#0 26 Octobre 2011 21:43:24
J'avais en tête les images d'Epinal représentant des geishas sur des estampes. Mes grands parents en avaient une reproduction dans leur salon. Ils ne devaient pas savoir précisément ce que cela représentait.
Je suis vraiment très contente d'avoir découvert ces personnes honorables au travers du récit de la vie de Kinu. L'aspect documentaire historique est pour moi le plus important car on voit bien les mentalités évoluer rapidement.
Je pense toutefois qu'il y a de quoi en faire des romans passionnants mais ce n'était pas l'objet ici.
La vie et l'apprentissage des Geishas ne m'ont que peu surprises. Une vie dure certes mais un réel statut social. Elles apprenaient les arts de la perfection, de l'abnégation, de la discrétion, des valeurs encore importantes au Japon. Nous sommes presques choqués lorsque l'on voit les geishas "se dévergonder" dans les dernières années du récit.
Je me souviens avoir lu que faire ce métier finalement était moins difficile que travailler comme une bête de somme dans les champs ou comme servante. Kinu revient dans le quartier réservé alors qu'elle aurait pu s'en émanciper en devenant professeur, non?
Je n'oublie pas que la partie la plus décrite est celle qui se situe au début du siècle dernier. A cette époque, la vie des filles en général était plutôt rudes. Il y avait au moins un espoir pour les jeunes geishas. Les petites les admiraient beaucoup.
J'ai eu l'impression que l'on s'amusait beaucoup à cette époque là-bas (chez les riches) mais finalement à Paris aussi, c'était l'époque des cabarets et on s'amusait bien mais pas de façon aussi distinguées tout de même.
J'ai en revanche trouvé détestable la vente de l'enfant par ses parents, ainsi que le mizu-age qui est mieux vécu par Sako, la soeur de Kinu, car elle peut donner son accord sur l'homme alors que cela reste tout de même terrifiant. l'age moyen des mariages est d'ailleurs rappelé à cette occasion. Cela faisait partie de l'ordre des choses. Il n'y avait pas de choix.
Je suis d'accord pour dire aussi que geisha n'est pas prostituée sauf en situation exceptionnelle comme au moment de la seconde guerre mondiale.
Ce qui m'a surprise, c'est que jamais Kinu ne se plaint. Même lorsque les filles s'endorment d'épuisement dans les toilettes quelques instants ..Scène pas vraiment amusante mais qui m'a cependant bien plu dans sa narration.
Chacune des différentes parties de ce livre comporte ses propres caractéristiques. j'ai peut être moins aimé la fin car moins surprenante.
J'aimerai lire maintenant un autre récit plus romancé.