#439 12 Avril 2025 09:56:58
3e lecture
NOIRE <image>Avis : J’ai découvert Olivier Truc et la police des rennes en 2014 sur recommandation de Sia et dès le premier roman j’ai adoré. Depuis je ne rate pas une sortie de l’auteur (même si c’est parfois en décalage) et ça marche à chaque fois. C’est donc avec un plaisir anticipé que j’ai ouvert
Le Premier Renne et j’ai immédiatement replongé dans cet univers si particulier de la Laponie cette fois au moment du solstice d’été et des marquages de faons.
J’ai aimé
- retrouver les héros de la police des rennes, Klemet toujours torturé par sa part sami et Nina plus pragmatique et qui renoue enfin avec son père, ainsi que leurs familles et amis.
- rencontrer de nouveaux éleveurs de rennes réunis au sein d’ un sameby [qui n’est pas un village mais un territoire qui réunit un clan de plusieurs éleveurs]. J’y ai particulièrement apprécié la jeune Anja porteuse de la magie du clan, tueuse de loup mais aussi opposée à son frère Aaron mal dans sa peau et aux chefs du clan, Ailo et Per-Ola. Cependant, elle bénéficie de l’aval de sa grand-mère Elena ce qui permet de mettre en avant la place des femmes au sein des éleveurs de rennes sami.
C’est aussi au cœur du sameby que l’intrigue se noue car Klemet et Nina doivent enquêter sur la mort par balle d’un loup et d’un glouton alors même qu’une trentaine de rennes ont été tués plus ou moins accidentellement par un train et que des attentats secouent la communauté. Nos “héros” ne sont censés s’occuper que de la mort du loup et du glouton mais leur enquête empiète sans cesse sur le reste et on ne sait pas toujours à quoi rattacher ce qu’ils cherchent ou trouvent. Ceci donne une histoire que j’ai trouvé plus embrouillée que les précédentes, avec des conclusions peu satisfaisantes. Mais il ne pouvait pas en être autrement vu le contexte.
Justement ce contexte est prenant, extrêmement actuel et plutôt déprimant ; c’est sans doute pour cela que j’ai l’impression d’avoir eu moins de plaisir à la lecture. Car entre préoccupation environnementale avec la sauvegarde des loups et ours, préservation culturelle des traditions d’élevage sami et transition écologique polluée par des histoires d’argent (et on parle de beaucoup d’argent) c’est tout un pan de notre actualité qui se déroule dans ce roman. Or je lis d’abord pour m’évader, calmer mes angoisses, et me divertir. Donc retrouver cela dans un roman sans vraiment m’y attendre, a gâché un peu ma lecture (mais comme dit c'est très personnel).
Autre regret : j’ai été déroutée par la présence d’un berger français - Joseph Cabanis - lui aussi confronté aux dégâts causés par le loup sur son troupeau et qui se retrouve pris dans l’histoire sur un malentendu. Je n’ai pas trouvé que cela apportait grand-chose à l’intrigue.
A l’inverse j’ai vraiment apprécié les références historiques déjà vues dans L
e cartographe des Indes Boréales que j’ai lu l’an passé et qui, du coup, prend un nouveau sens. J’aime bien voir une ancienne lecture d’une manière différente à travers une nouvelle.
Au final, c’est un roman brulant d’actualité dans lequel les enquêtes mettent en avant les problèmes auxquels sont confrontés non seulement les samis en tant que peuple autochtone menacé, mais aussi chacun d'entre nous face à l'urgence climatique.
Dernière modification par Mypianocanta (12 Avril 2025 10:00:25)