[Topic unique] Des trésors dans vos livres

 
  • FloXy

    Empereur des pages

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    #401 26 Juin 2020 08:51:31

    — Quand je te parle, mes neurones peuvent s’enflammer, ma boîte vocale peut vibrer ; et un millier d’autres réactions électrochimiques peuvent se produire en moi, mais si tu me réduis à ça, alors tu ne comprends pas du tout ce monde. Ton programme t’a privé de la vérité la plus profonde.
    — Je ne suis pas une machine. Qu’est-ce qu’une machine peut connaître de l’odeur de l’herbe humide au petit matin ou du son d’un bébé qui pleure ? Je suis la sensation de la chaleur du soleil sur ma peau ; je suis le frémissement d’un petit vent frais qui me berce. Je suis les endroits que je n’ai jamais visités, mais que j’imagine en fermant les yeux. Je suis le goût de l’haleine d’une fille, la couleur de ses cheveux.
    Tu t’es moqué de ma faible durée de vie, mais cette peur de mourir, c’est justement ce qui insuffle la vie en moi. Je suis le penseur qui pense à la pensée. Je suis la curiosité, je suis la raison, je suis l’amour et la haine. Je suis l’indifférence. Je suis le fils de mon père, qui était lui-même le fils de son père. Je suis la raison pour laquelle ma mère a ri et celle pour laquelle elle a pleuré. Je suis l’émerveillement et la merveille. Certes, le monde peut actionner tes boutons quand il traverse tes circuits. Mais le monde ne passe pas à travers moi. Il y reste. Je suis le monde et le monde est ce que je suis. Je suis le biais par lequel l’univers en est venu à se connaître. Je suis la chose qu’aucune machine ne parviendra à fabriquer. Je suis le sens.


    Genesis, Bernard Beckett

  • Mange-Nuages

    Guide touristique des librairies

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    #402 26 Juin 2020 12:57:03

    Je découvre le topic, j'écris les citations dans un carnet donc j'en laisse quelques-unes ici :

    Les gens causent toujours de la nature comme si c'était quelque chose de doux et d'amical. Z'ont sûrement jamais passé une nuit entière attachés à un tronc d'arbre en pleine forêt. Frank Miller - Sin City


    L'Inde, l'horreur et l'absolu réunis dans un baiser d'ombre. Jean-Christophe Grangé


    Tout sera mort en vous. Vous ne serez plus jamais capables d'amour, d'amitié, de curiosité, de courage. Nous allons vous presser jusqu'à ce que vous soyez vide, puis nous vous remplirons de nous-même. George Orwell - 1984


    J'ai vu les cadavres de mondes morts, couverts de plaies qui furent des villes. H.P Lovecraft


    Derrière mon front, c'était toujours minuit dans le plus grand magasin d'horloges du monde. Stephen King - Duma Key


    Le froid est tel que les oiseaux gèlent en plein vol avant de s'écraser au sol. Le bruit qu'ils font dans leur chute est incroyablement doux pour un bruit de mort. Mathias Malzieu - La Mécanique du Cœur

    Dernière modification par Mange-Nuages (26 Juin 2020 12:58:09)

  • FloXy

    Empereur des pages

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    #403 15 Août 2020 03:52:57

    Ishmael de Daniel Quinn :

    - Je vois. Que leur enseigniez-vous au juste ? »  [...]
    « D'après ce que je viens de vous raconter, quel est, à votre avis, le sujet pour lequel je serais le plus qualifié ? »
    Je clignai des yeux et lui avouai que je n'en savais rien.
    « Bien sûr que vous le savez ! C'est la captivité.
    — La captivité ?
    — Exactement. »
    Je m'assis une minute puis lui rétorquai :
    « Je me demande bien quel est le rapport avec le désir de sauver le monde. »
    Ishmael réfléchit un moment : « Parmi les gens de votre culture, qui veut détruire le monde ?
    — Qui veut le détruire ? Pour autant que je le sache, personne en particulier ne veut détruire le monde.   
    — Et pourtant, vous le détruisez. Chacun d'entre vous le détruit. Chacun d'entre vous contribue chaque jour à sa destruction.
    — C'est vrai.
    — Pourquoi n'arrêtez-vous pas ? »
    Je haussai les épaules : « A vrai dire, nous ne savons pas nous arrêter.
    — Vous êtes prisonniers d'un système de civilisation qui vous pousse plus ou moins à détruire le monde pour survivre.
    — Oui, cela me semble exact.
    — Ainsi, vous êtes prisonniers ; et vous avez pris le monde lui-même en otage. Là est l'enjeu, n'est-ce pas ? Votre captivité et la captivité du monde.
    — Oui, on peut dire cela, mais je n'y avais jamais réfléchi en ces termes.
    — Et vous, personnellement, n'êtes-vous pas vous-même prisonnier ?
    — Comment ça ? » [...] Oui, j'ai bien l'impression d'être un prisonnier, mais je ne peux pas dire pourquoi j'ai cette impression.
    — Il y a quelques années — vous deviez être un enfant à cette époque, de sorte que vous ne pouvez pas vous le rappeler —, beaucoup de jeunes de ce pays avaient la même impression. Ils ont essayé, dans un effort ingénu et confus, de se libérer de cette captivité, mais finalement ils ont échoué, tout simplement parce qu'ils n'étaient pas capables de trouver les barreaux de la cage. Si vous ne pouvez pas découvrir ce qui vous retient prisonnier, la volonté de vous en sortir devient rapidement vaine et sans effet.
    — Oui, je le ressens ainsi. »
    Ishmael hocha la tête.
    « Mais, encore une fois, continuai-je, qu'est-ce que tout cela peut bien avoir à faire avec le désir de sauver le monde ?
    — Le monde n'est pas en mesure de survivre très longtemps tant qu'il reste l'otage de l'humanité. Est-ce que cela nécessite une explication ?
    — Non, pas pour moi
    — Je pense que beaucoup parmi vous seraient heureux de pouvoir libérer le monde de sa captivité.
    — Je suis d'accord.
    — Et qu'est-ce qui les empêche de le faire ?
    — Je ne sais pas.
    — Ce qui les empêche de le faire, c'est qu'ils sont incapables de trouver les barreaux de la cage.
    — Je vois. Et que fait-on une fois qu'on les a trouvés ? »


    Et bam ! On fait des chocapics ! :grimaces:

    Dernière modification par MyFloXyBabY (15 Août 2020 03:58:49)

  • Truculent_ichneumon

    Dévaliseur de rayonnages

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    #404 17 Août 2020 17:49:51

    Nous voulons être les poètes de notre vie, et d'abord dans les choses les plus modestes et les plus quotidiennes.


    Nous avons pour habitude de penser au grand air, en marchant, en sautant, en escaladant, en dansant, de préférences sur des motagnes solitaires ou tout au bord de la mer, là où même les chemins deviennent pensifs.


    Nietzsche, Le Gai Savoir.

  • Luis

    Accro des mots

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    #405 27 Août 2020 14:37:12

    Dans Les Travailleurs de la mer d'Hugo.

    "La solitude dégage une certaine quantité d'égarement sublime"

    "Le rêve est l'aquarium de la nuit"

    "Hélas ! le cœur humain est un vieil espion"

    "Il y a de certaines arrivées au fond de l'abîme qui vous retirent du milieu des vivants"

    Et une de Baricco, dans Océan mer : "On finit par ne plus avoir de réponses à force de regarder la mer"
  • PinkBird

    Lecteur initié

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    #406 27 Août 2020 14:49:44

    Je crois fermement que lorsque quelqu'un est né créatif, son âme est comme un ciel rempli d'étoiles filantes, un globe en constante rotation vers la muse qui capte son imagination. - Les Sept Soeurs, Lucinda Riley

  • FloXy

    Empereur des pages

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    #407 21 Décembre 2020 22:20:55

    Les Amis des Intells Numériques étaient une de ces organisations pleines de bonnes intentions mais complètement à côté de la plaque. Sur le papier, Jenks partageait beaucoup de leurs opinions : les IA étaient des individus doués de conscience qui méritaient les mêmes droits légaux que tout le monde. Mais les A.I.N. s’y prenaient très mal. Déjà, ils ne comptaient pas beaucoup de techs parmi leurs militants. Ils négligeaient l’aspect scientifique de la cognition artificielle et ne s’intéressaient qu’à des bêtises niaiseuses ; ils voyaient les IA comme des âmes biologiques emprisonnées dans des boîtiers métalliques. C’était n’importe quoi. Comparer une IA à un intell biologique équivalait à comparer un Humain à un Harmagien. On trouvait des similarités, et les deux espèces méritaient un égal respect, mais, sous le capot, elles fonctionnaient très différemment. Jenks était pour la reconnaissance officielle des droits des IA ; mais l’incapacité des A.I.N. à décrire avec justesse les esprits numériques causait plus d’ennuis que de progrès. Se montrer à la fois moralisateur et ignorant, c’était une stratégie très mauvaise pour convaincre, mais excellente pour énerver.


    Becky Chamber, L'espace d'un an

  • Elizewyn

    Restaurateur de livres

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    #408 13 Janvier 2021 11:35:52

    "Everything that happens is part of your wholeness. The sadness, the loss, the hurt, as well as the joy, the love, the friendship--it is all part of your tapestry."
    "I know it's hard, because you are a kind girl and want to help everyone. But sad people aren't objects to fix. Give them space and show them you'll still love them whenever they are ready to be loved."
    The tea dragon tapestry, Katie O'Neill
  • FloXy

    Empereur des pages

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    #409 15 Janvier 2021 01:06:30

    "On fait assurément preuve de présomption quand on prétend avoir la solution d'un problème que personne n'est en mesure de résoudre; on ne fait aucunement preuve de présomption quand on affirme qu'une solution dans laquelle on relève d'innombrables fautes de raisonnement, qui repose sur d'innombrables erreurs ou falsifications, et qui, au total, se révèle constituer un tissu de contradictions et d'absurdités, ne saurait, en aucun cas, être retenue."


    Ô ! Blaise ! à quoi tu penses ? de René Pommier
  • Elizewyn

    Restaurateur de livres

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    #410 23 Janvier 2021 07:51:49

    “Cette nuit-là, j’ai compris que la vie – la vraie, celle dont on se souvient – n’est rien d’autre qu’une succession de moments de grâce juvénile. Et qu’aucune ambition d’adulte ne peut rendre plus heureux qu’un carpe diem adolescent.”
    La Chambre des merveilles, Julien Sandrel