[Suivi lecture] Errant

 
  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #751 27 Avril 2024 11:58:44

    Grominou a écrit

    Toujours pas découvert cet auteur, je ne sais pas trop ce qui me retient...:chaispas:


    Idem, le pire est qu'il était présent au dernier salon que j'ai fait mais je n'ai même pas essayé d'aller le rencontrer…

  • Grominou

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    #752 27 Avril 2024 12:00:23

    Mypianocanta a écrit
    Grominou a écrit

    Toujours pas découvert cet auteur, je ne sais pas trop ce qui me retient...:chaispas:


    Idem, le pire est qu'il était présent au dernier salon que j'ai fait mais je n'ai même pas essayé d'aller le rencontrer…


    En plus il parle parfaitement français, je l'ai déjà entendu à la radio!

  • Errant

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    #753 12 Mai 2024 20:46:10

    La prisonnière de Marcel Proust

    Je trouve le titre de ce tome trompeur, car, bien plus qu’Albertine, je crois que c’est plutôt le narrateur qui est le réel prisonnier de cet épisode. Enfermé dans sa jalousie maladive, dont les causes peuvent être imaginaires (le saurons-nous un jour?), cloîtré dans sa chambre par peur de sortir avec sa belle, tiraillé par l’alternance de ses sentiments, obsédé par une rupture éventuelle qui ne serait pas de son fait, il me semble pris dans un joyeux carcan. Alors qu’Albertine, elle, sort à gauche et à droite avec Andrée, se fait conduire par un chauffeur louche qui alimente les craintes du narrateur, pige à satiété dans la bibliothèque de son geôlier, se fait offrir moult cadeaux, des robes à profusion, bref vit une vie princière en échange de bien peu : des conversations occasionnelles avec le narrateur, un peu de batifolage nocturne et subir, à peine, la mauvaise humeur de Françoise. Une prison, si c’en est bien une, plutôt dorée. . .

    Quant au reste, comme toujours, il y a des passages qui m’ont transporté, ébloui, celui où il décrit son écoute de la pièce d’Auteuil chez les Verdurin notamment, mais aussi toutes ces réflexions sur l’amour, la souffrance et la jalousie, thèmes récurrents du livre. La scène du désarroi de Charlus suite aux intrigues des Verdurin m’a aussi particulièrement touché. Par contre, j’ai été étonné du nombre d’incohérences, des personnages morts qui reviennent quelques pages plus loin, Françoise qui devient Céleste Albaret, etc. Surpris aussi lorsqu’il s’adresse directement au lecteur, ce qui nous sort, brièvement, mais drastiquement, du fil de la narration. Au total un tome que j’ai bien aimé et qui incite à se plonger sans trop attendre dans la suite des choses.
  • Grominou

    Administratrice

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    #754 12 Mai 2024 21:43:19

    Ah c'est drôle je ne me souviens pas d'avoir remarqué ces petites incohérences dont tu parles!  Sacré Marcel! :lol:  Pour ce qui est de s'adresser au lecteur, c'est un procédé qui me plaît en général.
  • Errant

    Bookworm

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    #755 20 Mai 2024 12:30:49

    Charlie Muskrat de Harold Johnson

    C’est un récit, et tout un, de tribulations, d’abord celles de Charlie Muskrat, missionné par sa femme pour tuer un orignal afin de pouvoir nourrir sa très grosse sœur et aussi celles de Wesakicak, genre d’esprit joueur de tours, entourloupeur de profession, qui, de son côté démarche à gauche et à droite pour caser Charlie lorsque celui-ci quittera ce monde. On suit alternativement l’un et l’autre, leurs rencontres et mésaventures étant aussi désopilantes dans un cas comme dans l’autre. La présence sporadique d’un agent des affaires indiennes permet quelques flèches bien envoyées, et bien méritées, quoique délirantes, sur la gestion des Indiens par le gouvernement fédéral et sur les préjugés entourant les autochtones. Les rencontres avec les Pouceux, Socrate et Platon, Jésus, Hermès et bien d’autres sont autant d’occasions de déconner un peu plus, toujours à la grande joie du lecteur.

    J’ai grandement apprécié ce roman pour son côté hilarant, irrévérencieux, sa très grande originalité, son ton badin particulièrement réussi. Sous ces dehors bonasses se cache cependant une satire assez juste et d’actualité du statut d’Indien au Canada tout en étant bien loin d’un ouvrage pamphlétaire et revanchard. En somme, une lecture réjouissante sur un sujet trop souvent abordé avec un manque de sérénité.
  • Errant

    Bookworm

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    #756 04 Juin 2024 12:09:34

    Trans-Atlantique de Witold Gombrowicz

    Se trouvant en Argentine au moment où la guerre éclate. L’auteur décide d’y rester et nous raconte son séjour très imagé et très imaginaire dans ce pays. Débutant par un mélange de burlesque tonitruant, absolument réussi, et d’angoisses existentielles, peu crédibles, l’histoire sombre peu à peu dans des imbroglios touchant à la fois le travestissement, les glorioles nationales, la violence gratuite, la vacuité de l’existence. J’ai souri à la première partie, suis devenu perplexe en cours de route, a été déçu par la dernière section qui vire au cirque absurde et carrément fâché de la chute finale où il me semble que l’auteur laisse tomber son lecteur par une pirouette même pas élégante. L’usage répétitif des majuscules à tout crin, le rituel inexpliqué de «tomber à genoux» à tout moment, la notion de «vide» utilisée à profusion, quasi obsessionnellement, n’ont rien fait pour m’aider à apprécier l’ouvrage. Écrire des absurdités, même élégamment, peut parfois être convaincant. Mais pas ici.
  • Errant

    Bookworm

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    #757 09 Juin 2024 12:31:52

    L'étreinte des flammes de Patricia Briggs

    Curieux épisode de la série où Mercy doit plus faire appel à ses talents diplomatiques, hé oui elle en a, qu'à son coté guerrier, quoique affronter un troll sur un pont ou une bande de faes en colère sous la terre n'est pas non plus de tout repos. Toujours est-il que ces deux aspects étant bien balancés, auquel s’additionne une sympathique dynamique d’insertion de Mercy dans la meute, cette lecture m’a aussi plu que les autres de la série. L’équilibre précaire à préserver entre humains, loups, faes et autres créatures surnaturelles est au cœur de cet opus où les tensions internes au sein de chaque clan compliquent les choses. J’ai aimé la conception de coexistence pacifique que colporte ce bouquin, la place que se taille Mercy au sein de la meute, l’attitude de son conjoint là-dessus et l’apparition du curieux personnage d’Aiden. Un peu peiné par contre du sort de la fameuse canne tant attachée à Mercy, mais est-ce vraiment une disparition définitive?
  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #758 09 Juin 2024 13:01:33

    C'est en effet un bon tome que celui-ci tant comme tu le dis au niveau de la meute que des bouleversements des équilibres entre les surnaturels avec des conséquences pour la suite.
    Quand à la canne, avec elle on ne sait jamais :lol:
  • isallysun

    Cauchemar des auteurs

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    #759 09 Juin 2024 15:33:11

    Il faut vraiment que je découvre Mercy. Même si ce tome est moins centré action, je crois que j'aime voir de la diplomatie dans les bouquins, car ça fait entrevoir différents côtés.

    T'enchaînes avec quoi?
  • Errant

    Bookworm

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    #760 14 Juin 2024 12:18:11

    @ Isa  Pour un club de lecture local "Sur la route" de Kerouac et "Le colosse de Maroussi" de Miller


    Les vagues de Virginia Woolf

    Il y a longtemps que je n’avais trouvé une lecture aussi aride. Tout au long on se promène dans la tête de six personnages dont les pensées partent dans toutes les directions, du futile à l’existentiel, du commérage à l’introspection; au lecteur d’y trouver un fil conducteur, en autant qu’il y en ait un. Le tout ponctué d’interludes sur la course du soleil, les effets de sa lumière, les oiseaux qui gazouillent et les rochers qui sont! Heureusement tout cela est magistralement écrit, on peut ainsi se laisser bercer par le charme du texte tandis que notre cerveau pédale à la recherche de significations.

    J’ai trouvé l’expérience ardue, vraiment déroutante, mais suis content de l’avoir vécu parce d’une part il y a là la découverte d’un style nouveau, inconnu, et que d’autre part on doit travailler fort pour en extraire le jus. Sortir de sa zone de confort, et c’est nettement le cas ici, est souvent en soi gratifiant. Les thèmes abordés sont multiples et c’est sans doute un ouvrage qui avec bonheur pourrait être analysé en long et en large, travail que je laisse aux intéressés. Pour ma part cette illustration du cycle de vie, avec la mort comme fin inéluctable, et le parallèle avec la course du soleil et la nature plus globalement, me suffisent. Quoique les tourments d’écriture de Bernard, la fausse frivolité de Jinny, la douance de Neville, etc., etc., continueront de m’accompagner un certain temps. En somme, une expérience de lecture unique en son genre, fastidieuse, mais qui vaut la peine.