[suivi lecture] marmeline

 
  • marmeline

    Dompteur de pages

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    #521 20 Septembre 2017 09:43:26

    Oui, c'est vrai, j'enviais aussi beaucoup le Club des Cinq, mais ça me paraissait plus vieux et moins plausible – d'abord, c'était un peu plus proche de mon âge, et même si je pouvais passer la journée dehors pendant les vacances, jamais je n'aurais été capable de me préparer à manger toute seule ! Totalement invraisemblable ! :P

    Oui, c'est clair qu'il y avait plus d'insouciance. Je le regrette un peu, mais mes enfants n'ont jamais eu la même autonomie que moi à leur âge. Je pense qu'on partait plus facilement se balader sans vraiment préciser où, on circulait à vélo bien plus facilement, on avait l'impression qu'on ne risquait pas de se faire rouler dessus. Je me souviens que je faisais le tour de mon quartier à cinq ans à vélo ou à trottinette toute seule. D'accord, c'était un lotissement "américain" sans aucune circulation de passage, mais aujourd'hui, même en étant dans une rue interdite aux non-riverains, j'ai toujours gardé mes loulous à l'œil quand ils avaient cet âge. En même temps, il faudrait que je demande à ma mère ce qu'il en était réellement, si ça se trouve elle ne me perdait pas de vue ! Je crains qu'on ne finisse par idéaliser un peu notre enfance. :angel:
    Après, il y a toujours eu de tout. À 10 ans, mes voisins d'en face n'avaient pas le droit de sortir de leur propriété pour venir jouer chez nous. Bon, c'était la campagne et on avait de grands terrains, ça faisait déjà de beaux espaces de jeu en restant du bon côté des clôtures. Mais ça m'a marquée, donc je devais être un peu privilégiée quand même de pouvoir aller un peu partout sur les sentiers en forêt… Et au même âge, je me trouvais aussi très "encadrée" quand j'ai découvert que ma correspondante qui habitait en région parisienne rentrait déjeuner toute seule à la maison parce qu'il n'y avait pas de cantine dans son école et que ses deux parents bossaient à Paris. Tout est relatif…

    Je trouve qu'avec ces livres, on voit bien qu'on s'est mis à considérer les enfants comme nécessitant une protection / surveillance des adultes pendant bien plus longtemps, chez nous du moins. C'est pareil quand on prend la collection Rouge et Or, les livres d'enfance de ma mère, les personnages sont de véritables adultes miniatures.
  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #522 20 Septembre 2017 09:51:24

    Et c'est un sujet dont on pourrait parler longtemps. Mais c'est vrai que je me souviens avoir été très libre d'aller et venir, de jouer dans la campagne etc mais pas au point des livres quand même ;)
    Bonne continuation à toi !
  • marmeline

    Dompteur de pages

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    #523 10 Octobre 2017 18:24:53

    On ne peut pas dire que je sois très régulière, ici…
    Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir lu, entretemps !

    - Avant de partir en vacances, j'ai fini Métro 2033, et ça me fait vraiment penser à l'Odyssée, le gars qui fait le tour de son monde en rencontrant de drôles d'aventures avant de rentrer chez lui. Là, c'est un condensé de géopolitique : imaginez que chaque station du métro devienne le siège d'une "civilisation" représentant les principaux pays/courants politiques - le mercantilisme américain, le nazisme, le communisme, la religion… La fin est triste, je trouve, et donne assez peu d'espoir en l'humanité.

    - Une fois de retour, j'ai enfin terminé La fille du train. J'avoue que je n'ai pas du tout accroché, malgré tout le bien qu'on en dit. L'héroïne m'a plus tapé sur le système qu'autre chose, en fait, et je me doutais bien de la tournure que ça allait prendre avant la fin. Mais bon, ça me fait le H de Paula Hawkins, et puis pendant que j'y suis le D de la traductrice Corinne Daniellot pour mes ABC.

    Ce qui me mène à 16/26, je ne suis pas vraiment en avance…
    En revanche, pour les traducteurs, je crois que je n'ai même pas encore entamé le remplissage du formulaire, même si j'ai 11 titres à valider sur 13 !

    Il faut dire que j'ai lu pas mal de traductions, cette année, surtout avec les e-books de la grosse OP...
  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #524 10 Octobre 2017 18:53:10

    Tu avances tranquillement mais sûrement comme on dit …
    Faut-il encore avoir de l'espoir dans l'humanité ? il y a plus d'un jour où je me pose la question :S

    Que vas-tu lire maintenant ?
  • marmeline

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    #525 10 Octobre 2017 19:08:56

    Chi va piano… dit-on pour se consoler comme on peut ! :-)
    Quand à l'espoir, vaste question, certains jours, comme tu dis… :S

    Dans les deux prochains jours, je vais lire pour le boulot, et après je vais terminer Allein gegen die Schwerkraft, de Thomas de Padova, une mini-biographie d'Einstein qui s'attache à son parcours dans les années 1914-1918 – son départ de Suisse pour Berlin, ses affaires de famille, le contexte géopolitique avec le début de la guerre de 14-18, la place des scientifiques à cette période… Pour l'instant, c'est un peu verbeux, mais pas inintéressant.
    Et puis il va sérieusement falloir que je trouve les lettres qui me manquent pour mon ABC, si je veux le terminer !
  • Drei-M

    Chercheur de mots

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    #526 05 Novembre 2017 09:48:56

    J'ai vu passer Thérèse raquin, tu en as pensé quoi ?

    Allein gegen die Schwerkraft m'intéressse aussi, d'ailleurs.

    Et pour le sujet du haut de page, nous aussi on habitait en campagne, mais on avait pas le droit de sortir du terrain (grand le terrain quand même) pour aller jouer sans prévenir, mais il me semble que cela tenait beaucoup à un de nos voisins très louche qui inquiétait ma mère.
    Tu en es où de ton ABC ?
  • marmeline

    Dompteur de pages

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    #527 07 Novembre 2017 11:47:12

    Alors…
    Thérèse Raquin, c'est très caricatural, je trouve. En même temps, dans la préface, Zola explique texto qu'il a fait exprès d'écrire l'histoire de deux personnages "totalement gouvernés par leurs passions", donc c'est volontaire. D'un côté, c'est un exercice intéressant, avec une peinture très détaillée de la société - comme toujours chez Zola -, de l'autre c'est tellement outré que ça en deviendrait presque lassant. Les changements de caractères des personnages, c'est pire que des girouettes ! Mais la fin est d'une ironie très croustillante, j'avoue que j'ai trouvé ça marrant.

    Allein gegen die Schwerkraft, c'est un autre style, j'ai beaucoup aimé - je l'ai fini hier, il a juste fallu que je l'emprunte 3 fois à la Onleihe :sifflote:. La navigation entre la "grande" Histoire de la première guerre mondiale et la "petite" histoire d'Einstein est un peu dure à suivre, au début, mais c'est très intéressant de voir comment le savant s'inscrit dans le contexte des événements. Je ne connaissais pas du tout ses prises de position politiques à l'époque, par exemple, même si ça ne m'étonne guère d'apprendre qu'il était éminemment pacifiste, pro-européen et d'une grande ouverture d'esprit, en plus d'être un génie scientifique. Ce n'est pas non plus un portrait hagiographique, parce que l'auteur parle aussi de sa vie personnelle qui n'était pas si exemplaire que ça - la façon dont il a traité sa femme Mileva ! Le récit de la guerre vue du côté allemand est très intéressant aussi, entre les circonstances qui ont amené à l'affrontement, l'ambiance militariste du régime impérial, ou encore les rapports plus qu'étroits entre le monde universitaire, les industriels pleins de frics et les militaires omniprésents… L'invention des gaz de combats, quand on sait ce que ça a fait comme ravages, est un peu du genre à faire froid dans le dos. La capacité de nuisance de l'être humain envers ses semblables est quand même terrible.
    Et puis il y a quand même la partie scientifique, la genèse de la théorie de la relativité générale, entre génie et travail de fourmi systématique sur les équations, coopération avec des collègues et accueil de toutes les objections avec jubilation - il s'amusait visiblement beaucoup à jouer l'avocat du diable pour décortiquer ses trouvailles sans complaisance. Les quelques explications sur le principe de la gravitation, l'espace-temps sont assez claires, mais les exemples utilisés par Einstein lui-même pour expliquer sa théorie sont suffisamment durs à suivre pour qu'on se fasse une idée de l'ampleur du bouleversement qu'il a provoqué dans le monde scientifique de l'époque.
    Ce qui est marrant, c'est qu'il est question des ondes gravitationnelles, prévues par Einstein sans qu'il ait eu moyen d'en prouver l'existence, qui n'étaient encore qu'une théorie lorsque le bouquin est sorti en 2015, et c'est justement cette année qu'on a détecté ces ondes pour la première fois : quand on lit que la variation de gravité provoquée par une explosion stellaire provoquerait une variation de la distance Terre-Soleil équivalente au diamètre d'un atome d'hydrogène, ça donne une idée de l'avance phénoménale qu'avait Einstein, puisqu'il a fallu un siècle avant qu'on ait les outils nécessaires pour mesurer ce type de variation. Il travaillait vraiment à l'échelle de l'Univers ! Hmm, je m'emballe, on dirait :pink:

    Tout ça c'est très bien, mais il va falloir que je fasse un peu le point de mon ABC, je sais que je suis terriblement en retard, donc je ne le terminerai probablement pas cette année - j'ai pas mal de boulot qui m'attend dans les deux mois qui viennent, et je pense que je vais un peu moins lire (en même temps, je me connais, quand je stresse pour le boulot, je me précipite sur les bouquins…). J'ai plusieurs projets de tricot sur le feu et je suis d'humeur à "méditer" sur mes aiguilles pour me reposer les neurones de la traduction.
  • marmeline

    Dompteur de pages

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    #528 07 Novembre 2017 17:49:48

    Alors en me campant à mon pointage ABC avant de ne plus du tout avoir le temps, je m'aperçois que je n'ai pas parlé de mes lectures de vacances, hormis pour dire que j'avais chopé cette fameuse tendinite !
    Dans ma liseuse, j'avais donc emporté les romans de la Grosse OP Bragelonne et j'ai eu globalement d'heureuses surprises :
    - Projet Athéna de Brad Thor, une petite histoire d'espionnage bien troussée autour d'un groupe de James Bond girls qui ne font pas de la figuration. Les héroïnes se sortent bien entendu de tout un tas de situations en faisant usage de leurs armes, de leur technologie et de leur intelligence - parfois aussi de leur physique, ne reculons devant rien, le tout pour déjouer un complot remontant à la deuxième guerre mondiale. Et c'est Jean Biche le traducteur qui me permet de faire avancer le compteur de mon demi-challenge des traducteurs !
    - La vague de Boyd Morrison, un bon film catastrophe de série Z qui repose les neurones. Oups, c'est pas un film ? Je me suis cru sur SyFy, par moment, mais sans les effets spéciaux nazes : l'avantage du bouquin, c'est qu'on a les meilleurs effets spéciaux du monde en tête si on veut. Blague à part, c'est plutôt pas mal, même que l'auteur sacrifie quelques personnages principaux au passage pour plus de réalisme. Le jour où j'irai à Hawaï, je vous jure que je ferai très attention au relief, des fois qu'un tsunami géant se produise. Traduit par Vincent Basset, ce n'est pas parce qu'il ne va pas dans mon ABC qu'il faut l'ignorer.
    - Le Roi Squelette de Serge Brussolo, bonne vieillerie de l'époque où la fantasy n'existait pas, mais ce n'est pas de la SF pour autant. Récit un peu décousu puisque c'est l'assemblage de deux vieux romans, repris, résumés, augmentés. Donc ça fait un ensemble de nouvelles où la chronologie se prend parfois un peu les pieds dans le tapis, mais j'ai bien aimé le couple de héros et leur relation ambiguë pendant leurs aventures, avec une conclusion en clin d'œil sympa. Comme ma fille, je crois que j'aurais aimé d'autres histoires plus centrées sur le roi squelette lui-même, puisqu'il n'apparaît qu'en creux pendant le plus clair du livre, et que son histoire n'est vraiment révélée que vers la fin. Morale : les méchants ne sont pas toujours ceux qu'on croit, et certaines solutions peuvent s'avérer pire que le mal, et inversement.
    - Les évangiles écarlates de Clive Barker. Gore, gore, gore, encore du gore. Le premier chapitre plante le décor, l'auteur ne prend pas les lecteurs en traître. J'ai donc un peu replongé dans mon adolescence plus ou moins fan de films d'horreur puisque c'est une sorte de suite de Hellraiser - je n'avais pas fait attention à ça, donc la première description de Pinhead m'a tout de suite mise dans l'ambiance, j'ai aimé. Pour le reste aussi, ça se lit bien même si les ressorts sont assez classiques, le gars fait LE truc qu'il ne fallait pas faire et se retrouve à affronter le diable aux enfers, en gros. Avec une bande de héros assez improbables - une mamie aveugle qui voit les morts, notamment, pour mettre des bons sentiments dans la balance face à l'horreur du sadisme le plus pur. Très gore, quand même. Chapeau à Benoît Domis pour avoir traduit sans broncher les descriptions les plus détaillées des supplices infligés aux pas toujours innocentes victimes du Cénobite…

    En prenant un peu de distance, je me dis qu'on pourrait me trouver légèrement schizophrène, à voir la diversité de mes lectures. Passer de Clive Barker à Thomas de Padova, ça peut ressembler à un sacré grand écart ! =D
  • Fredd

    Chercheur de mots

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    #529 09 Novembre 2017 18:48:51

    Je retiens ta référence sur Einstein :pouceleve: . Ses prises de position au début de la Guerre Froide concernant l'utilisation de la fission nucléaire dans la bombe atomique ne manquaient pas non plus de lucidité.
    Ah le roi squelette j'ai lu ça il y a un bail ça me donne envie de retrouver l'ouvrage O_O C'était frais je trouve, limite naïf.
    Clive Barker :vomi: tu le vends bien mais :vomi:  :sifflote: Tu regardais des films d'horreur ?


    Aux Utopiales, la conférence l'auteur et son ombre qui abordait la relation entre un auteur et son traducteur était vraiment passionnante avec un Kay très pertinent et drôle.
    Hélas une dizaine de minutes seulement est sur la toile, mais c'était le meilleur moment :) : https://www.youtube.com/watch?v=N5O69O92ckQ

    Dernière modification par Fredd (09 Novembre 2017 19:06:19)

  • Taliesin

    Correcteur Bibliomania

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    #530 09 Novembre 2017 19:04:14

    Elle est/sera très certainement sur ActuSF, ils mettent toutes les conférences des salons comme ça.