#798 07 Septembre 2024 16:04:16
Dark Horse de Craig Johnson
Le shérif Walt Longmire est allergique à l’injustice. Aussi, lorsqu’une supposée meurtrière lui est confiée pour deux semaines et qu’il s’aperçoit qu’il y a anguille sous roche dans ses aveux, il s’empressera de tenter de rétablir la vérité. Même si ce n’est pas son enquête, même si ce n’est pas sa juridiction, même s’il doit enquêter sous couvertures dans un patelin de quarante habitants. Beaucoup de persévérance, quelques heureux hasards, un peu d’aide de son pote Henri Standing Bear suffiront-ils à percer le mystère?
Cet épisode est un grand cru de la série. D’abord, Johnson y décrit des espaces époustouflants avec une plume pleine de grâce, inspiré comme jamais. Ensuite, le spleen de Longmire, engoncé dans ses souvenirs et indécis quant à son avenir, contraste singulièrement avec l’impétuosité de son assistante Vic et le calme olympien de la Nation Cheyenne. L’intrigue est particulièrement bien ficelée et on se demande comment diable dénouera-t-il l’écheveau. La présence de chevaux, l’importance qu’ils prennent dans l’histoire, renforce le côté western, dans son sens noble, de ce roman policier. Pour cet étrange personnage, autant pour son sens du devoir que pour ses errements, pour la beauté des grands espaces, pour un casse-tête de premier ordre, ce livre vaut la peine.
Porcelaine de Estelle Faye
Étalée sur plusieurs siècles, cette histoire d’une troupe de comédiens itinérants en Chine mélange histoire d’amour, malédiction et magie. Portée par une plume légère et agile, cette histoire m’a semblé plutôt réussie. L'évolution des personnages à travers les âges, les hauts et les bas de la vie d’artistes ambulants à cette époque, l’apparition sporadique de démons, l’intensité d’une déception amoureuse qui se transforme en vengeance implacable, le contexte d’une civilisation dont on ne connaît que peu de choses, les pouvoirs magiques qui emprisonnent ou qui libèrent selon le cas, sont autant d’éléments qui m’ont surpris et ravi.
Les deux personnages principaux ont des qualités marquantes. La tisseuse en particulier est non seulement hyper sympathique, mais aussi à la fois tenace et sereine devant l’adversité, pourtant Dieu sait qu’elle doit en affronter son lot. Quant à Xiao, malgré des sautes d’humeur et des égarements passagers, il démontre une fidélité qui l’honore autant envers sa douce, ses amis que la troupe dont il fait partie. Au final, cela donne un roman qui permet de réfléchir au passage du temps, à l’attrait de la facilité et au sens des valeurs tout en divertissant agréablement. J’ai aimé.