[Sorcières - Avril 2021] - Parlons du livre...

  • Miyuki_

    Gastronome littéraire

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    #11 17 Avril 2021 13:21:59

    Bonjour !

    Avant toute chose, j'ai lu cet essai l'année passée et je n'ai pas réussi à me le procurer pour revoir certains points qui m'avaient échappé. C'est tout de même un livre très marquant sinon, je ne me saurai pas risqué à cet exercice.

    Avant de rentrer dans le vif du sujet, je dois dire que j'ai adoré cet essai. Il a été une révélation pour moi qui commençait à m'intéresser à d'autres avis, à d'autres points de vue pour enrichir ma déconstruction. J'ai pu ouvrir avoir des mots à mettre sur toutes mes émotions ; ma colère et mon incompréhension et avoir des réflexions sur ce sujet : Pourquoi est-ce que c'est si difficile d'être une femme dans la société. Bref, c'était une lecture riche et édifiante.

    Maintenant, passons au coeur du sujet avec mon avis sur les différentes parties :



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    1. L'introduction
    J'ai appris plein de choses dès l'introduction. Déjà, je ne savais pas que beaucoup de chasses aux sorcières ont eu lieu après le Moyen-Âge et aussi en Europe. Auparavant, j'avais une vision très américano-centrée puisque je pensais que les chasses aux sorcières se résumaient à Salem et autres. C'est également à ce moment-là que je me suis demandée : Quid de la place des femmes dans la Renaissance, cette période de renouveau et d'éveil pour les hommes ? Avec l’histoire, je vois que toutes les avancées se sont faites en oubliant les femmes. Et les exemples contemporains sont encore récents. Savez-vous que les airbags ne sont pas adaptés aux femmes parce que ça a été construit selon un modèle masculin ? Pareil pour les médicaments, les femmes sont surmédicamentées parce que chaque fois, on se base sur l’homme, puisqu’il est défini comme étant le neutre, au détriment des femmes. Par ailleurs, je me souviens parfaitement de cet exemple qui est dans mes souvenirs évoqué plus loin dans le livre : les accouchements et la gynécologies. Certaines femmes avec des connaissances médicinales s’occupaient des accouchements et évidemment, cela n’a pas plu aux hommes qui se sont réapproprié le sujet en le faisant entrer dans la médecine moderne sous le terme de gynécologie. Je me demande si à un quelconque moment ils se sont doutés du mal qu’ils ont fait puisqu’ils ne permettent pas un accouchement optimal. La position couché qui a été standardisé ne permet pas d’avoir un point de pression et la gravité ne joue pas non plus. Bref, du mansplaining très tôt dans l’Histoire !

    2. Le fléau de l’indépendance féminine
    Dans la société patriarcale, la femme est et sera toujours liée à un homme pour valider son existence. Dès la naissance, on nous donne le nom de notre père (en tout cas, c’est ainsi que j’ai vécu les choses étant née en 1997, les lois sur le nom de famille ont été modifiées en Belgique il y a peu). Et pendant longtemps c’était comme ça et je ne m’en rendais pas compte. Jusqu’au moment où on a supprimé le terme mademoiselle dans les formulaires administratives, ce qui a provoqué de grandes réactions, et aussi de ma part, je dois bien l’avouer, j’étais vraiment jeune et je baignais dans le patriarcat !
    Ce qui est « drôle » c’est que le terme de mademoiselle a fait partie intégrante du début de ma déconstruction. Je me sentais sans cesse infantilisée quand on disait mais, vous êtes sûres mademoiselle ? (Oui, je suis sûre avec mille arguments que l’on répète sans cesse … face aux hommes). Et pourtant, je me souviens que plus jeune si on m’appelait « madame » je trouvais ça austère et vieux et triste. Maintenant, je me bats pour qu’on m’appelle « madame » et non pas parce que je suis mariée ou quoique ce soit, simplement parce que les hommes auront droit à du « monsieur » toute leur vie et moi, non. En fonction de l’homme, on me ramènera à une sorte de pureté et de virginité (le terme mademoiselle venant de oie blanche, tout de suite, synonyme de pureté etc… que l’on rattache à l’enfance). La réflexion de Mona Chollet autour de ces mots est totalement juste et pour parler féminisme avec des copines, je commence toujours par-là maintenant.

    3. Pas d’enfant, une possibilité.
    C’est généralement à ce chapitre que les passions se déchaînent parce qu’il est intime et je le comprends totalement, sans partager le même point de vue. Pour moi, il s’agit d’un état de fait, pas d’un jugement de valeur de la part de l’autrice, de montrer que des femmes peuvent regretter la maternité. Parce que toute notre vie, on nous apprend que la maternité est une chose profondément positif et c’est tabou que de ne pas se sentir épanouie dans cette fonction. C’est aussi l’occasion de se questionner sur le désir d’enfant et s’il n’est pas lié à la construction sociale que dans laquelle on baigne. Ce n’est pas une attaque personnelle envers les parents, simplement un témoignage de personnes qui n’en ont pas eu pour x raison et l’autrice lève le voile sur un tabou, quelque chose que l’on imagine pas quand on parle de parentalité.

    4. Guerre à la nature, guerre aux femmes
    C’est une des parties qui m’a le plus marqué. Je n’avais aucune idée des violences gynécologiques que l’on peut subir. J’ai lu des récits sur les réseaux sociaux mais je pensais que ça ne pouvait pas m’atteindre. Malgré tout, je me suis protégée en demandant aux praticiens de tout m’expliquer afin que je puisse formuler un consentement libre et éclairé mais, c’est une chose que tous les médecins devraient faire puisque le corps de la patiente ne leur appartient pas.
    J’ai aussi appris qu’il faut arrêter de normaliser ces violences afin que l’on puisse aborder notre santé de manière plus sereine. Ok, ça ne sera jamais le club med mais, ce serait une charge en moins à supporter.



    Je n'ai pas abordé la question de la vieillesse puisque c'est une partie qui ne m'avait pas passionné outre mesure, même si elle est très intéressante !






    Caty : J'ai déjà entendu parler d'accouchement dans l'eau. Il paraît que ça soulage un peu les douleurs liées à l'accouchement. Après, je ne suis pas une pro du tout, ni une étudiante en médecine donc je ne sais pas à quel point c'est répandu.

  • Dodolecture

    Apprenti Lecteur

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    #12 17 Avril 2021 13:58:34

    Bonjour, heureuse d'être parmis vous

    Quand j'ai acheté le livre, je savais que le mot "sorcières" voulait dire dans ce récit "femmes", alors je n'ai pas été déçue comme certaines d'entre vous.
    Par contre j'avais peur que le texte soit complexe et bourré de références qu'il fallait un temps soit peu maitrisées pour en saisir toute la teneur.

    Je n'ai lu qu'une cinquantaine de pages pour le moment, mais que du bonheur!!
    Je trouve le style vraiment fluide et facile pour un essai.
    Je suis contente d'y trouver des références qui pourront enrichir mes connaissances, par contre je regrette qu'il n'y ait pas justement à la fin ou au début une bibliographie qui les retracent.
    Je pense qu’il faut cependant le lire à petite dose, pour ne pas être submerger d’informations et se laisser le temps de les digérer.

    Je n’ai lu que 50 pages et j’ai « postiter » plein de passages :
    « La sorcière incarne la femme affranchie de toutes les dominations, de toutes les limitations ; elle est un idéal vers lequel tendre, elle montre la voie. » (p.11 du livre)

    Et comme l' a si bien dit Camillou8926 :

    Camillou8926 a écrit

    ... nous sommes finalement toutes des sorcières =)


    J'y retourne!

  • Dans l'aile Ouest

    Marin sur les mers du savoir

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    #13 17 Avril 2021 14:11:08

    Bonjour,

    Bon, ben moi j'ai detesté cette lecture !!

    oui oui !! detester n'est même pas assez fort !!

    Pourquoi?

    Pour moi, il est beaucoup trop clivant. Comme le dit bien @Eliz, elle montre les deux extrêmes mais pas tout le panel intermediaire.
    Il y a souvent eu de la malhonnéeté intellectuelle même.

    Franchement, elle pense vraiment ça ?! :
    <image>
    Comment elle peut penser qu'une jeune avec un vieux, on ne va pas la traiter de michto ?!

    En voulant dénoncer une inégalité, elle stigmatise celles qui ne font pas ce qu'elle pense être bien.
    J'ai été très choquée et touchée par le chapitre sur la maternité. Surement parce que je suis maman ...
    Il y a des passages très .... méprisants !?!
    Le passage sur la vieillesse, il y a plein de verités mais tellement .... comment dire.

    <image>
    C'est tellement réducteur.

    Pour moi c'est de l’extrémisme.
    Et on sent bien qu'elle ne veut pas d'enfants et qu'elle veut nous prouver par A + B qu'elle a raison et qu'on a rien à lui dire.
    Mais pour ça, elle fait aux autres (celles qui ont choisi d'en avoir) ce qu'elle ne veut pas qu'on lui fasse : elle dénigre.

    Or, son message aurait du être :

    Que chacune puisse faire ce qu'il lui plait quand il lui plait !!

    Faudrait bientôt avoir honte de vouloir des enfants.
  • Melody Pond

    Lecteur-express

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    #14 17 Avril 2021 14:13:35

    Bonjour !

    J'ai vos avis et je vous rejoins sur pas mal de points.
    Pour ma part, j'ai trouvé cet essai très abordable, j'appréhendais justement cet aspect-là et j'ai commencé le bouquin trois mois avant le BC en me disant que j'allais mettre un temps fou pour le lire. Mais en fait non.

    Comme je ne m'attendais pas à un bouquin parlant uniquement des sorcières, je n'ai pas été déçue à ce niveau-là (le titre est trompeur quand même).
    Mais j'ai bien aimé qu'elle fasse le lien avec cette époque, ça s'y prête bien.

    Je ne sais pas si vous avez ce ressenti mais quand je lis ce genre de bouquin, je me dis que ça ne peut qu'être exagéré. Je me dis que "non, pas possible que ce genre de choses arrive", ça me parait tellement aberrant que je me refuse à y croire. Je ne dis pas qu'elle ment ou qu'elle exagère hein, c'est juste que mon cerveau ne parvient pas à accepter que des choses comme les violences gynécologiques, des femmes qui doivent se stériliser pour garder leur emploi puissent exister. Et c'est malheureusement pour ça que ce genre de bouquin est nécessaire, pour que tout le monde puisse prendre conscience que si, ça existe, si c'est le quotidien de beaucoup de femmes et que ce n'est pas parce que ça ne nous arrive pas à nous que ça n'arrive pas aux autres.

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    D'ailleurs Catysprint, donne-moi les noms et j'irai casser les dents de ces gynécos :angry:



    Concernant la partie sur la décision de ne pas avoir d'enfants, je ne sais plus laquelle d'entre vous trouvait qu'il était dommage que Mona Chollet ne parle pas des "entre-deux" si je puis-dire. Je comprends que l'auteure ne souhaitait pas s'orienter vers ce sujet mais ça aurait été bien d'avoir ce point de vue là aussi. D'ailleurs, il y a d'autres livres qui en parlent et ceux-là m'intéressent beaucoup.

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    J'ai très mal vécu mon accouchement pour plusieurs raisons et ça m'a fait très peur car il m'a fallu plusieurs mois avant d'aimer vraiment mon enfant. Mais maintenant tout va bien et je l'aime d'amour :heart:



    Mais je m'égare grandement. Pour en revenir au bouquin, j'ai moins aimé la toute dernière partie. Je n'ai pas trop compris où elle voulait en venir et je trouvais qu'elle partait dans des réflexions un peu tirées par les cheveux.

    Je recommande ce livre mais je pense qu'il est également important d'avoir d'autres points de vue et de ne pas se cantonner qu'à ce livre-là. Parce que si j'ai globalement trouvé cette essai intéressant et nécessaire, j'ai tout de même eu le sentiment que ses réflexions sont assez arrêtées par moments et auraient pu être davantage nuancées.

    Merci en tout cas pour ce BC car ce livre était dans ma WL depuis un moment et je pense qu'il n'en serait jamais sorti autrement. :D
  • Vinushka

    Bookworm

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    #15 17 Avril 2021 14:27:19

    Coucou ! J’ai fini le livre ce matin alors que je l’avais commencé hier matin : o Évidemment, le deadline pour le bookclub a joué, mais c’est rare que j’avance aussi rapidement dans un livre a fortiori un essai. (et j’avais pour objectif d’en lire au moins la moitié)

    Le seul passage que j’ai eu des difficultés à lire, c’est le démarrage c-a-d l’introduction. Après, je trouve que ça se lit comme du petit-lait. L’écriture de Mona Cholet est très agréable à lire, avec des touches d’humour et beaucoup d’anecdotes qui illustrent son propos. J’ai apprécié également les sources.

    J’ai moins "aimé" la structure du livre que j’ai davantage lu comme une succession de quatre sujets mais je n’ai pas été transcendé par la "démonstration", sûrement que je suis moi aussi conditionné par l’image que devrait être un essai "rationnel" et qu’elle critique si justement à la fin ? Disons que j’ai également lu Le Deuxième Sexe où pour le coup on est dans une démonstration quasi-scientifique (voir carrément scientifique d’ailleurs, la méthode est hyper structurée). Cela dit, ce n’est pas un gros défaut et il y a une certaine logique qu’on ne peut nier. Et plus on y réfléchit, plus c'est logique. Mais sur le moment, j'ai eu un peu de mal avec les enchainements. 

    L’introduction m’a moins captivée mais est nécessaire. Je ne suis pas vraiment passionnée par la figure de la sorcière, mais je me suis rendue compte à quel point elle est importante ! c’est un point assez oublié de notre histoire, très peu considéré. Un génocide que l’on évoque en "souriant" et dont on n’admet pas la misogynie. Au cours de l’essai, on voit que les femmes sont bien souvent les perdantes statistiquement - > plus touchés par les procès mais il y a quelques hommes qui font dire que ce n’est pas misogyns. 80% parmi les familles monoparentales / il me semble qu’on trouve un chiffre similaire pour les violences médicales… de sorte que le sexisme est bien souvent nié alors que les femmes sont davantage touchées par ces problématiques. Mais le dire c’est se faire accuser d’invisibiliser le reste (idem pour les viols, agressions sexuelles, violences conjugales, etc.), sauf que si ce n’est pas dit, je ne vois pas comment on pourrait travailler dessus.

    Ce qui m’a marquée c’est que cette recherche de bouc émissaire vient des classes cultivées. Et plus loin, elle dit justement que ça s’est arrêté quand elles ont commencé à être touchés. Cela m’a rappelé Victor Hugo avec Le dernier jour d’un condamné : dans la préface, il est dit que la peine de mort n’a jamais été autant discuté que le jour où elle a touché des nobles ! On touche donc à une oppression qui est double (femme + pauvre) voire triple (femme + pauvre + âgée), voire quadruple (le racisme n'est pas approfondi, mais mentionné plusieurs fois à juste titre).

    Autre chose qui m’a marquée dans l’intro : le fait de blâmer la victime. Si ce groupe se place en situation de bouc émissaire, c’est qu’il l’a mérité (p22)… Ah de nombreuses paroles font bondir à la lecture de cet essai, et cela a des relents tellement actuels.

    J’aime aussi qu’elle souligne que toutes les femmes ont été victimes d’une manière ou d’autre autre, même si ce n’est pas directement. Cette ambiance qui favorise la soumission, la discrétion et voire intériorise une certaine culpabilité. Déjà à l’époque, il fallait être doublement forte en cas d’agression sexuelle car en plus de subir cela, la parole est rendue difficile par le contexte.

    Ma citation préférée de l’introduction est « les contemporains sont façonnée par des événements qu’ils peuvent ignorer et dont la mémoire même se sera perdue ; mais rien ne mpeut empêcher qu’ils seraient différents, et penseraient peut-être d’autre façon, si ces évémenents n’avaient pas eu lieu. » (Françoise d’Eaubonne)

    Alors oui, le thème de la sorcière ne m’emballe pas du tout mais c’est aussi car c’est rarement traité comme un sujet historique sérieux, et que je ne suis pas du tout "mystique". Donc même si j’ai trouvé l’introduction un peu fourre-tout, elle m’a fait prendre conscience de cela. Oui, ce sujet est important, et l’angle choisi est intéressant même pour les gens qui n’ont pas d’affinité avec cette figure (pas si mystique que ça d'ailleurs). Car oui, on des héritières…

    J’ai bien aimé la clarté des quatre parties : l’indépendance, le non-désir d’enfant, la vieillesse, et la nature.

    J’ai trouvé le plan très pertinent, assez raccord avec l’imagerie de la sorcière, et pourtant susceptible de parler à toutes les femmes, y compris aux mères… J’avais vu sur instagram une femme qui s’est sentie blessée et niée car elle était maman et que la critique de la maternité y est acerbe (de fait, je crois qu'elle a abandonné l'essai suite à cette sensation désagréable). Ce n’est pas mon cas (pourtant j’ai été mère à 19 ans donc à un moment où je n’avais rien accompli du tout pour moi-même et dans un milieu où c'est presque, tristement, une voie d'émancipation). Du coup, je me demande ce qu’ont pu ressentir les autres mamans en lisant ces pages ? Je les ai trouvées au contraire assez libératrices et pas si "noires" que cela, mais je développerai peut-être tout à l’heure. Est-ce que certaines ont pu se sentir niée comme je l'ai déjà lu ?

    Je vais manger donc je préfère poster déjà sur l’intro et revenir plus tard. J’en profiterai pour vous lire.
  • Justine.glm

    Livraddictien débutant

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    #16 17 Avril 2021 15:04:59

    Salut tout le monde :)

    Je n'ai pas encore fini le livre, je n'en suis qu'à la moitié. A vrai dire je n'arrive pas à avancer rapidement dans ma lecture car au bout d'une trentaine de page ma concentration me lâche  et j'ai la sensation d'un trop plein d'informations.

    Je le trouve totalement abordable. Je ne suis pas habitué aux essais féministes et ce doit être pour cela que l'effet de ce livre est absolument dingue sur moi ! J'ai carrément l'impression d'avoir vécu dans un trou ces 17 dernières années ahah. J'y ai notamment découvert Gloria Steinem  qui a une force et une vie absolument incroyable (j'ai même acheté son autobiographie pour vous dire à quel point j'ai rejoint son fan club)

    Bien sur je n'ai pas été sensible à tous les sujets abordés pour le moment. Je me sens moins concerné par le désir de maternité par exemple mais c'est toujours intéressant à lire. En revanche, le chapitre "Une vie à sois" est corné, souligné, annoté bref j'ai complètement adhéré. Mais je pense que chacune aura une lecture et un avis différent ce qui est super intéressant!

    Je rejoins certaines sur le fait que le titre "Sorcières" n'est pas vraiment approprié. Si l'on ne se renseigne pas sur l'ouvrage on pourrait s'attendre à un essai totalement dédié aux sorcières et il est vrai que plus le récit avance et plus j'ai l'impression que l'on s'éloigne du lien qu'ont les chasses aux sorcières avec notre société d'aujourd'hui.
    Toutefois les nombreuses références de Mona Chollet nous fournis de nombreux titres d'ouvrages dédiés, eux aux sorcières.

    En bref tout cela pour dire que j'aime beaucoup ma lecture. Cet essai m'a également fait comprendre quel héritage nous avons nous en tant que femmes, chose que l'on n'apprend pas à l'école et qui je trouve est essentiel à savoir. Je me suis également senti fière d'être une femme car malgré les nombreuses mises à l'écart et les persécutions depuis des centaines d'années les combats n'ont jamais cessé pour le droit des femmes et je trouve cela absolument fascinant. Je suis vraiment contente que ce Book Club m'ai poussé à commencer ce livre :pompom:
  • Eliz

    Apprenti Lecteur

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    #17 17 Avril 2021 15:13:05

    Petite remarque que j'avais envie d'ajouter et que j'ai oublié dans mon post, c'est que Mona Chollet développe dans son livre l'idée que les sorcières ont été persécutées dans l'Histoire car elles renvoyaient une image de femmes indépendantes qui, on l'a vu notamment dans la partie "Une vie à soi", a beaucoup effrayé la société.

    Mais ces dernières années je trouve que les choses sont en train de changer, aujourd'hui l'idéal féminin n'est plus une femme jolie, discrète, qui se tait et reste à la maison pour s'occuper des enfants, mais au contraire une femme (toujours) jolie (ça ça n'a pas changé...), mais aussi intelligente, cultivée, qui mène de front un job intéressant (notamment avec l'image de la "girl boss" ou "business woman"), son rôle de mère et une identité de femme. Et donc que d'un côté la "puissance / indépendance" des femmes est désormais plus encouragée que réprimée comme auparavant, mais de l'autre on a encore plus d'attentes et d'exigences envers les femmes, car ces nouvelles injonctions se sont additionnées aux anciennes au lieu de remplacer.

    Je trouve que l'autrice aurait pu développer ce thème notamment dans la conclusion, en montrant qu'on cherche aujourd'hui à valoriser une partie des caractéristiques des sorcières, tout en continuant à rejeter le reste (notamment le refus de la maternité et la vieillesse des femmes).
  • Freyja

    Lecteur timide

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    #18 17 Avril 2021 17:30:24

    Vos avis sont très intéressants et je suis contente d'avoir rejoint ce book-club, car en vérité, j'ai lu ce livre l'année dernière, et il m'avait laissé avec beaucoup d'émotions, mais je n'avais personne avec qui en parler. Je m'intéresse beaucoup au féminisme mais c'était le premier essai sur le féminisme que je lisais.
    Après la lecture de ce livre, je ressentais beaucoup de colère et de frustration, pas contre le livre, mais contre ce qui l'avait soulevé, tout ce qu'il m'avait fait réaliser et toutes les interrogations qui l'avaient soulevé en moi. Depuis, j'ai eu le temps de digérer tout ça et donc d'en parler de façon apaisé.

    Je rejoins la team qui garde un avis positif de ce livre, même si je ne suis pas d'accord avec tout ce que dit Mona Chollet, et en même temps, ce n'est pas le but. Je prends les essais plus comme une piste de réflexions, un livre qui nous permet de nous poser des questions et de trouver nos propres réponses. Pour ça, Mona Chollet ouvre de bonnes pistes de réflexions, et nous permet aussi d'aller creuser les sujets qui nous intéressent grâce à d'autres ouvrages.

    Pour moi, ce livre m'a permis de réaliser certaines choses ou de mettre des mots sur des choses que je ressentais, que je percevais mais que je n'arrivais pas à nommer.

    J'avoue mettre particulièrement  intéressée au chapitre sur la maternité, car je suis dans une relation depuis longtemps, je suis en âge où on considère qu'il serait temps que je m'y mette, et je suis très agacée par cette pression sociale qui voudrait absolument que je fasse un enfant. Je veux que ce choix vienne de moi, rien que de moi et que si je ne veux pas d'enfants, on me fiche la paix.

    Ce livre m'a donné très envie de découvrir d'autres essais sur le féminisme, d'autres points de vue, d'autres sujets de réflexions....
  • Maisys

    Lecteur en pantoufles

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    #19 17 Avril 2021 18:11:48

    Bonjour, bonjour.

    J'ai lu ce livre sous les conseils de plusieurs collègues et amies, et après le prêt de cet essai par l'une d'elle, j'ai commencé ma lecture il y a un peu plus d'un an. Le souvenir de cette lecture est encore très frais dans ma tête. Cependant que j'ai mis plusieurs mois à le lire car j'avais besoin de lire à petite dose, de comprendre et d'analyser ce que je lisais, de prendre du recul sur ce qui était écrit et ce que j'en pensais moi. Ca a été une lecture vraiment hors du commun, pourtant j'avais déjà lu quelques essais auparavant mais j'ai été réellement touchée par celui-ci.

    Certaines d'entre vous ont été déçues par le fait que le livre ne traitait que peu des "sorcières" à proprement parler, c'est aussi mon cas dans un certain sens mais la représentation de la sorcière à mes yeux est multiple. J'ai grandi avec les soeurs Halliwell de Charmed, Willow dans Buffy contre les vampires ou encore Bonnie dans The Vampire Diaries, des sorcières de fiction hyper badass, mais j'ai aussi grandi avec ma mamie, qui me faisait écrire des recettes de potions magiques ou des formules pour des sorts, qui m'a appris à respecter et aimer la nature, les animaux, les plantes, et qui est donc un peu une sorcière à mes yeux également, mais une sorcière moderne.

    C'est avec ce passif que j'ai donc lu l'essai de Mona Chollet. Très facilement abordable, de nombreuses références toutes plus intéressantes que les autres, mes attentes ont été comblées. Depuis que j'ai lu ce livre, certaines choses ont changé concrètement pour moi. Par exemple, je ne veux plus que l'on m'appelle "mademoiselle", la réflexion autour des mots dans la deuxième partie - si mes souvenirs sont bons - m'a vraiment fait changer d'avis et m'a fait voir les choses différemment sur notre langue notamment... L'introduction m'a paru très longue cependant, c'est le gros point noir : j'ai failli abandonner ! J'ai donc préféré sauter quelques pages et plonger directement dans le vif du sujet, avec l'aspect historique de la sorcière qui était passionnant. J'ai beaucoup appris. Je me suis aussi sentie très concernée par la partie sur le désir d'avoir des enfants ou pas. Ayant 27 ans et étant l'aînée de ma fratrie, j'entends depuis déjà bien quelques années ma famille me poser des questions ou me faire des remarques comme quoi le temps file, notamment pour mes grands-parents qui aimeraient bien connaître leurs arrière-petits-enfants, etc. Certes, j'ai envie d'avoir des enfants, mais pas maintenant ! J'ai le temps, j'ai plein de projets avant, notamment des voyages, malheureusement c'est dur de faire comprendre ça à son entourage... Bref, cette partie a beaucoup résonné en moi, mais pas que.

    Les éléments mis en avant pour montrer notamment la charge mentale des femmes, le déséquilibre qu'il y a entre un homme et une femme dans un couple avec des enfants m'a permis de faire le parallèle avec mes propres parents qui ont suivi (et suivent encore, malheureusement) ce schéma. Et ça m'a révoltée à vrai dire ! Chaque session de lecture de ce livre m'énervait au plus haut point, parce que ça soulevait des choses tellement injustes pour les femmes, tellement actuelles. J'ai été triste, lors de certains passages, d'être une femme. Je me suis rendua compte de tout le chemin qu'il restait encore à parcourir pour atteindre cette égalité avec les hommes, mais en même temps, je me suis aussi rendu compte que cela avait commencé à évoluer, et que c'était donc plutôt positif. Enfin, lorsque j'ai refermé le livre, j'ai finalement été fière d'être une femme et de faire partie, à mon tour, de ce groupe de sorcières féministes.

    Pour moi, ce livre est à lire et à faire lire à toutes et à tous, dès le plus jeune âge, voire même au collège. Cela pourrait peut-être permettre de faire changer les choses, à l'avenir...

    Dernière modification par Maisys (17 Avril 2021 18:14:24)

  • Invité

    Invité

    #20 17 Avril 2021 22:02:38

    Bonsoir,
    J'ai tellement adoré ce livre. C'était fantastique.
    Personnellement, il m'a beaucoup apporté et m'a permis de mettre des mots sur plein d'interrogations conscientes et inconscientes.
    Ce qui est fou, c'est qu'il m'a permis de conscientiser tellement de choses.
    Je l'ai beaucoup recommandé.
    Je pense que tout le monde devrait le lire : hommes et femmes. Peut-être même surtout les hommes.
    Je recommande!