#632 30 Septembre 2024 09:37:31
Wha, merci pour tes lumières My !
Je suis d'accord avec toi Ciboulette, j'ai l'impression de ne rien comprendre à ce prix Nobel pour Rolland, il va falloir que je creuse un peu dans ses écrits !
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Chaque livre est unique. Souvent, je m'enflamme en début de lecture, et puis je déchante par la suite. Là, c'est très différent. Avec le format "recueil d'articles", et le nom peu connu de Rolland, je n'avais pas beaucoup d'attentes. Et pourtant, peu à peu, au fil des pages, mon respect grandit pour cet intellectuel plein de sagesse. Et le contexte des écrits fait trembler, c'est la guerre, ce n'est pas là où la plupart des gens montrent leur plus beau visage. Côté Allemand, Thomas Mann et le prix Nobel de chimie Ostwald ont l'air d'avoir été catastrophiques...
Dans ce livre on perçoit la guerre du côté de l'esprit, je n'avais pas imaginé l'impact que les intellectuels, écrivains et autres personnalités connues avaient comme poids sur l'opinion publique et donc sur le déroulé de la guerre. Une vraie guerre idéologique s'est menée en 1914, à tel point que j'y vois maintenant plein de ressemblances avec la seconde guerre mondiale.
Une belle citation :
"Le vrai intellectuel, le vrai intelligent, est celui qui ne fait pas de soi et de son idéal, le centre de l’univers, mais qui, regardant autour, voit, comme dans le ciel le flot de la Voie Lactée, les milliers de petites flammes qui coulent avec la sienne, et qui ne cherche ni à les absorber, ni à leur imposer sa route, mais à se pénétrer religieusement de leur nécessité à toutes et de la source commune du feu qui les alimente. L’intelligence de la pensée n’est rien sans celle du cœur. Et elle n’est rien non plus sans le bon sens et l’esprit, — le bon sens, qui montre à chaque peuple, à chaque être son rang dans l’univers, — l’esprit, qui est le juge de la raison hallucinée, le soldat qui, derrière son char au Capitole, rappelle à César triomphant qu’il est chauve."