[Marie Stuart - Juin 2022] - Parlons de la biographie

Bonjour,
Je ne suis qu'à 46 % de ma lecture mais je ne souhaite pas la bacler pour une histoire de timing.
je ne m'attendais pas à prendre autant de temps  pour cette lecture.
Elle est très dense , le style y est pour beaucoup.
En même temps je découvre le style de Zweig , particulier, propre à lui, je pense. C'est fabuleux.
→ Connaissiez-vous déjà un peu le contexte et toutes les personnes citées?
Je découvre plus particulièrement les personnes , le contexte même si je connais la globalité de son histoire et sa fin.
je trouve Zweig a fait un vrai travail d'historien et nous retranscris sa vie de façon "arrangée", pour que ce soit agréable à lire, avec de l'humour, son point de vue, son jugement sur les personnages. ça fait sourire.
comme exemple, cette phrase: chapitre "tragédie d'une passion"1566/1567

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"Vouloir juger un homme subjugué par la passion serait aussi absurde que de demander des comptes à un orage ou traduire en justice un volcan "p157

...c'est excellent, parce que il faut y penser!!!!
En fait , on découvre Marie, et son entourage, comme LUI, Zweig,l’interprète et juge.  :grat:
C'est intéressant, ça rend le texte vivant et ce qui fait que j'accroche et me passionne.

je me passionne pour l'Ecosse et cet ouvrage me permet de m'imprégner dans un pan de son histoire avec un personnage assez atypique.
Par Zweig, j'ai l'impression de lire cette biographie comme un roman... C'est génial.
Je suis conquise par le style , la façon de raconter et décrire les personnes.

Une excellente découverte que je poursuis avec bonheur!!!!

ah, oui je le recommade , bien sûr aux fans d'Histoire, de l'Ecosse et ceux qui aime Zweig

Bonjour,
Je passe faire un coucou car je me suis inscrite ^^ je l'ai commencé au début du mois mais j'avance doucement. Je n'ai pas trop la tête à cette lecture (ce sera ma lecture de fond de cet été je crois).
Je rejoins @Stellade sur le coté très romancé qui est très agréable à lire :)

Bonsoir tout le monde !

J'ai presque fini (84%) mais je ne suis pas sûre de le terminer d'ici ce soir, donc je passe aujourd'hui pour donner mon avis sur ce que j'ai lu :D
Je ne connaissais pas en détail la vie de Marie Stuart, juste les événements majeurs de sa vie (j'ai vu la série Reign donc pas très historique haha) du coup je ne peux pas trop m'exprimer sur la fiabilité de cette biographie, mais elle m'a quand même semblée bien documentée !
C'est une lecture dense, d'où le fait que je n'ai pas réussi à finir ma lecture à temps, mais très intéressante :) et je rejoins vos avis sur les commentaires misogynes, c'est vrai que d'un côté il faut remettre ce livre dans son contexte historique, mais d'un autre côté j'ai un peu tiqué sur certaines remarques x)

@Grominou par rapport à ce que tu as dit sur le chapitre 1566-1567

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C'est vrai que ça m'a beaucoup intriguée aussi cette histoire avec Bothwell ! Ta théorie me semble intéressante et effectivement ça expliquerait son comportement par la suite...

En bref une lecture que j'ai appréciée jusque-là même si elle était dense et que j'espère pouvoir terminer bientôt :)

Hello !

Je pense qu'il est temps de venir parler de ma lecture (d'avance merci à ceux qui auront le courage de lire ma thèse :ptdr:).

Je connaissais la plume de l'auteur, de ce côté, ça a donc été fluide pour moi.
En revanche, et je pense qu'effectivement tout le monde a tiqué là-dessus : je n'avais absolument pas le souvenir qu'il était aussi clairement misogyne.
Bien que j'estime cette lecture très bonne, c'est ce point particulier qui m'a vraiment gâché la lecture : les femmes sont gouvernées par leurs sentiments et aiment les hommes violents et virils, et les hommes doivent être des bourrins pour se faire un nom dans le monde. Bon. Forcément, j'ai terriblement grincé des dents et c'est un parti pris qui oriente tout le reste du récit puisque Marie Stuart est plus décrite à travers ses émotions et comme une exécutante plus qu'une décisionnaire "Il ne lui sera jamais accordé de disposer librement de son moi, sans cesse elle reste prisonnière de la politique, le jouet de la diplomatie, l'objet des convoitises étrangères, elle ne sera que reine, gardienne de la couronne, l'alliée ou l'ennemie", "C'est toujours la passion qui dévoile à une femme son caractère, c'est toujours dans l'amour et dans la douleur qu'elle atteint sa véritable mesure". Il en est de même pour Elizabeth "[...] au contraire de la lutte entre Marie Stuart et Elisabeth, c'est une bataille de chattes où l'on rampe et s'épie en rentrant ses griffes, un jeu plein de traîtrise et d'astuce".

Ensuite, même si, je reconnais l'utilité de romancer le récit (notamment pour plus s'immerger dans la lecture et rendre le propos plus fluide), je trouve que ce parti pris donne aussi beaucoup lieu à des suppositions/interprétations. Par exemple, j'ai trouvé le côté lunatique de Marie Stuart trop prononcé notamment par ses accès de passion ou fureur : elle n'est décrite presque que par ces pics émotionnels (sauf à la fin de sa vie où on la sent "paisible"). J'ai vraiment eu l'impression de me retrouver parfois devant une enfant capricieuse qui ne mesurait pas le poids de ces choix.
Je rejoins également @Grominou sur le parti pris visible de l'auteur : si je ne prends en compte que ce récit, je ne peux pas apprécier Elizabeth. Il explique plusieurs fois que la légende a gardé en tête une femme fière/forte et sûre d'elle : c'est également le sentiment que j'ai eu à la fin du récit. Même si, les passions et décisions funestes de Marie Stuart sont développées, il explique souvent ses décisions pas "la folie de ses ardeurs etc". Alors qu'à la fin il l'a dépeint comme une femme très calme, très lucide et très droite. Donc, par la manière dont il raconte les évènements, il dirige clairement l'avis du lecteur. Et que dire d'Elizabeth, cette femme qui apparaît comme une menteuse de première, molle et incapable de prendre des décisions tranchées ?!

Sur la qualité du travail historique, je n'ai pas lu assez de livres sur cette période de l'histoire mais ça me semble plutôt bien fait.
Comme @Julie27 j'ai trouvé que la guerre de religion était bien traitée, particulièrement dans la dernière partie où l'on sent les enjeux de se positionner ou non, de renier ou d'affirmer sa foi.
J'ai trouvé le récit des évènements qui ont jonché sa vie très bien fait : alliance, trahison, complicité, retournement de situation... On se dit finalement que certaines séries de nos jours ne sont pas si en dehors des réalités à voir le mal partout ! =) Zweig cite a de nombreuses reprises Shakespeare et son récit à parfois tendance à en prendre le pli. Je pense notamment à la scène de la décapitation, au récit de la souffrance de Babington et ses comparses (qui ont subit des tortures bien sympathiques comme l'éviscération).
Je dois tout de même souligné un point très positif : Zweig, même s'il parle essentiellement de la royauté et des nobles, n'a pas oublié que le peuple souffre "L'Histoire est injuste, elle ne décrit la misère des puissants, les victoires et les tragédies des grands de la terre. Elle est indifférente aux petits, comme s'ils souffraient moins que les autres". S'il est loin de la parité sur le plan homme/femme, c'est appréciable de voir qu'il essaye de montrer l'importance des "petites gens".
Et que dire de la chute ? Puisque finalement, l'idée d'assassiner Elizabeth a clairement été soufflée par les espions anglais. C'est une supercherie incroyable pour arriver à ses fins...

Concernant les 3 maris de Marie : je n'avais pas du tout en tête le dauphin/roi de France, c'est un épisode que j'avais oublié. Il faut dire qu'il a malheureusement été de si courte durée que cet épisode n'est pas si remarquable dans sa vie. Ses deux autres maris ne sont qu'intéressés par sa position et le pouvoir qu'elle leur apporterait. La différence étant que Darnley court après le respect de Marie alors que Bothwell n'a rien à faire tant elle semble aveuglée par ses sentiments...
La douce ironie de cette histoire est que les deux femmes qui se sont battues des années pour chacune gagner la couronne de l'autre ont au final légué chacune leur couronne a un homme... Le destin a parfois un sens de l'humour très cynique.

Et contrairement à toi @Grominou, j'ai trouvé certains passages un peu longs. Particulièrement à la fin. C'est certainement dû a fait qu'il y avait moins d'"actions" puisque Marie Stuart n'est plus libre de ces mouvements.