[Suivi lecture] Errant

 
  • Grominou

    Administratrice

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    #71 03 Juin 2020 11:48:29

    J'avais moi aussi adoré l'humour de Dickens!  Je ne connais pas du tout l'autre livre que tu cites, je vais aller y jeter un coup d’œil!
  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #72 03 Juin 2020 13:51:51

    Je suis surprise de ce que vous dites sur Dickens car j'en garde plutôt un souvenir noir et triste (mais ça fait très longtemps que je n'ai rien lu de lui).

    Bonne journée :)
  • Grominou

    Administratrice

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    #73 03 Juin 2020 14:03:36

    My, je n'en ai pas lu énormément mais celui-là n'est pas noir du tout, d'après mon souvenir, bon c'est souvent des histoires d'orphelins mais il y a beaucoup d'humour.
  • Errant

    Bookworm

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    #74 03 Juin 2020 22:21:00

    Bon, entretenir un suivi de lecture requiert une discipline dont je devrai me doter...

    D'abord j'ai lu La petite sirène de Sylvain Johnson. Ce tome de la série “Les contes interdits” est plutôt décevant, plombé par trop d'invraisemblances. La psychologie de la sirène est aussi escamotée alors que de toute évidence il y avait place à la développer le moindrement.. Malgré cela, l'histoire se lit facilement, soutient l'attention et le rythme est bon. Mais au total l'exercice ne m'a pas convaincu du tout! Je vais prendre un bonne pause avant de poursuivre cette série car jusqu'ici le meilleur côtoie le déplorable et je trouve que la formule s’essouffle...

    Ensuite je me suis tapé avec plaisir Dossier 64 de Jussi Adler-Olsen. L'étrange équipe du département V est  soumise à rude épreuve dans ce quatrième tome. D'abord on tente de nuire sérieusement à Carl dont l'enquête dérange, son étrange cousin l'embête, son équipe est plus loufoque que jamais mais toujours aussi efficace. L'intrigue principale est  géniale, les itérations dans le passé faciles à suivre, la résolution finale à la hauteur du reste. De tome en tome on apprend à mieux connaître les trois protagonistes de la série mais notre curiosité reste titillée par ces personnages hors du commun. Tout en respectant les canons du polar nordique, cette saga apporte un vent de fraîcheur au genre et vaut certainement le détour.
  • Errant

    Bookworm

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    #75 06 Juin 2020 15:06:57

    J'ai donné dans le classique ces derniers jours. D'abord avec Alice au pays des merveilles. Je dois avouer que je n'avais jamais lu ce grand classique, manque auquel j'ai maintenant remédié. J'ai apprécié mais ne puis dire que j'ai été enchanté. Sans doute qu'à l'époque ces personnages bizarres ont dû impressionner grandement, mais depuis la production de fantastique jeunesse a éclaté et possiblement émoussé notre sens du merveilleux. Ce fut une lecture agréable mais je suis resté sur ma faim, notamment quant aux réactions d'Alice que j'aurais souhaité plus développés. Mais à mon âge, je ne fais peut-être pas partie du public cible...

    J'ai enchaîné avec La confusion des sentiments de Stefan Zweig. La plume de Zweig m'a toujours impressionné au plus haut point et la magie continue d'opérer avec cette assez courte nouvelle. J'ignore si la rencontre dont il est question est autobiographique ou purement imaginaire et cela m'importe peu. Je me suis laissé porter par la magie des mots, les intelligentes nuances du propos et la fougue de la narration. La chute est totalement prévisible mais n'entame en rien le plaisir que m'a procuré cette lecture.

    Finalement j'ai entamé les grandes espérances de Dickens que j'ai mis en pause le temps de lire Ciel rouge, un western de Luke Short, histoire de changer de style un moment. On ne s'attend pas généralement à ce qu'on western ait une composante psychologique développée. C'est pourtant relativement le cas ici surtout pour le personnage principal et, dans une moindre mesure, celui d'Amy. Cet aspect confère une certaine consistance à ce livre qui respecte par ailleurs tous les codes du genre; durs-à-cuire, batailles à poings nus, duels au revolver etc. La trame principale axées sur une fraude impliquant agent du gouvernement, colons, fermiers et éleveurs de bétail est bien campée dans cet univers aride et sans pitié. J'ai bien aimé cette incursion dans l'Ouest mythique qui m'a donné le goût de revisiter le genre de temps à autre.
  • au-dela des mots

    Lecteur timide

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    #76 06 Juin 2020 22:02:08

    Bien le bonjour,

    Je m'étais engagée à lire un peu de littérature québécoise récente, question de prendre le pouls des auteurs de notre temps. Je vise 5 titres d'ici décembre dont Une fille pas trop poussiéreuse de Matthieu Simard, La trajectoire des confettis de Marie-Eve Thuot, et je suis ouverte aux suggestions pour les autres  ( seule règle, le livre doit avoir été publié après 2018 et n'être pas trop sanglant!!!)

    Je viens donc remplir ma promesse en vous parlant du premier que j'ai lu: Shuni de  Naomi Fontaine que j'ai bien aimé. Un court roman qui nous parle du Nord, des innus et de ces peuples aux coutumes si différentes des nôtres. On retrouve avec bonheur  la place faite aux relations humaines, l'absence d'individualisme, le partage, le sens de la communauté, enfin tout ce qui auparavant constituait la base de la société rurale québécoise. Tout au long du récit,, on aperçoit la petite fille timide devenue aujourd'hui auteur à succès. Dans ses entretiens, elle se confie à une amie d'enfance qui projette d'aller travailler là-bas. Elle la met en garde contre tous les préjugés des gens du Sud en ne négligeant aucun trait de caractère qui font de ces peuples des gens qui nous étonnent souvent. Une juste réalité. Une belle et bonne lecture.

    Pour ma part , je lirai Dickens dans mon ABC 2021- un classique du voyage, Londres la nuit.
  • Errant

    Bookworm

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    #77 06 Juin 2020 22:52:02

    Content de te lire ma sœur!

    Ha oui Shuni, lu en février dernier... Voici ce que j'en avais pensé: Dans ce troisième livre, un essai cette fois, Naomi Fontaine s'adresse à une amie d'enfance, une blanche, qui s'apprête à venir à Uashat pour aider la communauté. La forme est toujours la même; quelques pages, tout au plus, consacrées à des anecdotes, des réflexions, des pointes autobiographiques etc. C'est toujours léger, doux, jamais agressant même s'il n'y a pas non plus de complaisance face au passé colonialiste. Il en ressort une mosaïque qui se construit lentement pour nous donner un portrait impressionniste de la réalité innue. Loin d'une étude complète ou d'un plaidoyer déchirant, on se retrouve devant un  mélange de témoignage et de considérations quai anthropologiques portées par une plume très aérienne. Et on comprend très bien la position de l'auteure, fière de son appartenance, confiante en ses moyens, les siens et ceux de son peuple. Une lecture à la fois émouvante et instructive.

    Un ressenti semblable pour des raisons différentes...

    Pour Simard je vais commencer par notre LC et on verra pour la suite, Quant aux suggestions je reste à l'affût.

    Merci de ton passage.
  • Errant

    Bookworm

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    #78 28 Juin 2020 13:10:32

    Une mise à jour s'impose...

    J'ai fini il y a quelques semaines Les charmes discrets de la vie conjugale de Douglas Kennedy. Les personnages de Kennedy sont complexes, intrigants et délicieux à suivre. On dépasse ici une simple histoire de couple, bien qu'il y en ait une bonne, pour goûter aussi aux aléas de la parentalité; en soi, il y aurait déjà matière à apprécier grandement. Mais quand en plus l'auteur ajoute une magistrale illustration d'une certaine Amérique très, trop, contemporaine, il gagne toute mon admiration. L'écriture de Kennedy coule de source, possède un charme que je ne saurais décrire malgré l'aridité de certains thèmes qu'il aborde très intelligemment. J'ai savouré chaque page de ce surprenant roman et je compte bien suivre cet auteur de près...

    Par la suite j'ai terminé Les grandes espérances de Charles Dickens. Je n'avais jamais lu du Dickens et je suis bien content de cette rencontre. L'histoire est très simple, assez linéaire, sans grande action mais titille la curiosité. Ce sont les caractères particuliers, inhabituels, des personnages principaux qui ont retenu mon attention, notamment Pip, bien sûr, mais aussi Jo ainsi que l'avoué et son aide. L'écriture est vieillotte mais pas ampoulée, le ton souvent moqueur malgré une façade des plus sérieuse. Les thèmes abordés portent à réflexion, même si la lecture est aisée et légère. Bref ce n'est pas un coup de cœur, ni une découverte renversante, mais ces espérances m'ont donné le goût de lire autre chose de cet auteur, peut-être une de ses œuvres plus connue... Si vous avez des suggestions, je suis preneur.


    Finalement j'ai abandonné NoirEs sous surveillance de Robyn Maynard, un essai qui porte sur la situations des Noirs au Canada. Captivé par ce qui passe actuellement aux États-Unis, j'ai acheté ce livre pour faire le tour de la question au Canada.  Mais la version que donne l'auteure de certains événements survenus au Québec est tellement biaisée que je ne peux prêter foi à tout le reste. C'est en fait  plutôt un pamphlet ou un réquisitoire qu'autre chose. Le discours est militant donc sujet à caution...
  • Grominou

    Administratrice

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    #79 28 Juin 2020 15:04:47

    Contente que tu aies aimé Dickens!  Great Expectations est quand même un des plus connus, selon moi, après le fameux Chant de Noël que j'ai lu enfant et que j'ai trouvé assez noir, lui préférant Le Grillon du foyer, qui se trouvait dans le même recueil joliment illustré.  Le prochain que je pense lire c'est A Tale of Two Cities, qui comporte le célébrissime incipit «It was the best of times, it was the worst of times».  Il y a aussi Oliver Twist qui est bien connu mais je ne l'ai pas lu, ayant vu le film maintes et maintes fois jadis.

    Jamais lu Douglas Kennedy, mais je l'ai entendu en entrevue, c'était intéressant et en plus il parle couramment français.  C'était ton premier?
  • Errant

    Bookworm

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    #80 28 Juin 2020 18:22:01

    Grominou a écrit

    Jamais lu Douglas Kennedy, mais je l'ai entendu en entrevue, c'était intéressant et en plus il parle couramment français.  C'était ton premier?


    Non, mon cinquième!

    Bon, Piège nuptial est plutôt rigolo mais sans prétention et je n'avais pas été complètement convaincu par le dérarroi de Ned Allen.

    Mon premier a été L'homme qui voulait vivre sa vie que j'avais commenté ainsi: Mon premier roman de cet auteur et j'y reviendrai certainement pour plusieurs raisons. D'abord cette dénonciation indirecte des travers d'une certaine société américaine, (matérialiste outrancier, obsession pour l'argent,  course sans fin au succès ou ce qui est considéré comme tel, etc.) qui mènent implacablement vers « l'emprisonnement volontaire »,  m'a plu. Ensuite  cette quête du bonheur  , même difficilement crédible, pose la question essentielle des compromis et sacrifices qu'elle suscite. Le rôle du hasard, autant bénéfique que néfaste, est également bien exploité. La complexité des relations de couple y est aussi illustrée de façon magistrale. Finalement l'histoire globale, genre d'hybride du drame contemporain et du thriller, m'est apparue originale, pas vraiment prévisible et intrigante tout au long. Tout cela écrit simplement avec un ton qui rend le narrateur plutôt sympathique avec ses états d'âme changeants, conflictuels mais sincères.

    J'ai aussi lu son essai Toutes ces grandes questions   sans réponse. Le  quatrième de couverture Présente ce livre comme « un véritable manuel d'art de vivre »; c'est , encore une fois, une preuve qu'il faut de méfier des quatrièmes de couverture! Bien sûr il ne s'agit pas d'un roman, plutôt d'une longue réflexion de l'auteur sur la poursuite du bonheur, les vicissitudes de la vie, les attitudes devant les tragédies et autres questions existentielles.  Kennedy nous fait part de ses conclusions, lorsqu'il en entrevoit, mais ne les transforme pas en règles à suivre ni ne leur prête de portée universelle. On est loin d'un « manuel ».
    Sur le fond il aborde des problèmes réels et concrets. Ses réflexions me sont apparues intéressantes à suivre, pertinentes, mais à l'occasion j'ai eu l'impression qu'il aurait pu pousser un peu plus loin.  En même temps cette retenue  incite sans doute le lecteur à poursuivre par lui-même... Ses propos sont nourris et illustrés par de nombreuses anecdotes de sa vie de famille et de couple ainsi que de ses rencontres amicales. Il s'y livre passablement  et met occasionnellement en contexte ses écrits précédents. Se dessine au total le portrait d'un homme à la vie bien remplie, d'une culture étendue, au cercle d'amis plutôt vaste. Mais aussi celui dont l'enfance n'a pas été idéale,  dont les relations avec ses parents auront été très insatisfaisantes, et qui reste d'une certaine façon tourmenté et en perpétuel questionnement. Ce qu'il partage habilement ici.