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  • #0 30 Novembre 2017 01:06:08

    Nathalie a écrit

    Ou alors, c'est une facon pour l'auteur de nous donner en filigranne une autre fin : que

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Gilead a chuté au final, mais que malgré tout les hommes sont toujours incapables de comprendre à quel point l'oppression des femmes pendant cette période était cruelle et inhumaine ?


    C'est ce que j'ai pensé aussi...

    Niveau personnages, je n'ai réussi à m'attacher à aucun d'eux, mais j'ai une légère préférence pour Moira, son esprit rebelle me plaît plus, forcément.

    Après, pour les autres, surtout Offred, je ne peux pas les blamer, je ne sais pas comment je réagirais dans ce genre de situation, et à ce que j'ai compris du livre, la totalitarisme s'est installé progressivement, ce qui est selon moi la meilleure manière de réussir à contrôler une population (pas que j'approuve hein, mais niveau efficacité ça a malheureusement déjà fait ses preuves...)

    La métaphore de la grenouille est je pense très appropriée dans ce cas :
    Une grenouille nage dans une marmite remplie d’eau. Un feu est allumé sous la marmite de façon à faire monter progressivement la température. La grenouille  nage sans s'apercevoir de rien. La température continue de grimper, l’eau est maintenant tiède. La grenouille s'agite moins mais ne s’affole pas pour autant. La température de l'eau continue de grimper. L’eau est cette fois vraiment chaude,  la grenouille commence a trouver cela désagréable, elle s’affaiblie mais supporte la chaleur. La température continue de monter, jusqu’au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir. Si la même grenouille avait été plongée directement dans l’eau à 50 degrés, elle aurait immédiatement donné le coup de patte adéquat qui l’aurait éjectée aussitôt de la marmite. Cette expérience montre que, lorsqu’un changement s’effectue d’une manière suffisamment lente, il échappe à la conscience et ne suscite la plupart de temps aucune réaction, aucune opposition, aucune révolte.


    Je pense que c'est aussi très dur pour les personnages de se rebeller, car ils ne savent plus en qui ils peuvent avoir confiance, si tu te confies à quelqu'un qui a l'air ok, mais qu'en fait il essaye juste de t'appâter pour ensuite te planter un couteau dans le dos, tout est foutu... :/

  • Vio

    #0 27 Novembre 2017 20:29:41

    Nathalie a écrit

    Vio a écrit

    Je pense que le trait est noirci, bien entendu. Pour moi il y a aussi un brin d'humour noir là-dessous.
    Et puis l'idée que la vie reprend toujours sont cours, on a vite fait d'oublier les horreurs passées, pour finalement les reproduire par la suite...


    Ou alors, c'est une facon pour l'auteur de nous donner en filigranne une autre fin : que

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Gilead a chuté au final, mais que malgré tout les hommes sont toujours incapables de comprendre à quel point l'oppression des femmes pendant cette période était cruelle et inhumaine ?


    Mmm... merci beaucoup pour ce dernier regard, il me fait réfléchir ! Effectivement cet aspect est pertinent

  • #0 27 Novembre 2017 08:18:59

    Vio a écrit

    Je pense que le trait est noirci, bien entendu. Pour moi il y a aussi un brin d'humour noir là-dessous.
    Et puis l'idée que la vie reprend toujours sont cours, on a vite fait d'oublier les horreurs passées, pour finalement les reproduire par la suite...


    Ou alors, c'est une facon pour l'auteur de nous donner en filigranne une autre fin : que

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Gilead a chuté au final, mais que malgré tout les hommes sont toujours incapables de comprendre à quel point l'oppression des femmes pendant cette période était cruelle et inhumaine ?

  • #0 26 Novembre 2017 22:03:14

    J'ai trouvé l'ensemble des personnages authentiques, très bien construits et touchants. Chaque protagoniste avec ses traits personnels apportent quelque chose à l'histoire. J'ai été marquée par le fait que tous les personnages même le Commandant ont l'air en contradiction avec le régime, voire cherche à faire des choses qui sont interdites.
    En décrivant simplement le quotidien de cette femme et les faits, Margaret Atwood a su dénoncer avec brio le fanatisme et le totalitarisme. Tous les aspects de cette société sont ainsi, mis en avant et révélé de la privation des droits essentiels : avoir un nom, être libre de circuler, être libre de son corps et de ses choix à la propagande et à la soumission de la population par la force et la répression. Ce texte fait réfléchir sur ce qui pourrait arriver à la société si la liberté n’est pas toujours placé comme philosophie et droit de base. Quand l’on voit ce qui se passe dans le monde actuellement, on se dit en lisant ce livre que c’est à chacun d’entre nous de faire au mieux pour préserver les notions de liberté et de profiter à chaque instant de ce que l’on a car tout à chacun n’est pas libre à part égale sur Terre et des personnes sont bien moins loties que nous. Ce texte fait réfléchir et il est d’une très grande richesse en cela. Il est aussi un grand manifeste pour le droit des femmes et notamment du droit de disposer de leurs corps comme elles le souhaitent.
    Enfin, comme beaucoup, j'ai trouvé un grand distinction entre le vécu de la narratrice et le discours du maitre de conférence à la fin du texte et une question me reste en tête : si j'étais la narratrice et que j'avais vécu toute cette histoire, que ressentirai-je d'entendre une personne en parler ainsi?
  • Vio

    #0 26 Novembre 2017 21:30:45

    Nathalie a écrit

    Vio a écrit

    Andreal Space a écrit

    Si ! C'est en contradiction avec le reste de l'histoire parce qu'on a l'impression d'une espèce de retour à la normal ou du moins quelque chose qui s'en approche et en même temps le ton employé, c'est comme s'il prenait trop de distance et de familiarité avec ce qu'il s'est passé alors que c'est grave. Je trouve cette façon de pensée tout aussi effrayante que celle du reste du livre.


    Cela ne me surprend pas personnellement. En effet, il s'agit d'un colloque scientifique. Qui a lieu des années après.
    Il peuvent se permettre de dédramatiser car ces événements ont pris fin il y a bien longtemps. Ils connaissent la fin de l'histoire, eux ;)

    Ce serait la même chose si vous alliez à une conférence sur l'Empire romain ou autre, je pense.
    Le décalage temporel (et l'objectif scientifique) crée une distance émotionnelle.


    Perso j'espère que les colloques scientifiques ne parlent pas avec autant de détachement d'événements aussi traumatiques que ça, comme le génocide arménien ou l'holocauste, même si le premier a eu lieu il y a 100 ans et le deuxième 70 ans :'S


    Je pense que le trait est noirci, bien entendu. Pour moi il y a aussi un brin d'humour noir là-dessous.
    Et puis l'idée que la vie reprend toujours sont cours, on a vite fait d'oublier les horreurs passées, pour finalement les reproduire par la suite...

  • #0 26 Novembre 2017 19:49:16

    C'est vrai que le fait que ce soit une conférence scientifique peut expliquer cela :)
    Et oui malheureusement, eux ils ont le fin mot de l'histoire ! ça donnerait presque envie d'avoir une espèce de suite explicative :)
    Moi perso, je trouve ça vraiment frustrant parce que le sujet est intéressant ><
  • #0 26 Novembre 2017 19:23:36

    Vio a écrit

    Andreal Space a écrit

    Si ! C'est en contradiction avec le reste de l'histoire parce qu'on a l'impression d'une espèce de retour à la normal ou du moins quelque chose qui s'en approche et en même temps le ton employé, c'est comme s'il prenait trop de distance et de familiarité avec ce qu'il s'est passé alors que c'est grave. Je trouve cette façon de pensée tout aussi effrayante que celle du reste du livre.


    Cela ne me surprend pas personnellement. En effet, il s'agit d'un colloque scientifique. Qui a lieu des années après.
    Il peuvent se permettre de dédramatiser car ces événements ont pris fin il y a bien longtemps. Ils connaissent la fin de l'histoire, eux ;)

    Ce serait la même chose si vous alliez à une conférence sur l'Empire romain ou autre, je pense.
    Le décalage temporel (et l'objectif scientifique) crée une distance émotionnelle.


    Perso j'espère que les colloques scientifiques ne parlent pas avec autant de détachement d'événements aussi traumatiques que ça, comme le génocide arménien ou l'holocauste, même si le premier a eu lieu il y a 100 ans et le deuxième 70 ans :'S

  • Vio

    #0 26 Novembre 2017 19:16:31

    Andreal Space a écrit

    Si ! C'est en contradiction avec le reste de l'histoire parce qu'on a l'impression d'une espèce de retour à la normal ou du moins quelque chose qui s'en approche et en même temps le ton employé, c'est comme s'il prenait trop de distance et de familiarité avec ce qu'il s'est passé alors que c'est grave. Je trouve cette façon de pensée tout aussi effrayante que celle du reste du livre.


    Cela ne me surprend pas personnellement. En effet, il s'agit d'un colloque scientifique. Qui a lieu des années après.
    Il peuvent se permettre de dédramatiser car ces événements ont pris fin il y a bien longtemps. Ils connaissent la fin de l'histoire, eux ;)

    Ce serait la même chose si vous alliez à une conférence sur l'Empire romain ou autre, je pense.
    Le décalage temporel (et l'objectif scientifique) crée une distance émotionnelle.

  • #0 26 Novembre 2017 19:10:26

    J'ai envie de dire que les personnages sont puants de vérité, de sincérité. Ils reflètent la réalité de ce que l'on peut trouver d'as n'importe quelle société.  Comme partout il y a des gentils, des méchants,  des croyants, voir des extrémistes, des gens qui ne croient plus en rien,... etc.
    C'est vraiment une magnifique fresque de personnâge plus réel les uns que les autres, ce qui fait que je me suis sentie si touchee par l'histoire d'ailleurs. On s'y croirait au final, et c'est bien ça qui fait peur.
  • #0 26 Novembre 2017 17:52:38

    J'ai aimé les personnages, mais même si un lien assez fort se crée avec Defred parce qu'on a envie de la soutenir et qu'elle nous fait entrer dans sa tête, je n'ai pas la sensation d'avoir été très attachée à elle. J'ai trouvé les personnages très juste, on n'a pas de caricature des "méchants maîtres", ils sont humanisés eux aussi. Les failles des personnages sont clairement montrées, ils sont très humains, et c'est appréciable.

    J'ai aimé l'histoire, aussi bien l'univers dans lequel on nous plonge que les pensées de l'héroïne m'ont intéressés.
  • #0 26 Novembre 2017 17:49:42

    J'arrive un peu tard et je vais (sûrement) reprendre des points déjà abordés malgré le fait que j'ai essayé de lire les 3 pages de vos avis.

    Concernant le Commandant, je l'ai trouvé plutôt attachant par le fait qu'on ai l'impression qu'il cherche le contact avec Defred. Et puis, petit à petit, on voit son vrai visage et encore plus dans les notes historiques lorsque l'on aborde les pistes sur l'identité de cet homme.

    Je pense que l'Epouse est plutôt dans la résignation que dans la méchanceté pure. Tenir la maîtresse de son époux entre ses jambes pendant qu'il la pénètre ne doit pas non plus être une partie de plaisir, malgré les faits que tu rappelles Nathalie. Idem pour l'anecdote de la naissance d'un enfant : Defred insiste bien sur le fait qu'il y a pas mal d'alcool qui circule, histoire de faire oublier à tout le monde ce qu'il se passe réellement et comment on en est arrivé à "fêter" cette naissance.
    Ce que j'ai le plus apprécié dans cette lecture, c'est justement le fait qu'aucun personnage n'est tout blanc ou tout noir. Certains détails permettent de remettre en question les personnalités de chacun.
  • #0 26 Novembre 2017 17:39:45

    Si ! C'est en contradiction avec le reste de l'histoire parce qu'on a l'impression d'une espèce de retour à la normal ou du moins quelque chose qui s'en approche et en même temps le ton employé, c'est comme s'il prenait trop de distance et de familiarité avec ce qu'il s'est passé alors que c'est grave. Je trouve cette façon de pensée tout aussi effrayante que celle du reste du livre.
  • #0 26 Novembre 2017 17:28:54

    Personne n'a encore parlé de la fin, je veux dire la toute dernière partie ; ça ne vous a pas choqué, vous ?

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    La façon dont on fait un colloque sur cette république de Gilead et le professeur qui parle du témoignage d'Offred ne montre aucune compassion, il en parle super froidement, comme s'il était incapable de comprendre à quel point ce qu'elle a vécu était inhumain ; il en parle comme d'un poisson rouge dans son bocal !

  • #0 26 Novembre 2017 17:24:16

    Je n'ai pas, en soit, aimé les personnages, mais je les ai tous trouvé intéressants, puisque qu'ils apportent chacun quelque chose à l'histoire et permettent de bien saisir l'univers. Je regrette cependant, qu'il n'y ait pas de la part de certains plus d'envie de révoltes, de changements, ce qui aurait pu donner deux visions plus différentes, puisqu'on retrouve cet aspect-là dans les autres dystopies.
    Concernant l'intrigue, j'ai été vraiment plongée dans l'histoire tout le long, même si la fin est un peu bâclée et pas mal de questions restent sans réponses. Le suspens est omniprésent donc on a toujours envie de savoir ce qu'il va se passer, mais aussi de connaître tous les rouages de cette société.
  • #0 26 Novembre 2017 17:10:23

    Sephiria a écrit

    On nous parle de résistance, mais j'ai plutôt trouvé les personnages amorphes et résignés. Comme si l'idée de se révolter apportait seulement un peu de piment dans leur vie monotone, comme s'ils n'y croyaient pas vraiment. J'ai l'impression qu'ils ont monté une résistance pour faire bonne figure, mais qu'agir sérieusement ne les branche pas plus que ça.

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Je crois que Defred est lâche, en fait. Au lieu de prendre des initiatives pour s'enfuir ou apprendre ce qui est arrivé à sa fille (elle ne pose jamais la question à personne, je crois), elle se compromet avec le commandant en allant dans son bureau la nuit ou couche avec Nick ou cache l'allumette , comme si elle n'espérait qu'une chose : se faire prendre en flagrant délit. À aucun moment, elle n'a le courage de passer à l'action, elle reste totalement passive et dans l'expédiant.


    Il faut dire qu'elle a été complètement endoctrinée, elle est passée par une séance de lavage de cerveau digne des sectes les plus violentes, avec menace de violence physique (comme ce qui est arrivé à Moira), séances d'auto-dénonciation (ce qui a très bien marché en Chine pendant la révolution culturelle), et tout ça pendant au moins plusieurs mois. En fait, parmi toutes les femmes qu'elle croise, il n'y a en a que deux dont on sait qu'elles n'ont pas été complètement détruites mentalement : Moira et Deglen. Il y en a peut-être d'autres mais comme elles n'ont aucun moyen de savoir à qui se confier, elles ne peuvent pas se reconnaître (gros problème pour une résistance organisée). Deglen par exemple semble hyper prudente et pourtant... Poser la moindre question, notamment concernant sa fille, est susceptible de la peine de mort, tout en sachant qu'elle n'obtiendra probablement aucune réponse. Pour ce qui est du commandant et de Nick, dans les deux cas elle n'a pas le choix non plus : si elle refuse, vu que c'est le commandant et sa femme qui lui demandent, c'est la mort. Elle passe son temps au bord du précipice, et le fait qu'elle arrive à ne pas devenir folle, et même à garder un esprit critique minimum, c'est exceptionnel. En plus elle enregistre les cassettes dont on lit la restranscription, c'est un témoignage hyper dangereux et hyper important aussi, un véritable acte de rébellion.