[John Marcus] L'auteur

Cacahouète,
Je suis content que vous ayez, comme beaucoup d'autres, perçu la cohésion qu'il y avait entre toutes ces parties. Mais je sens bien qu'il faut que j'allège, que j'arrive à mieux fondre les deux aspects. Si j'arrivais à traiter les thématiques sociales comme la partie polar, là je crois que ce serait vraiment gagné ! Mais c'est excessivement dur, j'ai une sorte d'obsession maladive à vouloir éviter la simplification, comme un prof qui se dirait : "non, ils ne vont pas comprendre le lien, etc" et donc, paradoxalement, cela créé chez certains lecteurs une impression de "donneur de leçons", n'est-ce-pas, Miss Marple ;-))) Quant je vous dit que les fiches sont à jour ! Or, moi qui doute toujours et de tout, je n'ai vraiment aucune leçon à donner à personne, si ce n'est à tenter d'être heureux dans ce bas monde...

En effet, Miss Marple souhaiterait que le côté moralisateur disparaisse et que l'ensemble se fonde mieux. C'est l'interrogatoire du jeune étudiant qui m'a semblé artificiel.

Là, je suis en train de rester coincé sur cette discussion. Je vous avais prévenu : je suis lent mais JMB a du mal aussi avec ses petits doigts - aïe -  Merci beaucoup pour les compliments sur l'écriture, c'est vraiment gratifiant, vous n'imaginez même pas le bien que ça fait parce qu'au début, lorsque vous lisez des choses vraiment dures comme  "le roman le plus mal écrit par exemple", alors là, vous doutez tellement que vous avez juste envie de vous sauver au bout du monde pour élever des moutons. C'est une petite chose, un écrivain qui apprend son métier, même sous ses airs de gros dur à la Kow... Bon, maintenant je dois faire un peu le salaud quand même : pour la pagination El Jc, faut en causer avec mon daron - aïe - qui économise sur le nombre de pages parce que le papier est cher parait-il.

Vous voyez Valérie, c'est là que c'est vraiment difficile de trouver la bonne formule. En fait la scène de l'étudiant, je pensais l'avoir bien réussie, je me disais, c'est bon tu tiens le bon bout mon gars et, effectivement, elle passe bien auprès de certains lecteurs. Et pas chez d'autres ! Allez y comprendre quelque chose ! Mais est-ce vraiment la scène qui vous dérange où l'argumentation de l'étudiant, sa thématique, sa rhétorique excessive, etc...  Mais il a vingt ans, l'âge de tous les possibles, et si on ne veut pas changer le monde à vingt ans, quand alors ? Damned, que faire !?  Sur la télé a proprement parler, c'est plus une réflexion qu'une leçon de morale. J'ai subi longtemps moi même ce flux, je rentrai exsangue du boulot à pas d'heure, n'ayant plus aucune force, je me laissai alors tomber sur le canapé, le regard un peu vide,le corps cotonneux devant le boîte à drogue et je finissait par m'endormir, bercé par le flux magique. C'était très bon mais un jour, j'ai commencé à flipper... Il s'agit donc plus, peut-être, d'une auto psychanalyse que d'une leçon...