[suivi lecture] marmeline

 
  • Fredd

    Chercheur de mots

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    #471 14 Juin 2017 14:52:48

    marmeline a écrit

    Je suis assez d'accord avec toi ! Même si j'ai parfois eu un peu le vertige devant les nombreux Anglais, Bourguignons et autres Armagnacs mis en scène par Jean d'Aillon, j'aime bien quand les choses s'expliquent au fur et à mesure, ou pas…
    J'avais adoré les romans d'Andrea Japp tout en ronchonnant contre l'abondance de notes de bas de page qui expliquaient tous les mots d'époque ou presque.


    Voilà : l'explication par immersion, c'est aussi ce que je préfère. Les conflits politiques et dynastiques à l'époque de la guerre de Cent-ans c'est particulier oui ! Faut presque la page wiki ouverte !
    Les notes de bas de page ça va encore, mais quand il faut s'y référer à la fin du volume c'est franchement pénible ^^
    J'ai quelques romans de Japp qui m'attendent dans ma bibliothèque...

    Bonnes lectures !

  • marmeline

    Dompteur de pages

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    #472 18 Juin 2017 19:14:44

    Bon, je suis vraiment trop faible devant un bouquin…
    J'ai dévoré le T2 et le T3 de L'homme-rune (bon, c'est le titre du T1, mais j'ai oublié le titre de la saga. La guerre des démons, peut-être ?), parce qu'une fois les personnages mis en place dans le T1 - ce qui prend un certain temps, j'en arrivais à me demander quand est-ce que ces petits bouts de ficelles allaient finir par se tisser ensemble -, ça devient sacrément bien conçu. Les personnages sont attachants, avec des défauts et des qualités, et il me tarde de récupérer le T4, vu que le T3 se termine par un insupportable suspens, les deux héros tombant ensemble d'une falaise en plein combat ! Et il paraît que je ne suis pas au bout de mes surprises, puisque ma fille m'a juste dit que le T4 recelait un retournement de situation auquel elle n'aurait pas cru, puisque l'auteur fait mourir un personnage-clé (et vu qu'on n'est pas dans Game of Thrones où les personnages "principaux" meurent tous les 4 chapitres, ça peut surprendre).

    À part ça, j'ai lu le dernier Yoko Tsuno (T28, Le temple des immortels), et je dois dire que même si je suis fan depuis mon plus jeune âge, je reste légèrement dubitative… J'ai eu un peu de mal à comprendre les motivations des protagonistes, parfois, et je doute un peu de l'intérêt d'introduire encore une poignée de nouvelles "amies", tout en délaissant les personnages "historiques" de la saga - bien sûr, c'est normal que Yoko n'évolue pas en vase clos avec son trio habituel, mais à force de récupérer de nouvelles têtes à chaque épisode, je trouve que ça devient un peu encombré.
    Il va falloir que je relise encore les tomes précédents pour raccorder certains morceaux, et je dois avouer que des Celtes écossais du Moyen-âge en train de naviguer sur des drakkars, ça m'a paru bizarre au premier abord. C'est l'occasion de réviser mon histoire, pour le coup.
  • marmeline

    Dompteur de pages

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    #473 22 Juin 2017 20:35:34

    Ça ne pouvait pas louper… J'ai terminé le T4 de Peter Brett hier, il faisait trop chaud pour bosser :angel:
    Je suis donc à égalité avec ma fille qui attend impatiemment la sortie du T5 – en fait, j'ai un chapitre d'avance sur elle, parce que je suis allée sur le site de l'auteur lire l'extrait du début en avant-première.
    Pour ce qui est de l'histoire, ce tome me laisse une impression mitigée. Beaucoup de choses se passent à différents endroits, le récit n'est plus aussi structuré en fonction du point de vue des personnages mais, plus classiquement, en fonction des différents lieux d'action. Ça se bat à tout va, on tue on pille on massacre on explose on ventile on disperse façon peuzle, j'ai frôlé l'indigestion de combats. Les rebondissements sont parfois un peu téléphonés, parfois carrément inattendus, là aussi j'ai frôlé l'indigestion. On perd un peu de vue l'enjeu principal, la guerre contre les démons nocturnes.
    Était-ce nécessaire de s'étendre aussi longtemps sur cette guerre du jour qui montre bien que les humains sont stupidement capables de s'étriper pour des considérations de gloire personnelle alors même qu'ils devraient se préparer à affronter un ennemi commun ? On retombe trop dans le réalisme à mon goût ;-)
    Ayant lu les 4 tomes de la saga en enfilade ou presque, je dois dire que j'ai remarqué le changement de traducteur intervenu en cours de route : Laurent Queyssi a été remplacé par Claire Kreutzberger à partir du tome 3 et même si les différences sont assez minimes, je les ai senties. J'avoue avoir une légère préférence pour la seconde, tout en me demandant si ce n'est pas juste parce que je me suis familiarisée avec l'histoire : je suis tombée au début sur des expressions qui m'ont semblé un peu décalées et qui m'ont fait tiquer un instant, alors qu'ensuite ce n'était plus le cas, le récit s'écoulait très efficacement. Effet secondaire, j'ai donc potentiellement deux lettres pour mon ABC des traducteurs :sifflote:
  • Fredd

    Chercheur de mots

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    #474 26 Juin 2017 21:21:26

    marmeline a écrit

    Ayant lu les 4 tomes de la saga en enfilade ou presque, je dois dire que j'ai remarqué le changement de traducteur intervenu en cours de route : Laurent Queyssi a été remplacé par Claire Kreutzberger à partir du tome 3 et même si les différences sont assez minimes, je les ai senties. J'avoue avoir une légère préférence pour la seconde, tout en me demandant si ce n'est pas juste parce que je me suis familiarisée avec l'histoire : je suis tombée au début sur des expressions qui m'ont semblé un peu décalées et qui m'ont fait tiquer un instant, alors qu'ensuite ce n'était plus le cas, le récit s'écoulait très efficacement. Effet secondaire, j'ai donc potentiellement deux lettres pour mon ABC des traducteurs :sifflote:


    Comme quoi on ne dira jamais assez à quel point le travail du traducteur est crucial pour apprécier une œuvre ! Cela m'intrigue toujours quand je vois une édition avec une nouvelle traduction proposée comme les Sherlock Holmes de Conan Doyle ou même Rebecca de Daphné du Maurier récemment.

    Bonnes lectures !

  • marmeline

    Dompteur de pages

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    #475 27 Juin 2017 11:12:55

    Fredd a écrit

    Comme quoi on ne dira jamais assez à quel point le travail du traducteur est crucial pour apprécier une œuvre !


    À qui le dis-tu ! =D (Mine ravie de la traductrice qui adore qu'on lance des fleurs à sa profession)

    Les retraductions, c'est toujours tout un tas de questions.
    Personnellement, étant aussi un peu tombée dans la marmite de la musique, j'en suis venue à me dire que si on ne voit pas d'inconvénient à ce que de nouveaux enregistrements du répertoire classique soient régulièrement publiés, pourquoi pas faire pareil avec les œuvres littéraires ? Hasard ou coïncidence, en musique on parle bien d'interprétation, d'ailleurs j'aime écouter sur France Musique cette émission où des critiques écoutent plusieurs versions d'une même œuvre. On est libre d'aimer ou pas telle ou telle version parce qu'elle est plus rythmée ou plus solennelle, plus contemporaine ou au contraire plus représentative d'une certaine époque, plus fidèle à l'idée qu'on s'en fait…

    Ce n'est pas pour rien qu'on appelle interprète un traducteur qui travaille à l'oral, je pense, les deux termes sont très liés : toute traduction passe forcément par l'interprétation qu'en fait le traducteur, la façon dont il perçoit, comprend et ressent le texte d'origine. C'est bien pour cela qu'on n'aura jamais une traduction unique d'un même texte, chaque traducteur doit faire des choix qui sont influencés par sa personnalité, forcément – on a beau essayer de se rendre invisible pour transmettre le texte de l'auteur d'origine, on n'est pas des robots, c'est mission impossible. Umberto Eco a écrit un très chouette livre, Dire presque la même chose, qui n'est pas réservé aux professionnels de la profession, d'ailleurs, je pense qu'il est assez accessible au grand public aussi. Avec un exercice un peu schyzophrène, j'imagine, pour les traducteurs de l'ouvrage qui se sont retrouvés à traduire le commentaire de leurs propres traductions par l'auteur lui-même !

    Après, comme je ne lis pas Conan Doyle en traduction, je ne peux pas dire ce qu'il en est des différentes versions. Je n'ai jamais assisté en direct à des "traduels" où on décortique les choix de deux traducteurs sur un même texte, mais j'aimerais bien voir ce que ça donne, un jour. Ça fait toujours réfléchir sur nos propres choix et sur le pourquoi du comment. Et dire que l'objectif ultime, c'est que le lecteur ne se pose pas de questions, lui, sur la traduction, mais profite du contenu ! :-)

  • marmeline

    Dompteur de pages

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    #476 28 Juin 2017 11:15:36

    Bon, j'ai craqué pour la Grosse OP de Bragelonne/Milady… En prévision des vacances où je ne partirai qu'avec la liseuse (j'achèterai des bouquins papier sur place, je me connais), j'ai mis 5 titres dedans dont une trilogie steampunk qui plaira probablement aussi à mon fiston, une histoire de zombies et de la fantasy que ma fille voudra découvrir.

    Vivement le mois d'août, maintenant ! :D
  • Livrepoche.fr (Nicolas)

    Lecteur professionnel

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    #477 28 Juin 2017 15:13:03

    Marmeline a écrit

    Ce n'est pas pour rien qu'on appelle interprète un traducteur qui travaille à l'oral, je pense, les deux termes sont très liés : toute traduction passe forcément par l'interprétation qu'en fait le traducteur, la façon dont il perçoit, comprend et ressent le texte d'origine. C'est bien pour cela qu'on n'aura jamais une traduction unique d'un même texte, chaque traducteur doit faire des choix qui sont influencés par sa personnalité, forcément – on a beau essayer de se rendre invisible pour transmettre le texte de l'auteur d'origine, on n'est pas des robots, c'est mission impossible


    À tout le moins, le traducteur devrait connaitre précisément les intentions de l'auteur et les transmettre tel quel! À mon sens, il devrait y avoir moins de place à l'interprétation en littérature qu'en musique. Mais c'est un vaste sujet et il devrait y avoir des notes d'éditeur ou de traducteur qui nous explique comment il a choisi d'interpréter la traduction d'une oeuvre, ou comment il l'a perçu.
    Je l'ai lu une fois ou deux dans des préfaces et toujours pour restaurer le sens originel que l'auteur a voulu donner à son texte et enlever l'interpretation qu'un traducteur précédent avait fait.

  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #478 28 Juin 2017 15:18:39

    Je trouve très intéressante ta comparaison avec l’interprétation dans la musique classique qui est obligatoirement subjective ; même lorsque les musiciens chercheurs disent se rapprocher de "ce qui se faisait à l'époque". Cependant je trouve qu'une bonne traduction doit pouvoir rendre compte du style de l'auteur le plus possible, dans une autre langue alors qu'en musique ce style est inclus dans l'écriture mais tous les musiciens lisent la même partition. Ce qui fait que je pense qu'il y a plus de différences entre deux traductions (surtout si ils vont vers des langues différentes).
    Il y a peu d'auteurs que j'ai lu avec plusieurs traducteurs mais si il y en a un où j'ai tiqué là-dessus c'est Tolkien que j'ai lu avec 3 traducteurs différents. A chaque fois j'ai eu l'impression d'avoir un auteur différent et cela m'a un peu choqué. Il y a aussi l'exemple des traductions anciennes de Jane Austen qui sont quasiment des ré-écritures du texte original. Ce sont des modifications  que l'on trouvera moins sur une interprétation musicale (ou alors avec énormément d'explications du parti pris à côté).
    Bref, tout cela pour dire que cela m'intéresse et que je note l'essai d' Eco (que je lirai en français parce que mon italien se résume à quelques mots et des phrases extrêmement bancales grammaticalement parlant, vu que je ne l'ai jamais appris … un jour peut-être).

    Sinon, j'ai aussi pris quelques petites choses sur la GrosseOp Bragelonne, je verrai en fin de semaine à combien j'arrive :D
    Bon après-midi !
  • Fredd

    Chercheur de mots

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    #479 28 Juin 2017 17:39:53

    Mypianocanta a écrit

    Je trouve très intéressante ta comparaison avec l’interprétation dans la musique classique qui est obligatoirement subjective ; même lorsque les musiciens chercheurs disent se rapprocher de "ce qui se faisait à l'époque". Cependant je trouve qu'une bonne traduction doit pouvoir rendre compte du style de l'auteur le plus possible, dans une autre langue alors qu'en musique ce style est inclus dans l'écriture mais tous les musiciens lisent la même partition. Ce qui fait que je pense qu'il y a plus de différences entre deux traductions (surtout si ils vont vers des langues différentes) !


    Je suis d'accord avec My...
    La traduction de textes de littérature asiatique, ou de poésies ou d'œuvres singulières relèvent selon moi d'une "réécriture fidèle". Les métaphores, les allégories et autres figures de style etc... ont des sens tellement spécifiques en fonction des cultures concernées... Dès que l'on s'intéresse à des auteurs avec un style recherché, original ou avant-gardiste tout l'enjeu consiste à s’adapter à la polysémie du texte, rendre le plus fidèlement possible l’union du sens et de la sonorité etc...
    Mettons nous à la place de traducteurs qui doivent offrir à un lectorat anglais l'œuvre de Proust ou de Céline ^^. C'est vraiment un travail d'écrivain en fait ^^

  • marmeline

    Dompteur de pages

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    #480 29 Juin 2017 09:41:59

    Tout dépend de la partition, je dirais : certaines sont très complètes en termes d'indications de rythme, de phrasé, etc. tandis que d'autres offrent plus de latitude au chef, et rien que le choix du tempo peut changer le rendu d'une œuvre ! Pour les livres, il y a un peu de la même chose, même si les contraintes sont plus serrées, il y a toujours des éléments qui laissent un peu plus de place à la subjectivité du lecteur – après tout, un même livre peut être perçu différemment par des lecteurs différents.
    Et parfois, même avec toutes ces contraintes dont tu parles, Fredd, on peut trouver des solutions différentes pour les rendre. Plus l'œuvre est exotique ou relève d'un style particulier, plus c'est difficile, parce qu'il y a un empilement de critères. Faut-il expliciter ce qui relève de différences culturelles pour que le lecteur comprenne tout, ou bien faut-il garder une part d'étrangeté ? Arrive un moment où on est forcé de faire des compromis, de laisser tomber un aspect impossible à concilier avec un autre. C'est là que la traduction devient vraiment un travail personnel, parce que les choix varient d'une personne à l'autre. Il n'y a pas de règle absolue gravée dans le marbre "tel mot se traduit par tel mot, point barre".
    Même s'il y a des tonnes d'ouvrages théoriques sur la traduction, on en revient toujours à une certaine proportion de subjectivité - j'avoue que les études théoriques me passaient à une certaine altitude au-dessus du crâne quand j'étais à la fac, et j'ai beau avoir pris un peu de hauteur à force (enfin j'essaie), j'en reste à mon petit boulot gratte-papier avec un certain bonheur : du moment que mes clients aiment bien mon travail, je n'analyse pas trop ce que je fais : j'essaye de faire attention à tout dans un texte, la partie visible (style…) et l'invisible (contexte culturel, impact souhaité / réel sur le lecteur…), mais ça reste assez empirique, je crois. Après, en lisant Eco, je me suis souvent dit "ah oui, ça je fais". Je fais mon Monsieur Jourdain, en gros.

    Surtout, je fais attention à ne pas écrire d'énormités, même s'il y en a dans le texte source ! Hier soir j'ai regardé un documentaire à la télé, et à un moment le narrateur dit "Quand il marche dans la neige, le lynx met ses pattes antérieures dans les empreintes de ses pattes postérieures". Et là, grosse interrogation : qui est coupable de cette absurdité (parce que même si on confond sa droite et sa gauche, on distingue la marche avant de la marche arrière, normalement) ? Le narrateur en VO (le docu est anglais ou américain, à la base) ? La personne qui a dactylographié le script pour le traducteur ? La traductrice-adaptatrice française (qui, si elle a vu son truc hier soir a dû sauter au plafond, enfin j'espère, mais je ne lui jette pas la pierre, avec ma fille on s'est bien gondolées à imaginer le lynx marcher façon "tout au rétro") ? Le correcteur qui est passé derrière ? Le comédien qui a lu la traduction lors du doublage ? Ça en fait du monde qui peut laisser passer des horreurs ou en introduire en cours de route…

    Quand j'y pense, plus ça va moins je suis capable de lire ou d'entendre une traduction sans réfléchir ne serait-ce qu'un instant à toute la chaîne éditoriale et à toutes les personnes qui ont potassé pour qu'on en arrive au résultat que j'ai sous les mains ou les yeux. C'est grave, docteur ? :-)