[Suivi Lectures] Aealo

A présent, ne souhaitant pas balayer les avis que j'ai en retard, et ne souhaitant pas accumuler ce retard, je compte rédiger mes chroniques au fur et à mesure de mes lectures, tout en comblant ça et là celles de fin 2022.
Vous avez donc ici ma première lecture 2023. ;)

Reflets d’un miroir brisé

<image> Dans mon vagabondage littéraire sur internet, étant amateur d’étrangetés littéraires, je suis plusieurs fois tombé sur un trio d’ouvrages qui, à défaut de pouvoir être réellement classés, étaient identifiés comme des bizarreries littéraires, des OLNI : La maison des épreuves de Jason Hrivnak (lu il y a un an ou deux), La maison des feuilles de Mark Z. Danielewski (lu l’an passé) et enfin La foire aux atrocités de J.G. Ballard. Je viens de la sortir de ma pàl grâce à la sélection de @iamthelandscape pour notre LDPA.
Je l’ai donc entamé...
Et je n’étais pas prêt...

Un quatrième de couverture qui va vous en dire bien plus que ce que je pourrais vous en dire moi-même et surtout, le dire plus clairement que moi :
Commencé à la fin des années 60, complété et achevé dans les années 90, ce roman-laboratoire traverse tous les livres de l'auteur de Crash, Empire du soleil, La bonté des femmes et Super-Cannes - et les contient tous. Les stéréotypes nourrissant notre quotidien - la violence, la technologie, la culture de la célébrité qui envahissent désormais sans discrimination les musées, les médias et la rue - sont mis à nu dans ce texte prophétique avec une intensité poétique qui sidèrera le lecteur contemporain. Chaque paragraphe de chaque chapigre "expose" une facette de la catastrophe invisible qui disloque notre monde. Les notes, échos ou commentaires par lesquels J.G. Ballard a actualisé son propos initial, font de La foire aux atrocités un livre aujourd'hui sans équivalent.

Oui vous l’aurez compris, tout est relatif quant au « dit plus clairement »...

Car en effet, comment décrire un livre qui ne raconte rien de précis ?
Comment parler d’un livre auquel on n’a pas tout compris ?
Comment parler d’un livre auquel il n’est pas certain qu’il y ait quelque chose à comprendre ?
Comment parler d’un livre sans véritable début, milieu ou fin ?

Oui, il faut le dire, il n’y a, sur LA, absolument pas la moindre étiquette adéquate de près ou de loin pour un livre comme celui-ci... Ca n’a rien du contemporain, La foire aux atrocités est complètement expérimental. D’ailleurs le quatrième de couverture ne s’en cache pas comme vous avez pu le lire...

C’est bien simple l’auteur dit lui-même lorsqu’on lui parle de SF : « Avec Atrocity, j’estime que j’ai complètement quitté le genre, mais je n’ai pas d’autre terminologie de remplacement pour définir ce que j’écris. ».
Et c’est peu de le dire ! « Expérimental » permet de ne pas poser la question du genre littéraire car certains fragments paraitront clairement SF, mais d’autres sembleront plus scientifiques/médicaux, tandis que certains passages semblent vouloir friser avec l’érotisme presque pornographique, d’autres donneront une sensation de chronique historique, ou encore de complotisme/espionnage... Bref pour ce qui est de sortir du genre SF : c’est réussi...
Je dirais presque que pour ce qui est de « sortir DES genres » : c’est réussi aussi...

Mais il faut dire que c’est l’auteur du livre Crash... Et les choses me sont devenues de suite plus claires. Non non, pas que le contenu du livre me soit devenu plus compréhensible ou plus logique, non non... Par contre, j’ai compris le pourquoi d’une telle étrangeté au sein de ce livre.
Je n’ai pas lu Crash mais j’ai vu son adaptation cinématographique par David Cronenberg... Et celle-ci est... Elle est en fait déjà très très très haut perché dans son genre. Alors si J.G. Ballard est à l’auteur du livre à l’origine de ce film... Ca explique beaucoup, beaucoup de choses en ce qui concerne son étrangeté et son ambiance à tendance glauque... Ceux qui ont vu le film me comprendront...

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En effet, dans ce livre, tout est changeant, rien ne tient ensemble.
Ce livre n’est pas un roman, pas un recueil de nouvelles non plus. Seulement une suite de paragraphes. On baigne dans une histoire qui ne tient en rien, puisque les paragraphes s’enchainent mais semblent n’avoir au mieux que quelques éléments communs, au pire aucun lien avec les précédents.
Il n’y a donc rien de commun, de classique et encore moins de stable dans le « récit », pas même les noms des protagonistes puisque le personnage qui semble se rapprocher le plus d’un personnage principal se nommera souvent Travis mais parfois Talbot, Tallis, Trabert, Talbert, Travers, Traven... (Je pense que vous commencer à comprendre pourquoi certains considèrent ce livre comme déconcertant, d’autre comme illisible).
Dans ce cas, comment parvenir à se retrouver dans tout ça ?

Certes on peut tenter de lire ce livre de manière classique...
Mais l’auteur donne un conseil de lecture de suite :

Avec le recul, l’auteur semble vouloir tendre une image, il semble vouloir créer un miroir dans lequel le lecteur est censé se retrouver... Où tout du moins retrouver le monde qui l'entoure et les dangers qu'il comporte...
Mais l’image globale de ce miroir brisé ne saurait rien représenter si ce n’est des morceaux en apparence différents.
L’image globale de ce miroir brisé ne saurait nous faire apparaitre rien de clair, au mieux une ombre nébuleuse très incertaine.
L’image globale de ce miroir brisé ne saurait approcher aucune réalité, puisqu’elle semble vouloir en traiter plusieurs à la fois.
L’image globale de ce miroir brisé ne saurait nous montrer quoi que ce soit de concret puisqu’il semble n’exposer que des morceaux en tous sens, de toutes directions.
Puisque chaque paragraphe de ce livre étant un fragment isolé de cette surface réfléchissante morcelée...
Puisque chaque paragraphe est une facette du miroir avec son morceau d’histoire, sa réalité, ses personnages... bref sa propre image. Il est donc normal de retrouver des points communs entre ces paragraphes sans pour autant y voir la même chose...

Est-ce que je vous le conseillerais ? Oui et non.
Si vous êtes comme moi, amateur/rice de bizarreries littéraires et que vous êtes curieux/se de vous pencher sur les authentiques OLNI, alors ce livre n’a pas trahi sa réputation et reste un incontournable du loufoque. Par contre de là à passer un « très agréable de lecture », c’est une toute autre histoire... :goutte:
Par contre, si vous chercher quelque chose qui se lit avec un début, une fin et surtout de la logique, passez votre chemin.
Ce livre n’est donc pas un immanquable, loin de là. Mais ça vaut la peine de se pencher dessus si un jour vous l’avez à portée de main car il reste toujours un OLNI bien qu’un peu dépassé dans son propos de fond lorsqu’on le lit à notre époque.

Je pourrais d’ailleurs vous en parler encore pendant des heures (ou pas) que ça ne changerait rien. Quoi qu’on fasse on n’est jamais prêt pour une lecture de ce genre, je ne suis pas certain qu’il n’existe jamais le moindre « bon moment » pour lire ce genre de livre non plus. C’est comme le saut à l’élastique : soit on le sent et on tente le coup, soit on hésite et dans ce cas-là c’est que ce n’est sans doute pas notre truc.
Je suis d’ailleurs certain qu’il vous à fallu bien moins de la moitié de la lecture de cette chronique pour avoir déjà la réponse à cette question...

Sur ce, je vous laisse, je retourne dans notre réalité, dans des cas pareils, une seule c’est bien suffisant...

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J'avais beaucoup apprécié le Docteur Jivago, même s'il est vrai que c'est une écriture à laquelle on n'est plus habitué, avec des longs monologues. J'espère qu'il te plaira !

Et vous, comment ça va?

Hello Miyuki-Panda,

Je comprends, j'avoue que repasser dans les suivis était un de mes objectifs de ce début d'année aussi. Mais ça y est c'est quasi fait. :-)

Tu as bien fait de changer de programme de lecture à la dernière minute, c'est que tu le sentais autrement et que tu t'aies écoutée. :-)
Ah oui La jeune fille et la mer... J'aime beaucoup Catherine Meurisse même si elle est capable de très beau comme de moins bon... Elle m'avait charmé avec La jeune fille et la mer et avant ça avec Les grands espaces. Même si j'ai conscience que ce n'est pas le même genre d'ouvrage et donc pas le même but non plus, je viens de lire Humaine, trop humaine et bon sang, j'ai eu du mal d'aller au bout tellement ce n'était pas drôle, juste plat...

Figure-toi que c'est justement une des choses qui m'a refroidi au moment de sa sortie. =D
Quant à Le bestiaire du crépuscule, il est prévu pour ces jours-ci. ;)
Ce n'est pas pour rien que choisir ses lectures graphiques sans tenir compte de la couverture c'est une résolution, car c'est un beau défi mais un défi quand même! :D
Ah mais je me suis étonné aussi que tu ne l'avais pas encore souligné ce nouveau titre du duo Corona et Young. :angel: Lui aussi est prévu pour ces jours-ci.
Tout comme Légendes de la garde. Le début d'année va être très graphiques ! :D
C'est pour cette fameuse question du "comment vais-je faire après le dernier tome sorti ?, que je me suis résolu, hors graphiques, à ne plus entamer de sagas non-terminées. (mais tu dois sans doute faire partie de celles qui m'ont fait réfléchir là-dessus). =D

Je te souhaite des lectures de qualité, :-)

Salut Mypianocanta,

Oui oui il y a eu un véritable craquage de ma part fin de l'année. Sans chercher pas à expliquer, disons que je sais d'où il vient. Ça devrait aller bien mieux en ce début d'année. :-)

Le commentaire sur Dom Juan de Molière que tu as du voir est dans le fil des lectures car je n'en ai pas beaucoup parler ici.
Ce que je n'ai pas aimé dans cette lecture, elles sont nombreuses. Il y a comme tu le soulignes le personnage principal qui est en effet imbuvable. Le fait que la pièce soit moins drôle a certainement joué en effet. mais j'ai trouvé ça très bizarre de voir émergé du "fantastique" comme sorti de nul part, avec cette petite touche moralisatrice dans sa démarche de dénoncer les actions de son protagoniste justement. De plus, il y a peu de personnages que j'ai trouvé intéressants au final. :grat:
Mais ce n'est pas ça qui va m'empêcher de continuer Molière, j'en ai encore 2 en pàl. :-)

Ah je suis heureux de croiser quelqu'un qui apprécie ainsi Cyrano de Bergerac au point de le relire également. Nous ne sommes pas aussi nombreux que ça. :cool:

Je te souhaite un bon week-end également :-)

Salut Fäelrina,

Je te souhaite une bonne année également. :-)

Comment passer à côté de telles œuvres lorsqu'on les a lues ? :pink:
Toujours les goûts et les couleurs nous sommes d'accord, mais lorsqu'on a été impacté par des lectures comme celles-là, on sait qu'on est marqué et pour longtemps.

On reparle sans doute très vite de Amoureux de toute façon, car je compte le lire d'ici peu. ;)

Une saga qui bonifie à chaque tome? Est-ce possible? :D

Hello pontdeslivres,

Oh mais moi je suis un petit joueur par rapport à d'autres lecteurs/rices ici sur LA. Donc en réalité, peu importe tant que notre rythme nous convient c'est tout ce qui doit compter en réalité. :-)
Et si on aborde le sujet de la pàl, j'ai été longtemps un féru de bibliothèques surtout ado mais j'ai tellement connu les frustrations de devoir attendre des livres qui ne revenaient jamais que j'ai commencé à acheter et puis j'ai aimé avoir toutes ses histoires, tous ses univers à portée de la main. Avoir toujours le choix de plonger dans un genre ou un univers en zappant à un autre donc ça a engendré pas mal d'accumulation de ce côté-là. Mais il est grand temps que je régule ça. :-)

Ah! J'ai hâte de savoir ce que tu auras pensé de Et à la fin ils meurent ! :-)

Ola Vinushka,

Je comprends pour ta pàl. Je comprends aussi que ne pas connaître le chiffre puisse paraître rassurant. Je ne le sais que trop. :D Par contre, ce que j'apprécie dans le fait d'avoir toute ma pàl sur LA, c'est que je risque peu d'en oublier car régulièrement la plupart des livres qui composent se rappellent à moi d'une manière ou d'une autre. Donc l'oubli n'a en réalité que peu de chances d'arriver. =)

Ah oui tu t'es mise de beaux défis pour l'année! Il n'y a jamais que 365 jours dans l'année ! ;)
J'avoue ne connaître ni Gorki ni Pasternak.
Pour ma part, en ce qui concerne Hugo, je vais d'abord m'attaquer aux Contemplations avant d'envisager la suite.
choisir une lecture c’est renoncer aux autres temporairement : complètement ! :D
Tu ne risques pas de te retrouver à court d'idées en effet!

J'avoue que je ne sais pas si pour ma part, je relirai du J.G. Ballard un jour. C'est tellement bizarre... :goutte: Même si La foire aux atrocités n'est peut-être pas le meilleur. A vrai dire je n'en sais rien. :grat:
Pourtant le film Crash ne fait pas vraiment pas des films que je recommanderais... :goutte: Mais si tu le regardes un jour je serai curieux d'en discuter...

Salut Ailleurs,

Intéressant je ne sais pas mais en tout cas, hors normes c'est certain! :goutte:

Hello Catysprint,

Oui bon nombre de LC potentielles.

Pour Blackwater, j'ai fini le tome 1 et je serais presque parti pour lire un tome par semaine comme je suis lancé là. Donc pour commencer le tome 2 lundi pas de problème. On fixe assez vite une date (après le tome 2?) pour parler des 2 premiers tomes.
On verra si ce sera possible de continuer ainsi en parallèle en février car tout comme toi j'ai une LC en février... :angel:
Pour Nevermoor et L'assassin royal, je pense qu'on en reparlera après la lecture de La maison dans laquelle car j'ai peur de ne pas parvenir à terminer cette lecture en un mois (ou 2 puisque tu as une autre LC en mars)... Selon le rythme que je prendrai ces 2 autres LC pourront être fixées plus ou moins rapidement. :grat: On en parlera sans doute pas avant mi-mars/début avril si j'ose une estimation. :grat: Donc conclusion, on a le temps, comme tu dis tu me dis quand tu veux les lire et je te suis (ou inversement)

Il me semble qu'ainsi on a fait le tour en effet.

Je n'ai aucun mal à l'imaginer car j'avoue que même si je suis content de cette première participation au pumpkin autumn challenge, il m'a manquer quelque chose. Et je l'ai compris en revoyant les livres lus, notamment du contemporain : il me manquait l'automne, il me manquait les ténèbres, il me manquait la nuit, Halloween, le frisson... Bref ce sera différent cette année! :-)
L’enchaînement PAC suivi du CWC ça fait beaucoup trop rapide hein? Si au moins il y avait une saison entre les deux... =D Puis en effet, lorsqu'on aime l'automne... :-)
... et qu'en décembre je suis plutôt en mode "je veux lire les livres que je voulais lire cette année et essayer d'aller au bout de mes résolutions" : Je ne vois absooooolument pas de quoi tu parles... :sifflote:
Ah oui tu tiens pour ainsi dire une idée de challenge avec "30 derniers jours pour tenir ses résolutions de l'année" ! :D

Par contre, j'ai loupé le dernier BC, comme toi... Je comptais y être en auditeur (étant malade) mais j'ai eu un coup de barre et je suis retrouvé à comater 1h avant le rendez-vous et j'ai émergé une demi-heure après.

En ce qui concerne l'anthropomorphisme, j'ai été revoir, j'ai visiblement tapé "Monster" quand je pensais "Monstress" (j'ai été modifier), désolé. :D - Amie Fatigue, Amie Fatigue lève ton verre - :trinquent:
Car en effet, dans Monstress, parmi les humains et les autres créatures, on trouve des chats qui parlent ainsi que des anthropomorphes de type Blacksad.

Je comptais justement te poser la question pour Jizo. Je suis d'autant plus curieux à présent car je n'en avais jamais entendu parler, ça a été une "trouvaille de rayon de librairie" pour moi. :grat: Sa lecture ne devrait pas tarder.

Aaaaaaah ! :-) Je suis heureux de lire ces mots. :-) Qu'as-tu pensé de la poésie de Till Lindeman ?

Je te dis donc à très vite! :-)