Je suis à 100 pages de la fin.
→ En bref :
J’ai vraiment beaucoup aimé ma lecture. C’est le deuxième livre que je lis de cet auteur et je lui trouve un certain talent narratif. J’ai passé un super moment de lecture, malgré les quelques défauts que je lui trouve, qui sont éclipsés par le reste.
→ Les personnages :
A la fois on les adore, à la fois je trouve que c’est un des défauts du livre. J’adore Marcus, ses tourments, ses doutes, ses peurs, c’est un personnage très humain. Eloisa est plus égoïste, moins animée par la justice et la liberté, mais j’ai adoré ce personnage, tout comme Agnete, qu’on adore tout en désapprouvant sa violence (QueenNix en parlait bien, moi aussi j’étais décontenancée par les gifles gratuites etc, et en même temps elle est animée d’une volonté de bien faire et protéger, même si elle s’y prend mal, on a envie de la pardonner, je suis complètement d'accord avec vous sur ce personnage !).
C’est les méchants qui coincent notamment. J’ai vu que vous parlez du manichéisme des personnages et je suis d’accord. Comme Winaria, j’ai trouvé qu’Ojsternik était quand même trop cruel pour être crédible. D’autant qu’il est méchant pour être méchant, sans raison autre que parce qu’il aime la cruauté et la violence. Mouerf. Raphaël ne parvient pas à se dessiner une personnalité et reste cantonnée à l’étiquette « mentor/adjudant » et là pour le coup, on voit les fils narratifs et c’est dommage.
Bref, comme vous je les ai trouvés stéréotypés et en même temps… ça a marché, je me suis totalement prise au jeu et attaché aux gentils, détesté les méchants.
→ L’intrigue :
On voit quand même certains fils narratifs comme je disais et peut-être encore plus quand on a déjà lu l’auteur : le héros épris de justice et liberté, la petite romance qui lui donne la force de lutter, le côté fantastique/sorcellerie, le mentor, le grand méchant très cruel etc.
C’est un peu dommage, et en même temps… ben ça marche (en tout cas pour moi). J’ai été complètement embarquée, je l’ai lu vite par rapport à mes habitudes de lecture et les chapitres s’enchaînaient.
Le début est très violent mais ultra immersif : on est de suite dans le vif du sujet. J’avais peur d’un début long comme je l’avais ressenti dans Les enfants de Venise. Là, on était loin du compte.
En revanche petit point sur l’intrigue : faut-il VRAIMENT autant de violence ? Okay, on est au Moyen-Âge, m’enfin les gens meurent de faim, de maladie, mais un seigneur ne tue pas réellement à la pelle ses paysans avec autant de cruauté etc… au risque de se retrouver avec une vraie révolte sur les bras et un manque de main d’œuvre. J’ai trouvé que ça faisait beaucoup quand même.
Contrairement à Dodolecture et Grominou… la touche fantastique ne m’a pas trop plu, j’ai trouvé que c’était une grosse facilité scénaristique.
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Ça permet des prophéties qui poussent le héros comme le méchant vers telle destinée, alors que ce n’était pas nécessaire. Et franchement quand il libère Emoke et que Gregor ferme les oreilles des soldats pour qu’ils passent… Vraiment grosse facilité.
Le contexte historique m’a semblé bien rendu, autant par le style que les actes des personnages etc, c’était immersif !
→ Le rythme : Dommage
Grominou, moi j’ai trouvé la première partie prenante, même si oui, un peu répétitif les horreurs de Ojst, comme je disais plus haut. C’est plutôt le passage à Constance que j’ai commencé à trouver des longueurs, j’ai trouvé ce passage peu intéressant, il ne se passe rien et ils font toujours la même chose.
Mais ce n’était pas des grosses longueurs non plus, ça ne m’a pas vraiment dérangée, j’étais dedans tout du long (surtout qu’en parallèle à la Raühnvahl, c’était intéressant !)
→ Style Petit bémol sur la qualité du travail éditorial de mon édition en tout cas. J'ai la première édition sortie et alors j'ai eu des fautes aussi flagrantes que "il partent" (pis alors le sujet il et le verbe au pluriel accolés hein) O_o On ne va pas parler des erreurs de ponctuation de dialogue où la narration se trouvait au milieu du dialogue de type :
"Tu ne peux pas faire ça. Elle baissa la voix et ramassa son bonnet. Je serais triste !
- Mais blabla."
Parce que c'était tout simplement SANS ARRÊT (j'ai inventé ce dialogue tout pourri par contre)
Parfois, j'ai un peu grimacé devant les descriptions des femmes. Okay, on est au Moyen-Âge les femmes ne sont pas bien considérées, mais enfin les descriptions des femmes pourraient être plus neutres quand ce ne sont pas les personnages qui parlent quand même. Là on nous parlait de femme en disant qu'elles étaient "florissante" "tel un fruit juteux" etc. C'était peut-être pas obligé.