#3 30 Septembre 2024 21:35:57
Effectivement, c'est un récit difficile, si bouleversant que je ne pouvais lire que quelques chapitres chaque jour, sinon je finissais en larmes. J'ai vraiment eu beaucoup de peine pour Salama, et à travers elle pour toutes ces personnes qui vivent dans la peur permanente, dans la crainte du lendemain, qui portent en elles tant de souffrance et de pertes. Quelle horreur que la guerre. Rien que de songer à tous ces petits enfants traumatisés à jamais, marqués tant sur leur corps que dans leur coeur et leur esprit, quand je pense à tous ces enfants qui ne survivent pas, qui ne naissent même pas car la mort frappe avant même leur naissance, j'ai envie de pleurer, de hurler. Et quand on ajoute à cela tous ces innocents qui meurent en tentant de fuir, en tentant de rejoindre une terre-refuge ... vraiment, ce roman nous met face à des réalités absolument terribles. C'est effroyable de se dire que tout ceci n'est pas que fiction ; on aimerait que cela ne soit que fiction.
Et pourtant, comme le dit Elojs, l'autrice a vraiment réussi à instiller de la beauté au coeur de cette horreur. Sa plume est vraiment très belle, très poétique, comme une bouffée d'air frais, comme une lueur d'espoir au coeur des ténèbres, comme une promesse pour l'avenir. On s'accroche à cette poésie comme à une bouée, pour rester à la surface, pour ne pas laisser la noirceur prendre le dessus, pour continuer à voir les couleurs. Les jolies choses. L'amour qui lie Kenan à ses petits frères et soeurs. L'amour qui lie Salama à son amie, envers et contre tout. Et bien sûr, leur amour ... même si je dois reconnaitre avoir soupiré de dépit, car j'aurai vraiment beaucoup aimé que ce roman s'écarte de ce schéma si banal. Oui, leur histoire est belle, forte, mais pourquoi, pourquoi faut-il toujours qu'il y ait une histoire d'amour dans les romans YA ? N'y a-t-il pas d'autres raisons de retrouver gout à la vie, de vouloir s'y accrocher ? Mais ce n'est qu'un détail de grincheuse : j'ai adoré ce roman !