[Débat] Décision d'avoir des enfants

 
  • Olive-oued

    Insomniaque des livres

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    #21 08 Avril 2022 14:09:59

    Nathalie a écrit

    On ne devrait même pas avoir à donner nos arguments parce qu'en l'absence de données, c'est vraiment un choix qu'on fait avant tout avec les tripes, personne d'autre ne peut vraiment comprendre.


    Je ne peux qu'être d'accord à 200% avec ça !

  • Mariongeo

    Magicien des lignes

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    #22 08 Avril 2022 14:58:37

    @Nathalie, votre témoignage est magnifique, j'espère que vous réussirez à avoir ce deuxième bébé :heart:
  • Nathalie

    Ex-Team

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    #23 08 Avril 2022 15:41:57

    Merci ! et surtout merci d'avoir lu, je m'étais pas rendue compte que c'était si long  :D
  • Julie27

    Administratrice

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    #24 08 Avril 2022 15:43:00

    J'aime beaucoup lire vos témoignages.

    Je rajoute mon grain de sel.

    J'ai eu longtemps cette impression qu'avoir des enfants était la norme.
    Dans la famille, au boulot, avec des amis, la question n'était jamais "si" mais "quand".
    Et finalement on a eu ce projet bébé après pas mal d'années ensemble, parce que c'était "la chose à faire" mais aussi parce qu'on aime les enfants.
    Sauf que... ça n'a pas marché. Je vous passe les longs mois de traitements et d'effets secondaires physiques et moraux. Et j'envoie au passage tout mon soutien à celles et ceux qui subissent ça, et je croise les doigts :heart:

    De notre côté, au fil des années, on a progressivement arrêté les traitements et surtout on s'est posés il y a pas mal de mois pour se questionner sur ce qu'on voulait vraiment. Parce qu'on avait l'impression que notre entourage était plus déçu que nous :chaispas: et qu'on était presque "soulagés" (le mot est un peu fort) que ça ne marche pas...

    Un autre point qui a joué (et là je rejoins Marion) : l'aspect environnemental... c'est quelque chose qui nous touche beaucoup et qui nous inquiète. On se renseigne beaucoup, on fait au mieux à notre échelle mais je trouve très inquiétant d'imaginer ce que sera le quotidien dans 20 ou 30 ans, donc je ne me sentais personnellement pas à l'aise avec le fait de mettre au monde un être qui subirait ça.

    Après de longues discussions, on se rend compte qu'on a le droit de penser autrement, de penser à nous et à ce qu'on voulait vraiment. Et... On est très bien sans enfant.
    C'est compliqué par contre de s'éloigner de la norme, surtout pour moi qui suis de nature discrète... j'étais mal à l'aise en étant pointée du doigt, avec des discours sur le bien-fondé des enfants. Ma famille et des amis ne l'ont pas tous bien pris non plus.

    Mais je me sens maintenant mieux dans ma tête, avec moins de pression.
    J'aime toujours autant les enfants, mais dans un autre rôle qui me correspond parfaitement. Je suis tata et très heureuse de l'être. Je profite bien d'eux, on passe de super moments... mais j'aime aussi les rendre :D
    Et je gagatise aussi bien plus avec mes chiens qu'avec des bébés.

    Je ne dis pas que je n'aurais pas été heureuse avec des enfants mais en tout cas je le suis aussi sans ;)
  • Nathalie

    Ex-Team

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    #25 08 Avril 2022 15:51:30

    Julie27 a écrit

    Ma famille et des amis ne l'ont pas tous bien pris non plus.


    Je me permets de poser une petite question, pas besoin de répondre si c'est un sujet douloureux ou juste que tu n'as pas envie  :)  Que veux-tu dire par le fait que des gens ne l'ont pas bien pris ? A part les grands-parents qui veulent des petits-enfants à gâter et sont décus de ne pas en avoir (mais vu que tu as des neveux ce n'est pas le problème), j'ai du mal à imaginer comment on peut mal prendre le choix entièrement personnel d'un couple qui n'aura absolument aucun impact sur sa propre vie. Quel est le raisonnement, le sujet de leurs critiques ?

  • Julie27

    Administratrice

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    #26 08 Avril 2022 16:08:55

    Mes parents auraient aimé avoir d'autres petits-enfants (surtout que la relation peut être parfois conflictuelle avec ma soeur) et étaient déçus.
    Ma belle-mère (mère de mon chéri) n'a qu'un petit-fils (de sa fille) et tenait à ce que le nom de famille perdure, donc elle avait de gros espoirs sur la descendance de mon chéri...
    Vis-à-vis d'eux, ça a été compliqué et on a pas mal culpabilisé (alors que, de façon rationnelle, je sais bien que c'est à nous de faire le choix).

    Au niveau des amis, le choix n'est pas toujours très bien compris... et là je pense que ça rejoint le cas d'Olive =)
    Ils se sentent incompris maintenant qu'ils sont parents et déçus car ils avaient envisagé par la suite de grandes sorties "familiales" orientées sur des activités avec les enfants, de l'entraide, etc.
    On a beau dire que de notre côté ça ne changeait rien, on sent bien que certains se sont désormais éloignés, considérant qu'on avait moins en commun...
    Heureusement, on a d'autres amis, avec ou sans enfants, qui ont bien accepté notre choix.
  • Nathalie

    Ex-Team

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    #27 08 Avril 2022 18:18:54

    Merci pour ces explications ! En effet c'est plus clair. Pas que je trouve ça justifié, ceci dit  :/

    Pour les amis, on a un peu vécu ça aussi du côté de mon compagnon : quand ses amis ont eu des enfants, ils ont arrêté de nous inviter. Ca fait un peu mal d'apprendre par hasard qu'il y a eu une grande fête à laquelle on est les seuls à ne pas avoir été conviés parce qu'on n'a pas d'enfants et ils avaient peur, je sais pas, qu'on s'ennuie ? Alors que ni lui ni moi n'avions de problèmes avec le fait de passer un week-end avec plein d'enfants, au contraire. Mais bon, mon compagnon a pris ça avec beaucoup de philosophie et ne leur en a pas voulu. Et la bonne nouvelle c'est que maintenant que tous ces enfants ont grandi, les amis en questions recommencent à faire des trucs "entre adultes" où mon compagnon est invité.

    De mon côté il n'y a pas eu ce problème mais les circonstances sont différentes : seulement la moitié de mon groupe d'amis a des enfants, et la plupart relativement tard, et comme j'habite à l'étranger, c'est moi qui prends l'initiative de voir tout le monde quand je reviens. Quand j'invite, j'invite aussi les enfants et je fais tout ce que je peux pour qu'ils soient bien accueillis, donc il n'y a pas pu y avoir de malentendu à ce niveau-là. Jamais je ne me suis dit que j'avais moins de choses en commun avec les amis qui avaient des enfants quand je n'en avais pas, tout comme jamais je me dis que j'ai moins en commun avec les amis qui n'ont pas d'enfants maintenant que j'en ai. Mon fils n'est pas toute ma vie non plus.
  • Mariongeo

    Magicien des lignes

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    #28 08 Avril 2022 18:20:32

    Merci de partager vos témoignages, vous êtes toutes très courageuses. :heart:
  • brijoudu93

    Propriétaire d une PAL boulimique

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    #29 09 Avril 2022 14:38:42

    bravo pour cette discussion qui, déjà, a le mérite d'être sereine (et çà n'a pas de prix)
    j'ai adoré lire vos témoignages, vos expériences, vos ressentis !
    j'ai vécu des choses similaires à vous (dans ma jeunesse lol, donc il y a un peu de temps) mais je me retrouve dans vos témoignages !

    après moultes et moultes hésitations on a fini par avoir des enfants m'sieur Brijou et moi mais quand je vois le monde que je vais leur laisser je me demande si j'ai bien fait !

    par contre les filles ne perdez JAMAIS de vue que c'est VOTRE choix et celui de vos compagnons ou compagnes et que cette décision si personnelle ne regarde que vous ! les soi disant amis qui soit ne vous comprennent pas, soit essaient de vous faire changer d'avis ne vous méritent pas et ne les laisser pas vous perturber avec leurs soi disant vérités !

    encore une fois bravo à vous !
  • Bouledechat

    Passionné du papier

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    #30 11 Avril 2022 11:06:39

    En effet, merci pour cette discussion dans la tolérance et non dans le jugement ! :-)

    Pour celles qui sont de ce côté-ci du spectre, je vous conseille la lecture de Je ne veux pas être maman, une petite bande dessinée autobiographique, où l'auteur parle de son mal-être face aux autres, à ceux qui ne veulent pas comprendre et accepter que c'est un choix personnel qui ne devrait pas avoir à être justifié, comme déjà dit précédemment, aux questionnements que ça a provoqué chez elle, aux remises en question, à la solitude, à la colère, et finalement à la paix, quand on finit par s'accepter telle qu'on est :)

    Cette lecture m'a beaucoup touchée, j'ai trouvé qu'elle sonnait juste et ça m'a fait du bien de trouver un écho à mes propres considérations, je pense l'offrir à une amie qui vit la même chose que moi mais avec beaucoup d'intolérance de la part de ses proches. C'est un choix difficile à assumer en société aujourd'hui, mais de plus en plus de femmes le font et je pense que ça ira de mieux en mieux vers la tolérance, et l'acceptation que c'est un choix que la seule personne autorisée à remettre en question est : soi-même.

    De mon côté j'ai donc en vue de ne pas être maman (j'ai 30 ans, j'ai donc encore quelques années pour changer d'avis, mais mes convictions semblent se renforcer au fur et à mesure des années, je n'ai pas douté depuis que je suis en âge de me poser cette question de manière adulte). Je le vis bien, car je suis entourée de personnes bienveillantes et ouvertes d'esprit même si elles ne partagent pas forcément mon opinion. Je n'ai pas peur de regretter dans le futur (mon compagnon oui, par contre. Je pense que c'est lié au fait que quand on est un homme, on sait qu'on est fertile plus longtemps, et l'idée de ne plus jamais pouvoir être papa se fait beaucoup plus tard, donc potentiellement il sait qu'il pourra se poser la question beaucoup plus longtemps que moi, ce qui implique de douter peut-être). Je n'ai qu'une trouille, c'est que l'un de nous deux change d'avis et pas l'autre ! Parfois je le regarde et je me dis que j'aurais le cœur brisé de ne pas vouloir lui donner d'enfant s'il en voulait un jour. J'espère qu'il ne regrettera pas, pour ma part les regrets ce n'est pas mon truc, il y a les choix que l'on fait et ceux que l'on ne fait pas, c'est tout.

    La question environnementale joue beaucoup ainsi que la peur, de la grossesse et surtout de ne pas être une bonne maman. Ayant une relation beaucoup trop passionnelle avec la mienne, j'ai peur soit d'essayer de reproduire ce que j'ai vécu avec elle, la fusion totale mais donc aussi le déchirement inhumain quand on se rend compte qu'on est deux personnes différentes et qu'on a besoin d'espace pour exister, et ça je ne le souhaite pas à un enfant, ça a été trop dur pour moi, soit de faire l'inverse et d'être froide et distante, ce qui doit être horrible aussi. Je ne vois pas comment je pourrais trouver un entre deux et être une bonne maman avec ce que j'ai vécu. J'ai beaucoup d'amour à donner, mais j'ai les enfants des autres (pas de responsabilité, le pied !) et mes animaux pour ça (moins de responsabilité quand même, et pourtant déjà l'état dans lequel je suis quand l'un d'eux a des problèmes de santé, je ne saurais jamais gérer ça avec un enfant, c'est sûr...).

    Et puis transmettre ses tares génétiques, on en parle ? :ptdr: Souvent on en plaisante en se disant qu'on ferait un espèce de phasme avec des jambes et des bras trop longs, un énorme nez, une dentition asymétrique, chauve à 25 ans et myope comme une taupe, il serait malheureux le pauvre ! :lol:

    Donc écoutez-vous, et comme un des beaux messages précédents le mentionnait déjà, big up à celles qui ont le courage de leurs convictions quelles qu'elles soient : ne pas faire d'enfants, ou bien en faire et les élever coûte que coûte !

    Bref, bonne lecture et bonne discussion ! :heart: