[Suivi lecture] Errant

Une affaire treize explosive de Janet Evanovich

Ce treizième épisode de la série mettant en vedette Stéphanie Plum, piètre chasseuse de primes, est fidèle aux précédents, à savoir désopilant. Pour une raison qu’elle tardera à découvrir, quelqu’un de vraiment méchant lui coure après pendant qu’une ancienne rivale amoureuse, la maîtresse de son ex en fait, la poursuit inlassablement, car elle la croit en possession d’un secret d’héritage qui vaut son pesant d’or. Avec un tel scénario, on comprend que le côté policier de l’affaire, même s’il existe et n’est pas mauvais en soi, n’est qu’un prétexte pour voir notre héroïne se débattre dans ses problèmes professionnels, amoureux, amicaux et familiaux. Et ils sont nombreux…

J’ai rigolé à maintes reprises lors des tribulations de cette improbable agente de la justice, toujours les pieds dans les plats, quand ce n’est pas elle qui cause les ennuis, c’est son espèce d’aide Lula, l’ex-prostituée à l’appétit aussi développé que son habillement est criard et de mauvais goût. J’aime retrouver de temps à autre la faune de cette série, leurs excentricités me font rire, leur côté débonnaire me relaxe. Oui, c’est de la chick lit, bien faite, mais qui ne se prend pas au sérieux. Pourquoi bouder son plaisir ?

Le temps retrouvé de Marcel Proust

De toute la Recherche, c’est le livre qui m’a donné le plus de mal au niveau de la compréhension, particulièrement dans le long passage consacré à l’espèce d’épiphanie du Narrateur envers la littérature. J’avais hâte d’arriver à ce livre qui termine cet inclassable roman, afin de découvrir les conclusions de Proust sur les divers aspects qu’il a introduits au fil des tomes. Là-dessus, je n’ai pas été déçu, le tour des personnages qu’il fait lors de la réception chez la princesse Guermantes rappelle plusieurs épisodes antérieurs et les présentent sous un nouvel éclairage. Ses réflexions sur le Temps sont aussi lumineuses, de même que sur les rôles et les exigences de la littérature en tant qu’art.

Longtemps je me suis demandé pourquoi les gens s’attaquaient à la conquête de cette œuvre qui m’apparaissait plutôt comme un Everest à conquérir que comme une charmante promenade. Avec le recul j’ai trouvé que l’aventure se situe quelque part à mi-chemin, les passages fascinants alternant avec ceux d’un ennui abyssal. Ce qui ne se dément jamais par contre, c’est cette écriture atypique, aussi déroutante qu’enchanteresse. Une fois lue, je ne crois pas qu’on puisse dire que l’on a fini avec la Recherche. À part une relecture, partielle ou complète, à laquelle plusieurs succombent, il y a les autres écrits de Proust, ses biographies, ce que Tadié et autres en disent, etc. Autant de tentations. . . auxquelles j’ai bien l’intention de céder éventuellement, au fil des envies soudaines. Dire que la découverte de cet auteur dans ma vie de lecteur a été marquante est très exact en même temps que réducteur, même si je ne suis pas un fan fini. Mais quelle expérience !

Bonne année à toi !
Merci pour tes avis toujours impeccablement rédigés !
J'espère que tu liras encore quelques classiques l'an prochain...

Merci à vous deux.

Pour les classiques, c'est certain puisque ma première lecture de l'année est «Crandford» d'Élizabeth Gaskell. Mon avis demain...