[Suivi lecture] Errant

Bonjour,

Promesse tenue, je viens de terminer mon 4ième livre de littérature québécoise actuelle: Les Foley de Annie-Claude Thériault.

Ce livre est à mon avis un chef-d'oeuvre! J'avais beaucoup aimé Les filles de l'Allemand mais celui-ci fait sûrement partie de mes 10 coups de coeur à vie. Un portrait de cinq générations de femmes toutes plus fortes, intelligentes et débrouillardes les unes que les autres. Tout dans ce roman est génial. La façon dont sont présentés les récits, les fils qui relient les histoires entre elles, le fonds, la forme, la qualité littéraire. L'écriture...ah! l'écriture, cette manière qu'a l'autrice de nous faire ressentir les moindres vibrations du coeur, les images qu'elle arrive à faire naître, les sentiments qui traversent ses mots, un pur enchantement. Son habileté à parler de la vie rude sans jamais plonger dans un univers morbide, son art de dire le difficile avec des mots doux, de souligner la douceur avec des phrases remplies d'ordinaire. Du Nouveau- Brunswick à l'Irlande , de 1847 à 2019 elle nous peint un tableau digne des grands maîtres. On referme le livre en ayant envie de le recommencer pour goûter encore une fois la magie de cette écrivaine.

Salut,

Celui de Reeves oui c'est un choix commun avec ma sœur pour le challenge ABC 2020.

Les autres, Ricard et Lenoir c'est par intérêt personnel.

D'ici le fin de l'année je lirai probablement des trucs hors de ma zone de confort notamment pour le challenge "Diversifions les genres" style espionnage, bit-lit, poésie etc.

Le combat du siècle de Norman Mailer. L'affrontement Ali-Foreman au Zaïre est au cœur de cet ouvrage divisé en deux grandes parties; avant le combat et celui-ci décrit en détails. Je ne suis pas amateur de boxe mais cet évènement sportif est effectivement un jalon important qui a fait un bruit médiatique phénoménal à l'époque. Mailer va bien au-delà du combat dans la première partie. Il s'attarde longuement sur la psychologie des combattants, le climat social et mystérieux du Zaïre et ses propres pérégrinations dans les entourages des boxeurs, Une fois la surprise passée devant le fait qu'il parle de lui à la troisième personne, je me suis senti happé par la magie de sa plume évocatrice et par regard interrogatif sur le continent africain. Pas beaucoup rapport à la boxe comme telle dans cette section, tout le contraire de la deuxième où la minutie qu'il met à décortiquer chaque round plaira surement aux amateurs mais m'a laissé plutôt froid. Au total j'ai bien aimé cette lecture qui m'a mis en contact avec un auteur dont j'ai souvent entendu parler sans toutefois n'avoir rien lu de sa plume. Et j'ai bien l'intention d'explorer son œuvre car sa plume m'a impressionné.


L'empire des Hells de Alex Caine. Ce livre d'un ex-infiltrateur de la police fait partie d'une trilogie consacrée aux motards criminalisés, celui-ci étant le dernier de la série. Il s'agit en fait d'un ramassis d'anecdotes des méfaits commis par cette organisation un peu partout à travers le monde. On peut y suivre un peu l'expansion mondiale du groupe et les difficultés qu'ils ont rencontré. Je ressors mitigé de cette lecture puisque je m'attendais à une meilleure analyse de la progression de cette bande, une présentation de leur fonctionnement interne etc. Hors il y a peu de recul, on colle constamment à des anecdotes, bien documentées par contre, pas plus que l'expérience personnelle de l'auteur n'est vraiment mise à contribution. Je ne lirai certainement pas les autres bouquins.


Lonesome Dove tome 1 de Larry McCurtry. Un prix Pulitzer à un roman western a de quoi surprendre tellement ce genre n'est pas réputé pour la qualité de sa production. Pourtant j'ai été ébloui, le mot est choisi, par celui-ci qui m'a confronté à mon préjugé. L'auteur a accouché d'un récit prenant, avec des personnages fouillés, une trame captivante, des évocations des grands espaces d'une justesse remarquable. Malgré le suspense créé à la fin de ce tome, j'attendrai un peu avant de lire la suite car après je devrai faire le deuil de ces cowboys si fascinants et de cet univers tellement particulier. C'est à ce point !

Borderline mais pas folle de Johanne Lavoie. La psychologie m'intéresse, particulièrement les troubles de la personnalité dont fait évidemment partie le trouble de personnalité limite. Cette lecture n'a pas vraiment comblé ma curiosité envers le TPL bien que globalement je trouve que le message principal de l'auteure, la fin de l'auto apitoiement et l'importance de se prendre en main, est positif et passe bien. Mais le récit de sa vie est un peu confus; on peine à bien saisir ce qu'elle impute à la TPL versus ce qui aurait été causé par sa dépression, d'autant plus que la chronologie des évènements est passablement floue. La dernière partie, le “coffre à outil”, souffre moins de ce problème mais aurait eu avantage à être plus développé, notamment lorsqu'elle parle de programmation neurolinguistique puisqu'elle en est coach. Bref ce n'est pas sans intérêt mais je trouve que le travail d'édition a été un peu bâclé. Dommage.


La cinquième sorcière de Graham Masterton. Cet auteur que je connaissais pas m'est apparu dans une liste des maîtres de l'horreur. Et j'ai compris dès les premières pages, lors d'une attaque particulièrement sauvage décrite avec moults détails, que sa réputation était amplement méritée. Mais au-delà des scènes sanguinolentes qui reviennent à quelques occasions, c'est la froideur totale des malfrats, l'arrogance des sorcières, le mystère entretenu autour de plusieurs personnages et les rebondissements inattendus qui glacent le sang. Les différents systèmes de magie sont bien décrits et donnent un certaine crédibilité au paranormal. Je ne me suis pas ennuyé une seule seconde, j'ai trouvé la trame plutôt originale et j'ai très envie de renouer avec cet auteur.

Je me suis inscrit au Black November. Les lectures de mois prochain seront donc très orientées thriller!

Celui que j'ai lu est très certainement trop violent pour toi, tu fais bien de passer ton chemin!

Notre agent à la Havane de Graham Greene. Toute cette histoire est absurde mais addictive, c'est sans doute là une caractéristique de l'humour britannique. Invraisemblable du début à la fin, ce récit m'a mis un sourire en coin par la placidité des personnages devant l'inconcevable. Entre une satire fine des romans d'espionnage et les protagonistes les plus cool que j'ai jamais rencontré, sauf peut-être dans “Le faucon maltais”, cette histoire a quelque chose d'un grand cru d'un style un peu marginal mais néanmoins délicieux.