaient dans le panneau (ce qui est déjà le cas de certains pseudos reportages qui sont diffusés dans d'autres buts que celui d'informer : impressionner, faire peur, amuser, faire de l'audimat). Parfois je vois la société comme un kaléidoscope. On la tourne, et suivant le prisme, les gens qu'on est amené à fréquenter, les milieux, on ne voit pas du tout la même chose. Je comprends les points de vue optimistes et pessimistes, mais je ne sais pas de quel côté de la balance pencher puisque je n'ai aucun chiffres. (Ma mère pensait que 75% des français fumaient, moi dans mon entourage de non-fumeurs je voyais le chiffre beaucoup plus bas.) Beatty qui dit que le nivellement par le bas s'est fait tout seul sonne comme un avertissement lorsqu'on a été témoin un jour des dérives.