[Suivi lecture] Claire C

 
  • Rascar Capac

    Magicien des lignes

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    #211 26 Octobre 2023 15:57:06

    Coucou Claire, je pense que La place te plaira. C'est un beau livre !
  • Claire C

    Passionné du papier

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    #212 26 Octobre 2023 18:33:46

    Coucou Rascar Capac !
    Merci pour ton message. Olala je ronge mon frein j'aurais eu connaissance de ce livre un peu plus tôt je l'aurais commandé avec Une femme. Je vais attendre qu'on lance une prochaine commande Gibert...
    Tu as lu d'autres Annie Ernaux ?
  • Rascar Capac

    Magicien des lignes

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    #213 27 Octobre 2023 09:29:00

    Bonjour !
    Non, je n'ai lu que celui-là ...
  • Ciboulette

    Tourneur de pages compulsif

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    #214 27 Octobre 2023 09:40:29

    Je garde un bon souvenir de La place d'Annie Ernaux mais ce n'est pas vraiment un livre sur son père.
    En revanche, je n'avais pas du tout aimé l'Occupation :(
  • Claire C

    Passionné du papier

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    #215 27 Octobre 2023 15:27:19

    Merci pour vos passages. Ah zut, je pensais qu'elle y parlait de son père, bon, je le garde sur ma liste quand même, au moins La place semble une lecture appréciée !
  • Ciboulette

    Tourneur de pages compulsif

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    #216 29 Octobre 2023 18:22:43

    Dans mon souvenir, c'est un livre sur ses parents et le décalage entre ses origines et le milieu dans lequel elle vit.
    Mais peut-être que mes souvenirs datent un peu.
  • Marine_plume

    Magicien des lignes

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    #217 30 Octobre 2023 21:55:14

    Coucou, Claire ! J'aimerais bien découvrir également la plume d'Annie Ernaux. C'est dur de choisir par où commencer. Bonnes lectures !
  • Claire C

    Passionné du papier

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    #218 31 Octobre 2023 10:59:09

    @ Ciboulette : merci pour cette précision !
    @ Maman bouquine : Je te conseille La femme gelée si tu en as l'occasion !

    ***

    Je ferme enfin Limits to growth, the 30-Year update, de Donella Meadows, Dennis Meadows et Jorgen Randers (lien BBM).

    <image>
    Un petit point s'impose sur ce géant né il y a 50 ans (la première édition date de 1972).

    Mon histoire est un peu particulière avec ce livre. C'est d'abord mon chéri, passionné des questions écologiques, qui l'a lu (en français), et qui l'avait aussi acheté en anglais (sachant que je suis allergique aux traductions si je suis capable de lire en VO). Il m'en a lu des passages tout au long de sa lecture. Et, il a préféré que je lise le dernier chapitre, sur les questions plus humaines auxquelles je suis sensible. Je me suis donc exécutée. Et j'ai trouvé ce dernier chapitre magnifique !

    J'ai donc décidé de me lancer carrément dans ce livre depuis le début. Et le début est chouette. C'est bien écrit, c'est pédagogue, c'est fin et plein de discernement, cela permet de faire plein de liens. La préface et les trois premiers chapitres ont sonné très juste et ont été très forts pour moi.

    Une petite citation : "Some people desperately need more food, shelter, and material goods. Some people, in a different kind of desperation, try to use material growth to satisfy other needs, which are also very real but nonmaterial - needs for acceptance, self-importance, community, identity. It makes no sense, therefore, to talk about growth with either unquestioning approval or unquestioning disapproval."

    Cela m'a tellement énervée de m'apercevoir que la plupart des choses que j'utilise, je ne sais ni d'où elles viennent ni l'histoire de leur fabrication, et ce que je jette, idem, je ne sais pas ce qui se passe après. Je m'en veux d'être aussi ignorante, j'aurais pu faire différemment depuis toujours, et plus écologique, sur plein de sujets, sans que cela me coûte beaucoup ! Bon, au moins, maintenant j'essaie de faire de mon mieux sur autant de sujets possibles, ce n'est pas parfait, mais c'est déjà ça, ouf ! Ce qui est beau avec ce livre, c'est qu'il nous montre que chaque geste compte, alors ça donne du courage !

    Une fois qu'ils en arrivent à décrire le modèle mathématique et informatique utilisé pour prédire le "collapse" en fonction des comportements choisis dans les prochaines décennies, je me suis permis de survoler la lecture. Cela me parle moins, c'est plus lointain, je pense que cela s'adresse aux non convaincus ou aux politiques, je me suis sentie moins touchée.

    L'histoire détaillée du trou de la couche d'ozone (qui finit bien celle-là, non sans mal, même si le problème mettra encore des années à se résoudre) est aussi très intéressante !

    Un petite remarque quand même : ce livre est centré sur la vision "occidentale" du monde, il n'envisage pas une autre forme d'équilibre que celle que nous connaissons dans nos sociétés, avec un peu moins de biens matériels par personne, et beaucoup moins de gâchis. Cet idéal pourrait-être aussi remis en question à mon sens.

    En résumé, une lecture forte, qui nous change un peu à l'intérieur, et qui nous laisse un tout petit espoir dans cet avenir proche qui ne s'annonce pas rose.

    PS : Y a t-il moyen de choisir la taille des images des couvertures, ni trop petites, ni trop grandes ?

    Dernière modification par Claire C (31 Octobre 2023 17:07:30)

  • Claire C

    Passionné du papier

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    #219 31 Octobre 2023 15:49:18

    Une petite note ici encore. Mon compagnon vient de commencer Le siècle bleu de Jean-Pierre Goux (lien BBM). Et, en exergue il y a une belle citation d'Albert Camus :

    "Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse."

    Comme je suis sensible à cet écrivain, j'ai cherché d'où cela venait, et j'ai trouvé que ces mots appartiennent au discours de Camus lors de sa réception du Prix Nobel de littérature en 1957 (je ne savais pas qu'il avait été prix Nobel !).

    J'ai lu ce discours que je trouve très beau.

    Un autre extrait pour le plaisir :

    "Je ne puis vivre personnellement sans mon art. Mais je n’ai jamais placé cet art au-dessus de tout. S’il m’est nécessaire au contraire, c’est qu’il ne se sépare de personne et me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous. L’art n’est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d’émouvoir le plus grand nombre d’hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. Il oblige donc l’artiste à ne pas se séparer ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. Et celui qui, souvent, a choisi son destin d’artiste parce qu’il se sentait différent apprend bien vite qu’il ne nourrira son art, et sa différence, qu’en avouant sa ressemblance avec tous. L’artiste se forge dans cet aller retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s’arracher. C’est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien ; ils s’obligent à comprendre au lieu de juger. Et s’ils ont un parti à prendre en ce monde ce ne peut être que celui d’une société où, selon le grand mot de Nietzsche, ne règnera plus le juge, mais le créateur, qu’il soit travailleur ou intellectuel."
  • Delkinger

    Lecteur assidu

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    #220 31 Octobre 2023 16:38:05

    Coucou, merci pour ton retour sur Limits to growth. Ca me donne envie de le lire, peut-être à un moment où j'aurais du temps pour m'attaquer à ce mastodonte !
    Et je pense que La place sera mon prochain Ernaux (ou alors La femme gelée). Outre ceux que je t'ai cités la dernière fois, j'ai aussi lu Mémoire de fille qui parle de ses premières expériences sexuelles, et comment elle voit ça comme un échappatoire à son milieu social. Il est moins intéressant que Les années (à lire absolument) mais traite d'un sujet aussi sensible que L'événement (accrocher sa ceinture avant de lire).