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    #531 11 Novembre 2022 08:41:25

    C'est exactement la même chose pour moi, je ne connaissais pas cette histoire et cela avait éveillé ma curiosité. Mais on en apprend presque rien !
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    #532 18 Novembre 2022 15:07:20

    J'ai réussi à rester en vie de Joyce Carol Oates

    Perdre soudainement un conjoint après presque cinquante ans d'une relation harmonieuse et mutuellement satisfaisante est une épreuve titanesque. C'est ce que nous raconte l'autrice dans ce livre autobiographique que j'ai trouvé excellent. Car si elle expose sans réserve son immense chagrin et son désarroi devant ce coup du destin, Oates ne s'apitoie jamais sur son sort, ne pleurniche pas, n'essaie de nous entraîner dans un pathos larmoyant. Par contre elle nous livre, sans retenue, tous les affres qui l'ont assailli: pensées suicidaires, relation trouble aux médicaments prescrits, insomnie persistante, confusion de la pensée, une certaine dépression qui rôde sans arrêt, l'importance des amis qui la tiennent en vie même si elle a tendance à les fuir parfois etc.

    Même si elle transmet bien ses émotions, l'autrice garde de temps à autre une certaine distanciation face à sa peine. D'abord en référant à “la veuve” lorsqu'elle évoque des comportements sociaux attendus de sa sart ou des comportements envers elle de  gens qu'elle rencontre. Ensuite elle parle d'elle dans son rôle d'écrivain en tant que “JCO” qui lui a servi de refuge; sa persistance à honorer ses engagements l'a aidé à “passer au travers” en autant qu'une telle chose puisse exister. Tout cela induit un équilibre dans le texte qui se lit comme une plongée dans la psyché humaine portée par la plume incomparable de cette grande dame.




    Jeux d'ombres de[/i] Glen Cook[i]


    Cette saga ne cesse de me surprendre. Dans cet opus on assiste à la reconstruction de la compagnie noire, pratiquement décimée à l'épisode précédent. Mais il y a beaucoup plus ici, notamment quant au rôle de Toubib qui évolue grandement et à sa relation trouble avec la Dame qui n'est plus celle qu'elle était. Bien sûr il est question de stratégies, de tactiques et on assistera aussi à des confrontations épiques; cet aspect est digne des meilleures sagas de fantasy, sans toutefois constituer l'élément central du livre.

    Car les héros sont fatigués, aspirent plus ou moins secrètement à un avenir plus pépère, osant à peine se s'avouer à eux-mêmes et encore moins à leur entourage. Pourtant il faut transmettre le flambeau, former la relève et ne pas baisser la tête devant l'adversité. D'ailleurs celle-ci prend des formes inattendues et nous ne serons pas au bout de nos surprises, que ce soit quant à l'évolution de la dynamique de la compagnie ou encore  face aux nombreux développements que nous réservent l'auteur. Et que dire de la finale . . .
  • chris 311830

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    #533 18 Novembre 2022 17:58:38

    J avais été agréablement surprise par carnaval. Trouvé par mon mari dans le métro. Il faudrait que je lise la suite à l occasion
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    #534 18 Novembre 2022 22:58:49

    La suite se passe à Chicago dans le temps de Capone. . . Ça devrait être assez bien aussi !
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    #535 24 Novembre 2022 16:16:53

    La ballade de Black Tom de Victor Lavalle

    Ce petit roman est une réécriture d'une nouvelle de H.P. Lovecraft que je n'ai pas lu; je ne peux pas en conséquence la comparer à l'originale. Mais en soi le récit m'a paru assez intrigant. Ne pas avoir su de quel auteur il s'agissait j'aurais pencher pour du Edgar Allan Poe; une situation banale qui se complique tranquillement, des personnages un peu étranges aux contours mal définis,  du fantastique apparait, prend de l'ampleur et le dénouement, qui n'en est pas vraiment un, nous laisse à la fois songeurs et un peu sur notre faim. Cette histoire n'est pas marquante, mais pas désagréable à lire non plus. De là à revisiter l'auteur il n'y a rien d'évident.


    Jeux de masques de Brandon Sanderson

    Cet avant-dernier tome de la saga Fils-de-brume réintègre plusieurs éléments de la première trilogie dont le tome précédent s'était passablement éloigné. Non seulement le récit est une bonne progression de la saga mais il présente en soi une intrigue joliment ficelée dont le dénouement peut surprendre. Comme à l'habitude tous les éléments novateurs de l'univers créé sont exploités à fond: les pouvoirs liés aux métaux , les tensions religieuses, les interventions divines etc. L'action ne dérougit pas, l'humour qui baigne la complicité entre Max et Wayne non plus.

    C'est cependant par la qualité des questions plus fondamentales qu'il aborde que ce livre est remarquable. L'air de rien, il touche à la gouvernance sociale, aux finalités des religions,  à la place de la femme, aux effets pervers de la modernité etc. On ne pas en pleine philosophie bien sûr mais on flirte avec en quelques occasions. Bien hâte de voir comment Sanderson terminera le tout dans le volumineux dernier tome.
  • Mypianocanta

    Livraddictien de l'espace

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    #536 25 Novembre 2022 20:42:53

    En fait, ce n'est pas l'avant-dernier tome, juste l'avant dernier paru car il y en a un 4e de prévu (il est écrit mais pas encore sorti).

    Dernière modification par Mypianocanta (25 Novembre 2022 20:43:12)

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    #537 30 Novembre 2022 12:56:19

    L'esprit de la meute de François Lévesque

    Un peu désemparé suite au décès de ses parents adoptifs, un ado décide de rejoindre sa mère biologique. Telle est la trame sur laquelle l'auteur brodera pour nous livrer un roman qui s'attarde aux diverses vicissitudes de cet âge, à des rêves de plus en plus étranges, à des légendes autochtones et à des relations mère-fils compliquées. L'ensemble donne un résultat intéressant à défaut d'être très original, encore que la finale sorte des sentiers battus. La composante fantastique est présente, par bribes,  mais ce n'est pas le seul axe de ce bouquin; les aficionados du genre n'y trouveront peut-être pas leur compte. Personnellement j'ai aimé la mixture et suivi l'évolution de David avec empathie.


    Royal de Jean-Philippe Baril Guérard

    Cynique et caustique cette image que nous présente l'auteur de la course aux stages que se livrent les étudiants en droit de l'université de Montréal. Mais malheureusement sans doute plus près de la vérité qu'on ne le souhaiterait. Aucune bassesse n'est interdite dans cette compétition, les drogues et l'alcool sont des béquilles quasi obligatoires car la pression , que mettent joyeusement les grandes firmes d'avocat, est immense. L'accès à ces stages relève du parcours du combattant, au détriment trop souvent de la santé mentale des étudiants.

    Au-delà du propos, j'ai découvert un auteur à la plume incisive dans cette attaque vitriolique contre l'hypocrisie généralisée dans laquelle baigne tout ce beau monde, la supposé élite. La notion de justice est bien loin des préoccupations du sytème, celui-ci étant axé sur le fric, les apparences et le clinquant. On n'a qu'à voir le mépris affiché envers les étudiants qui visent une carrière dans le communautaire, le syndicalisme ou même les postes de procureurs de la Couronne pour saisir l'ampleur de la ségrégation en place. Bref une lecture décapante, dérangeante par certains aspects, servi par un style direct, agressif même; et ce n'est pas pour me déplaire !



    La symphonie du hasard 1 de Douglas Kennedy

    Cet auteur a un don prodigieux d'observateur de la nature humaine, que ce soit dans sa dimension psychologique ou sociologique. Et comme écrivain, il sait nous faire partager ses trouvailles avec classe et sans aucune pédanterie. Ses livres se lisent généralement comme si tout coule de source, sans effort, et induisent un émerveillement proche de l'envoutement. À tout le moins c'est le cas ici ,dans ce début de la trilogie “La symphonie du hasard” où on suit la narratrice de ses quinze ans jusqu'au début de la vingtaine.

    Relations familiale compliquées, contexte universitaire des années 70, angoisses existentielles, expériences d'amitié et de trahisons, tout y passe dans un enchainement fluide, captivant. Les personnages sont forts, les situations crédibles, les dialogues intelligents. Alice, la narratrice,  est admirable de perspicacité, d'une franchise inébranlable quant à ses états d'âme et fait montre d'une résilience enviable. Tout pour nous inciter à la découverte du tome suivant !
  • Grominou

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    #538 30 Novembre 2022 12:59:28

    Je suis attirée par les écrits de JP Baril Guérard, mais j'ai peur que ce soit trop cynique pour moi et que je n'accroche pas...
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    #539 30 Novembre 2022 18:41:43

    C'est cru, à la limite violent d'une certaine façon. Je comprend ton hésitation.
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    #540 20 Décembre 2022 15:22:49

    Bangkok psycho de John Burdett

    Plus j'avance dans cette série, plus je deviens fan. Car non seulement cet épisode nous propose une enquête aux multiples ramifications, mais l'immersion dans la culture thaï est tellement captivante qu'elle rivalise d'importance avec l'intrigue principale. Et pour qui lit la saga dans l'ordre, l'évolution des personnages retient aussi l'attention, en particulier celle de miss FBI, de plus en plus attirée par ce monde tellement dépaysant.

    Burdett réussit à nous faire appréhender ce peuple aux croyances étonnantes, aux moeurs qui peuvent nous sembler un poil relâchés et à l'organisation sociale pour le moins inhabituelle. La touche de fantastique qu'il utilise ici ne nuit pas non plus, de même que la présence des khmers et que l'incursion au Cambodge. Son inspecteur Jitpleecheep reste aussi complexe, imprévisible et intrigant qu'à l'habitude. J'adore me plonger dans cet univers plein de non-dit, de références bouddhistes, d'étranges croyances et de conceptions déroutantes. En somme un roman policier amplement satisfaisant à plusieurs égards.



    Taqawan de Éric Plamondon

    Un auteur de fiction peut bien écrire ce qui lui chante. Mais lorsqu'il construit son récit autour d'un incident réel tout en multipliant les références historiques, le lecteur sera naturellement enclin à croire qu'il y a là des faits avérés. Or Plamondon extrapole grossièrement en présentant toutes les forces de l'ordre comme des abrutis sanguinaires. Il déforme aussi l'Histoire en insinuant que l'incident de Restigouche n'était qu'une tactique du premier ministre du Québec pour nuire à celui du Canada. Finalement, associer la Sureté du Québec et la Gendarmerie du Canada à un réseau international de traites des femmes autochtones ne repose sur strictement rien. Quand je lis des critiques de lecteurs qui disent “s'être renseigné sur le sort des Premières Nations au Québec” je désespère et me dit que le mal est fait. . .

    Les relations avec les autochtones sont complexes, ici comme ailleurs. Ce n'est certainement pas en diffusant de telles faussetés que des ponts peuvent se construire. Venant d'un redneck de l'Ouest je n'aurais pas été surpris; nous sommes habitués au Québec bashing. Mais de la part d'un auteur local, ce n'est que plus désolant. Tout le monde a le droit de militer pour une cause qu'il croit juste. Mais pas au prix de répandre de telles énormités. Trump fait des petits !


    Retour de manivelle de James Hadley Chase

    J'aime bien me taper un polar de cet auteur entre deux lectures plus “sérieuses”, car d'habitude il s'agit de roman facile, à la trame prévisible, menée rondement, sans prétention mais divertissant. J'ai été étonné par celui-ci qui me semble nettement au-dessus des autres que j'ai lu par la qualité de son intrigue et ses rebondissements imprévus. Le récit est linéaire, conté par le narrateur qui s'est mis les pieds dans les plats, de belle façon, et qui tente de s'en sortir par tous les moyens. Il y a du rythme, du suspense, des personnages tout d'une pièce, tous solides à leurs façons. En somme un bon roman policier qui, sans passer à l'histoire, dépasse les attentes qu'on pourrait avoir à son égard.