[Spécial "L'éclat du diamant"] Style narratif

Dense, c'est le mot...
J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup trop de digressions, pas toujours utiles... comme si l'auteur faisait sans cesse dans la surenchère... il aborde des quantités de thèmes différents qui s'éloignent de la narration principale ( par exemple le développement des supermarchés en banlieue ). Certes, les sujets sont intéressants, mais un chapitre entier consacré à cela, ça tourne à l'encyclopédie. C'est vraiment l'aspect qui m'a déplu dans le roman.

Comme le dit Pimprenelle, le mot qui caractérise le mieux l'écriture est dense.
Ceci dit, il faut admettre - outre ce côté très lourd des explications données - que l'auteur a une plume vraiment exceptionnelle et que pour un premier roman, c'est franchement pas mal du tout !

Des citations, des passages, je pourrais en citer plein. J'ai beaucoup aimé la vision de la société donnée par Delajoie que j'ai trouvé pertinente.

Quelques passages qui ont fait vibrer mon cœur de juriste :


"Le droit avait été l'outil forgé par les hommes pour les hommes eux-même pour combattre leur nature destructrice et permettre d'améliorer l'expérience commune" (page 88).

"Le droit était la confiance que l'homme avait placée en l'homme. Et sa réponse à une interrogation obsédante : "Comment, malgré la multitude et la diversité des individus, leurs exigences variées, leurs désirs souvent opposés, comment pouvait-on les faire vivre ensemble, sous une même lune, de manière raisonnable et profitable ? Plus qu'un défi, une véritable gageure" (page 88)

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Et comme Nath, j'ai trouvé le jargon parfois employé un peu compliqué et pas compréhensible pour tout le monde malheureusement.

En plus vous vous rendez compte que pour la police, un avocat, c'est un baveux ? :'S

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"Le traitement impartial de la justice face à des citoyens égaux entre eux était un truc qui avait toujours bien fait marrer Delajoie. (...)
L'homme ne sera jamais égal à un autre : ni en essence, ni en substance, ni en attributs. Même pas sexuels. Alors, "égaux en droit", c'était un pur rêve, une fiction, pour une société dématérialisée. Or en l'espèce, le matériel de l'espèce justement, c'était l'argent. C'est lui qui vous octroyait les droits, notamment celui d'être plus ou moins bien entendu et défendu. C'était un peu comme avec les gastéropodes : plus vous mettiez du sel sur un escargot, plus sa chair se dégorgeait des impuretés ; plus vous donniez du blé à un avocat compétent, plus sa science se libérait facilement et sa bave combative se répandait." (page 285)

Pour ce dernier passage, je ne suis pas d'accord avec la seconde partie (j'espère que ça dérange pas que j'en parle ici) car je ne trouve pas qu'on est mieux défendu si on paie un avocat bien cher.
Face à un crime grave (comme la pédophilie), vous aurez beau prendre un ténor spécialisé dans le droit pénal, je pense pas qu'il arrivera à vous faire échapper à la prison, à moins de voir des vices de procédure... ce qu'un autre avocat qui connaît aussi bien la matière est tout aussi capable de faire.
De plus, certains ténors font même du pro deo, même s'ils ne sont pas nombreux, c'est vrai.

Alors moi j'ai beaucoup aimé le style et l'écriture de l'auteur, et c'est grâce à cela que j'ai réussi à terminer le livre !

Malgré les digressions nombreuses, malgré les sujets abordés assez pointus, malgré l'enquête qui finalement n'est pas des plus simple du fait du milieu, malgré l'utilisation du jargon policier et autre employé, jamais je n'ai été perdue dans l'histoire, j'ai trouvé l'écriture tout à fait abordable et simple.

Au contraire je trouvais que l'explication venait de suite et que ce jargon justement nous plongeait dans la réalité des faits.

J'ai beaucoup apprécié le style. Même si au cours de ma lecture je l'ai trouvé dense et peut être trop informatif, a posteriori j'en garde un excellent souvenir et je suis contente qu'il y ait eu toutes ses disgressions !

L'écriture peut paraitre pompeuse, compliqué mais c'est tellement agréable de sortir des sentiers battus et des facilités qu'il faut le relever.

J'ai particulièrement aimé cette phrase :

"Ce sentiment de tranquillité qu'il ressentait à la vue d'un environnement bien agencé, d'un ordonnancement bien équilibré, l'aidait à tenir le coup, à poursuivre jour après jour, drame après drame, presque comme un job ordinaire, cette étrange mission de police des crimes dans laquelle il s'était engagé pour ce meilleur qui se révélait souvent être le pire."
Je trouve qu'elle résume très bien le paradoxe de la police et je ne peux que comprendre le fait de se raccrocher à des détails pour tenir le coup dans les moments difficiles.

Je vais pas faire original, je l'ai aussi trouvé Dense. Mais tellement riche, on en apprend tellement que cela vaut le coup de se casser les dents sur certains passage un peu "pénible".

Pas noter de citations, mais j'ai apprécié la réalité donné par le langage utilisé dans la brigade, les mots et expressions utilisées. Cela m'a rendu l'histoire plus réelle, plus encré encore dans la réalité.

Le style de l'auteur est fluide et se lit très bien. Du vocabulaire un peu corsé parfois, mais bon le dico est là pour ça ^^

Tout comme j'apprécie parfois les docu fictions à la télé, j'ai vraiment apprécié ce docu-roman. C'est un genre que j'ai envie de découvrir un peu plus, par contre je n'ai aucune idée si cela se fait ailleurs et par qui.

Le petit "cliffhanger" de la fin avec la lettre donne vraiment envie de connaitre la suite, ou plutot l'avant "L'éclat du diamant", savoir enfin ce qui s'est passé dans la vie de Delajoie. Une bonne technique pour appâter le client ^^

Surtout sur la partie marketing télé/Flux/Boite à drogue. Le chapitre m'a paru terriblement long perso.