[Suivi lecture] Errant

 
  • Errant

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    #821 13 Octobre 2024 12:18:13

    La chanteuse dragon de Pern de Anne McCaffrey

    En ligne directe avec le tome précédent, celui-ci s’intéresse au passage de Monelly à l’atelier des Harpistes où elle fait, en accéléré, son apprentissage. Outre l’intéressante évolution de ce personnage, on y découvre également le rôle prépondérant de maître Robinton dans la gestion de Pern. Car on réalise que les harpistes de se cantonnent pas à la musique et à la composition à la manière de simples troubadours; ils espionnent, influencent les dirigeants et intriguent pour le bien du pays.

    En plus de nous faire découvrir de nouvelles facettes de cet univers, cet opus constitue un beau roman d’apprentissage. L’auteure y introduit quelques personnages détestables et c’est efficace! On voit s’épanouir lentement Monelly, on découvre de plus en plus la complexité de l’univers de Pern et se profilent à l’horizon certains défis pour l’harmonie sur la planète. Mon engouement pour cette série ne se dément pas, au contraire. Parce que c’est charmant, intrigant, original et bien rythmé.



    Les tambours de Pern de Anne McCaffrey

    Un autre épisode d’initiation, cette fois-ci consacré à Piemur, le turbulent apprenti brièvement rencontré dans le tome précédent. Comme cela avait été le cas pour Menolly, sa capacité d’apprentissage fera des jaloux, les épreuves lui forgeront le caractère et sa débrouillardise sera mise à l’épreuve. Il en ressort une image d’un jeune prête à prendre des risques, au jugement sûr et au dévouement indéfectible. Son côté rebelle et fonceur, et son sens de l’humour, en fait un acteur auquel il est facile de s’attacher.

    L’action change partiellement de continent, les problèmes politiques s’aggravent et la dynamique de gouvernance évolue aussi. McCaffrey fait avancer la saga per des voies détournées, mais on finit toujours par constater l’évolution du récit, auquel s’ajoute de nouvelles briques à chaque opus. La multiplication des personnages, dragons et lézards fait en sorte qu’il ne faut pas trop espacer les tomes à moins d’aimer recourir au lexique présent dans tous les livres. Reste que c’est un inconvénient bien mineur par rapport à la qualité de la saga.
  • Mypianocanta

    Gardien du savoir

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    #822 13 Octobre 2024 18:54:59

    C'est vrai que le lexique (qui n'existe que dans la dernière intégrale) m'a bien aidé par moments, donc c'est pratique de l'avoir à chaque fois. Y-a-t-il aussi la carte dans chaque tome ?

    Bonne fin de dimanche et bonne lecture :)
  • Errant

    Bookworm

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    #823 19 Octobre 2024 13:51:01

    Le dragon blanc de Anne McCaffrey

    Du côté des personnages, ce tome est axé sur le seigneur Jaxom, mais constitue également en quelque sorte un aboutissement des progrès de Menolly et de Piemur. Ces trois jeunes deviennent des acteurs principaux dans les plans de développement de Pern, au côté des seigneurs de forts, maîtres d’atelier et chefs de wyers. L’exploration des reliques laissées par les Anciens est au cœur des soucis, de même que la conquête de nouveaux territoires, rendu nécessaire par l’accroissement de la population.

    Ce sont donc de nouvelles préoccupations qui monopolisent les dirigeants, qui les obligent à conjuguer ruse et diplomatie pour que les développements envisagés se fassent dans l’harmonie. On ne peut que s’incliner devant ce travail d’équipe efficace où les ambitions personnelles cèdent le pas au profit de la planète. L’auteure renouvelle l’intrigue tout en exploitant habilement les éléments déjà mis en place, autant pour les personnes que pour les dragons et lézards. On sort ici de la phase de romans d’apprentissage pour entrer dans des enjeux plus géopolitiques sans toutefois perdre le ton bon enfant de l’ensemble. Cette série continue de me plaire, mais je vais prendre une pause (probablement courte) avant d’enchaîner, afin de ne pas atteindre un point de saturation.





    Cartel de Don Winslow

    Suite directe de «La griffe du chien», ce roman lui ressemble en tous points. Et ce n’est pas décevant, au contraire. Une mise en garde s’impose cependant; la violence est non seulement constante, mais souvent poussée à son extrême. Certaines scènes sont d’une cruauté repoussante et elles se répètent souvent. Ce n’est pas gratuit cependant, vu le sujet, et je crois bien que cela colle malheureusement à la réalité; il ne fait pas bon vivre dans les régions sous emprise des cartels.

    La vengeance est le moteur de cet épisode, celle des chefs de cartels entre eux, celle des forces de l’ordre envers les narcotrafiquants, celles des simples soldats contre leurs chefs qui abusent. Jusqu’où le désir de vengeance peut-il entraîner les hommes? Très loin, semble-t-il! Les victimes abondent, pas uniquement celles qui sont mortes, car les rares survivants sont marqués à vie. Avec le recul, on peut se demander qui profite vraiment de ce trafic, car, au-delà de certaines victoires bien éphémères, personne ne semble s’en sortir pour de bon. Reste que ce thriller est captivant, sans temps morts, dérangeant, mais addictif.

    Dernière modification par Errant (19 Octobre 2024 13:53:29)

  • Errant

    Bookworm

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    #824 23 Octobre 2024 13:11:20

    La Dame aux dragons de Anne McCaffrey

    Cet épisode apporte encore un tournant décisif dans «La ballade de Pern». Car cette fois-ci, une épidémie frappe la planète et en décime une partie des forces vives. Ce sera l’occasion pour certains acteurs, en grande majorité des actrices en fait, de se mettre en valeur, de prendre les choses en main, jusqu’à l’abnégation dans certains cas. La course aux médicaments et les efforts de production d’un vaccin rappellent cruellement la pandémie récente qui a frappé, pour vrai, la Terre.

    Malgré son aspect sombre, ce livre a des aspects lumineux, surtout dus au dévouement de certains protagonistes, mais aussi lorsque quelques dirigeants réussissent à sortir du carcan de leurs fonctions pour profiter de la vie; à cet égard, le personnage de Moreta est mémorable. Les efforts des «scientifiques» pour comprendre ce qui se passe, en atténuer les effets, et même en prévenir une résurgence, sont intéressants à suivre. La solidarité des dragons dans l’épreuve m’a aussi frappé. Bref, une toute nouvelle situation survient dans cette saga, provoquant des drames, mais également conduisant à des actions héroïques, tout cela dans un rythme endiablé. Admirable.



    Histoire de Nerilka de Anne McCaffrey

    Dans ce bref épisode, on revisite les évènements du tome précédent du point de vue de Nerilka, jeune noble ignorée par ses parents, qui s’est tournée vers l’étude des plantes médicinales pour échapper à l’ennui de sa position. Confrontée, suite à la mort de sa mère et de ses sœurs, à une belle-mère aussi magouilleuse que détestable, elle décidera de se joindre aux forces vives qui combattent l’épidémie.

    Les faits principaux nous étant déjà connus, l’intérêt de ce livre sur la personnalité de l’héroïne, son cheminement, les risques qu’elle prend. Son implication dans la lutte à la maladie lui fera découvrir ses talents d’organisatrice et lui permettra de nouer de solides amitiés; un roman d’émancipation pourrait-on dire. Nerilka est attachante par sa fraîcheur,sa perspicacité, son humilité et son dévouement. Un court, mais bon moment de lecture
  • Errant

    Bookworm

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    #825 26 Octobre 2024 13:26:45

    La caravane des anges de Dominique Bertrand

    À la veille de Noël, une tempête de neige oblige un certain nombre de personnes à s’abriter dans un Walmart et ils y sont coincés pour deux jours. En cours de route, j’ai eu l’impression d’être devant un conte de Noël farci de bonnes intentions, mais dont la réalisation présente quelques ratés un peu irritants. Quant à l’histoire, mon premier malaise a trait à l’accumulation presque incroyable de gens amochés parmi ces réfugiés d’un instant : ex-prisonnier, prostituée sur le retour, fillette abandonnée, ado homosexuel perturbé, vieillard tanné de vivre, pharmacienne venant d’accoucher d’un mort-né, etc. Ensuite, l’espèce de bonne volonté et de générosité omniprésente me semble très peu plausible vu les circonstances et les gens impliqués, sans parler de la finale fleur bleue au cube. Par contre, le volet consacré à l’avocat Masson et ses tentatives pour aider le prisonnier injustement condamné m’a intéressé et est bien construit.

    Côté écriture, on est nettement dans un roman québécois, de nombreuses expressions et tournure de phrases en font foi. Or l’arrivée de temps à autre de mots ou de vocabulaire typiques de France (connasse, un truc à mille balles, etc.) détonne. De même, tout un chapitre donne la parole à un prisonnier anglophone; on y retrouve tellement d’anglais que l’autrice propose à la fin du livre une version entièrement en français pour ceux et celles qui en auraient perdu des bouts. N’y avait-il pas un compromis possible plutôt que cette duplication? Bref, je ne me suis pas ennuyé, mais je suis loin d’être conquis. Je voudrais remercier le site Babelio et les éditions Flammarion Québec de m’avoir gracieusement fourni un exemplaire de ce livre dans le cadre de l’évènement Masse critique Québec 2024.
  • Taliesin

    Correcteur Bibliomania

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    #826 26 Octobre 2024 14:58:19

    Pour l'anglais, déjà tu as eu la traduction des passages quelque part dans le livre... Parce qu'en France, de plus en plus les éditeurs ne font aucun efforts et laissent des morceaux entiers (des dialogues généralement) en anglais sans note de bas de page ou de renvoi en fin du livre pour une traduction... Moi je comprends, mais certains bouquins que je voudrais passer à mon père qui partage beaucoup de mes goûts je ne peux pas, car il ne pige rien à l'anglais...
  • Errant

    Bookworm

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    #827 27 Octobre 2024 12:23:15

    Emma de Jane Austen

    C’est mon quatrième livre de cette autrice et le charme a de nouveau pleinement opéré. Pour cette histoire, dont le prétexte est le mariage de tout un chacun, Austen a su créer un microcosme familial diversifié où les contrastes se côtoient, les valeurs s’affrontent et chaque petite nouveauté est amplement commentée. Les dialogues, souvent des joutes verbales finement énoncées, sont savoureux, trahissant l’époque où exprimer sa pensée ne tenait pas qu’émettre une série de raccourcis et où l’on prenait le temps de nuancer, d’enrober, de tisser une opinion et de l’embellir par la forme.

    J’ai aimé Emma dans toutes ses dimensions malgré son manque de jugement effarant quant aux sentiments amoureux de son entourage et son protectionnisme mal avisé envers Harriet. Car toutes ses actions partent d’un bon sentiment, elle reste très lucide sur tout ce qui ne touche pas l’amour, reconnaît ses erreurs lorsqu’elle les réalise et tente, dans la mesure de ses moyens, de les réparer. Les autres personnages principaux sont aussi bien imagés, qu’ils soient attachants ou détestables. Le rythme est plutôt lent, bien que les développements abondent, ce qui permet de les savourer dans toute leur subtilité. La constante ironie sous-jacente m’a accroché un sourire et le dénouement m’a plu, la boucle étant bouclée, les idiots restant bouche bée et les sages y trouvant leur compte.
  • Grominou

    Administratrice

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    #828 27 Octobre 2024 14:40:10

    Oh très contente que tu l'aies aimé!  Ce roman est souvent le mal-aimé parmi ceux d'Austen, les lecteurs pouvant être agacés par la personnalité d'Emma.  Je l'ai trouvée très attachante, perso, pour les raisons que tu décris très justement.
  • Errant

    Bookworm

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    #829 28 Octobre 2024 13:03:21

    Albertine disparue de Marcel Proust


    D’emblée, disons que c’est le tome de la Recherche que j’ai le moins apprécié jusqu’ici. Le narrateur m’a semblé plus confus, mesquin même, quant à sa relation avec Albertine, ses sempiternels changements d’états d’âme m’ont lassé plus qu’autre chose, et il m’a semblé se mentir à lui-même de façon quasi pathologique. D’abord insulté qu’elle ait eu le courage de partir d’elle-même, plutôt que sur son initiative à lui, il manigance pour la faire revenir, quitte à littéralement payer le gros prix. Apprenant la mort, après une phase de déni, s’ensuivent d’interminables considérations; je l’aime, je ne l’aime pas, elle m’indiffère, pas vraiment, peut-être finalement, je souffre, mais non, j’y pense, je l’oublie, elle m’obsède, n’était-ce qu’une habitude, sait-on jamais, etc., etc. J’ai du m’accrocher pendant toute cette longue section où ses tourments ne m’ont jamais touché, ni ses raisonnements convaincu.

    Son obsession à connaître les fréquentations féminines d’Albertine m’a semblé plutôt pathétique, je m’attendais plus du voyage à Venise. Le mariage de St-Loup et la découverte de son homosexualité par le narrateur donnent lieu à des passages que j’ai nettement plus appréciés. Peut-être à cause des propos plus ennuyeux que de coutume, l’écriture m’a moins transporté que dans les tomes précédents, restant tout de même remarquable, J’ai toutefois hâte de me lancer dans «Le temps retrouvé», espérant renouer avec la magie qui avait opéré jusqu’ici, et y trouver des réponses aux multiples questions qu’aborde ce roman si singulier.
  • Grominou

    Administratrice

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    #830 28 Octobre 2024 14:34:15

    Ah on n'a pas du tout le même ressenti sur ce tome, je viens de relire mon billet sur le blogue, et je note justement qu'on ne s'ennuie pas du tout! :lol:  Les révélations sur St-Loup, le voyage, d'anciennes connaissances qui reviennent: tout ça avait soutenu mon intérêt.