#6 27 Avril 2016 19:42:35
- Que pensez-vous du style de l'auteur ?
Bien accroché au style de l'auteur. Je voulais découvrir Bret Easton Ellis depuis un moment à travers ce style ou un autre et je suis assez convaincue de sa maîtrise de l'écriture. Je suis curieuse de voir ce que ça peut donner avec un autre parti pris car j'ai trouvé l'ensemble riche, tant au niveau du vocabulaire que des effets produits.
- Qu'avez-vous pensé des descriptions très détaillées (vêtements de marque, décors des restaurants, des plats, des boîtes de nuit...) ?
Assez déroutant et effrayant au départ, on se demande un peu si on va réussir à tenir tout le long, et finalement, elles imposent une sorte de rythme assez hypnotique. J'ai été assez admirative du travail méticuleux de l'auteur. ça n'a pas dû être facile à écrire, ni spécialement passionnant non plus. J'ai remarqué des changements de rythme parfois, que j'ai trouvé très immersifs. Plus le narrateur est stressé, plus les détails ont un côté oppressant et montre une perte de contrôle, une montée de la folie, du malaise et malêtre du personnage.
- L'auteur nous place dans la tête de Patrick Bateman, qui saute d'une idée à l'autre, d'un lieu et d'un moment à l'autre ; avez-vous eu des difficultés pour suivre le récit ?
Pas la moindre difficulté car l'écriture a une fluidité qui permet rapidement d'entrer dans le délire du personnage. Ce qui est sûr, c'est qu'on ne se sent pas bien dans l'esprit de Bateman. On garde une distance parce qu'il est très difficile à cerner, on sent sa souffrance sans pouvoir le plaindre.
- Il y a plusieurs types de passages très distincts dans ce récit : les sorties et la vie de tous les jours de Patrick, les récits de ses accès de violence, les passages concernant un chanteur/groupe... Trouvez-vous qu'ils s'enchaînent bien, qu'ils sont tous nécessaires au récit ?
C'est un récit plus contemplatif qu'un roman qui nous propose un scénario suivi. On suit le personnage dans son quotidien perturbé et à partir de là, chaque tableau attise une nouvelle curiosité. Les passages sur les chanteurs et groupes avec une analyse musicale totalement biaisée sont amusants. L'ultra-violence de ses accès de violence m'a semblée peut-être un peu lassante sur la fin, quand on finit par abandonner la fascinations des premières descriptions et que ça a un côté répétitif juste écœurant. Maintenant, ça correspond aussi à la violente dissonance de tout le reste, d'un monde d'apparence où personne n'écoute personne, où tout le monde semble interchangeable.
Dernière modification par Unity (27 Avril 2016 19:43:11)