Grominou a écrit21% de taxe!!! Ici nous avons 2 taxes (fédérale et provinciale) mais seulement la fédérale s'applique aux livres, donc 5%.
Ton avis est très intéressant! Du coup je ne suis pas sûre que cela conviendrait à ma nièce de 13 ans...
Coucou,
Me revoici, j'ai donc fini l'Ickabog! ;)
A cause de toi (si on peut dire ;) ), j'ai entamé un Suivi personnel sur LA, qui commence donc par L'Ickabog, voici la référence (bah oui, je fais ma pub en même temps ;) ): c'est ici
Mais je fais aussi un copier-coller de l'avis seul, qui rejoint très fort ce que je disais quand je n'étais qu'à la moitié du livre:
Voici donc ce fameux livre d’une auteure archi-connue, que plus d’un attendait sans doute au tournant… Pour ma part, je l’ai offert à mon fils de 13 ans, grand lecteur, qui l’a apprécié, mais je n’avais pas forcément l’intention de le lire moi-même. Et puis, au fil de discussions avec d’autres participants au forum LA, et encouragée par mon premier lecteur, je me suis tout à coup décidée ! Pour commencer : amis de Harry Potter, n’attendez pas là une suite, un hors-série déguisé ou quoi que ce soit du genre. Si on retrouve la plume aisée et addictive de l’auteure, ainsi que certaines des thématiques universelles déjà présentes dans la saga précitée, ici on est dans un tout autre monde, bien différent.
Comme tout bon conte bien mené, on peut le lire sur deux niveaux. Le premier correspond vaguement à la recommandation des libraires, disant que ce livre serait destiné à la tranche d’âge 8-12 ans (j’ai même vu parfois dès 7 ans !). Et en effet le premier niveau de lecture, c’est-à-dire l’histoire même, peut convenir à de jeunes lecteurs, grâce à une prose simple – sans être simpliste – et tout à fait accessible. Mais j’ajoute aussitôt une nuance : en ce qui me concerne en tout cas, je ne laisserais pas ce livre entre les mains de mon 8-ans, à lire seul. D’abord, l’objet-livre est bien trop gros et grand, ça ne correspond pas au format qu’on lui apprend peu à peu à apprécier à l’école, et comme il n’est pas grand lecteur (au contraire de son aîné), malgré un bon niveau de lecture pour son âge, ce serait rédhibitoire plus qu’autre chose ! Ensuite et surtout, l’histoire, aussi « enfantine » qu’elle puisse paraître si on reste sur ce premier niveau, est très noire durant tout la première partie et même un peu au-delà, elle sombre de plus en plus profondément dans les méandres de la méchanceté et de la cupidité humaines – en un mot : c’est violent, et même parfois très violent. Oh ! ça ne va pas forcément faire peur, nos enfants sont pour la plupart exposés à diverses formes de violence dès leur plus jeune âge, notamment grâce à nos médias actuels, et même si on essaie de les en protéger autant que possible ! Mais indéniablement ça pose question, ça dérange, ça fait froid dans le dos… et je n’imagine pas laisser un jeune enfant seul face à cela, tout simplement. Il y a bien çà et là une lueur d’espoir, mais dans cette première partie, elle est aussitôt étouffée dans l’œuf, par tous les moyens (allant du meurtre à la corruption). Il reste donc à le lire avec l’enfant, à petites doses ; J.K. Rowling propose elle-même un chapitre par jour, dans sa préface – ce qui ferait durer le plaisir sur près de deux mois, mais bien sûr on peut en lire davantage à chaque séance, car les chapitres sont plutôt courts.
Le second niveau est plus personnel, et je suis persuadée que les nombreux critiques littéraires vont dégager 1.001 pistes sans doutes très vraies… ou pas (je n’ai lu aucune critique pour l’instant, je voulais m’en préserver avant d’attaquer le livre !). Ainsi donc, pour ma part, comme je l’évoquais plus haut, j’y vois plusieurs « thématiques universelles ». A mes yeux, J.K. Rowling dénonce ainsi les manipulations et autres magouilles politiques, même dans un pays où tout va bien en apparence, mais aussi une certaine lâcheté de nous tous citoyens qui laissons trop souvent faire, par peur ou par opportunisme, jusqu’à un certain point. Et aussi : elle souligne la peur de l’Autre, celui qui est différent, que ce soit par son physique, par son statut social et/ou par ses origines), et comme cette peur peut si facilement mener à la haine, dont il est alors bien difficile de s’extirper. Il y a bien sûr aussi plusieurs autres sujets abordés, à mon sens moins développés ou en tout cas moins marquants.
Quel que soit le niveau qui parle au lecteur, il faut souligner aussi que ce livre est extrêmement gourmand ! ;) Les habitants du Royaume de Cornucopia (où se passe l’histoire) ont développé des spécialités régionales qui font la renommée de tout le pays et dont tous les habitants se régalent (tant qu’ils le peuvent en tout cas) ; et pour sûr on a envie de goûter avec eux les fromages de Kurdsburg, les saucisses de Baronstown (désolée pour mes amis végétariens…), les vins de Jéroboam et par-dessus-tout, les merveilleuses pâtisseries de Mrs. Beamish à Chouxville !
Mais… au final : l’Ickabog existe-t-il vraiment ?...