[Kukum - Mai 2025] - Parlons du livre

Alors pour ma part, je dois bien reconnaitre que je suis un peu mitigée vis-à-vis de ce roman. Il ne m’a pas déplu, loin de là, je l’ai trouvé objectivement très bien … mais je ne sais pas, il m’a manqué quelque chose (je ne sais pas quoi) pour vraiment l’apprécier, l’aimer, le savourer. Quand j’arrivais à me motiver pour le lire, je passais un moment de lecture sympathique, mais je n’avais pas une folle envie de m’y remettre plus tard … Donc voilà, je ne sais pas du tout pourquoi car je ne trouve pas de « points négatifs » clairs, mais je ne l’ai pas aimé autant que je pensais que j’allais l’aimer.

Je dois avouer que ce n’est pas vraiment le personnage et l’histoire d’Almanda qui m’a le plus passionnée dans le roman. Alors bien sûr, c’est beau de la voir quitter tout ce qu’elle connait pour se plonger dans une culture et un mode de vie complétement nouveau par amour, et c’est vrai que leur couple était assez touchant, et aussi son intégration dans sa nouvelle famille et son nouveau peuple … mais ça ne m’a pas fait vibrer plus que cela.

C’est vraiment, justement, tout ce qui concernant la vie et la culture des Innus qui m’a fascinée. Logique, j’ai toujours eu une attirance (je ne sais pas pourquoi) pour les peuples autochtones d’Amérique du Nord. J’ai beaucoup aimé les suivre dans leurs « transhumances » de changement de saison, et j’ai surtout apprécié les moments où ils sont en pleine nature. Je trouve que la grandeur et la beauté et la puissance de la nature sont vraiment bien décrites, il y a presque un petit côté « nature writing » qui m’a énormément plu.

Comme Julie et Elilith, en tant que végétarienne, j’ai parfois eu du mal avoir tous les passages autour de la chasse, mais on sent tellement le respect et la gratitude qu’ils ont pour les animaux que ça m’a moins perturbée que je le craignais. Ils chassent vraiment par nécessité, pour survivre, et ils savent que leur propre vie dépend de ces animaux dont ils sont reconnaissants, et je trouve que c’est une belle chose. Ils ne font pas souffrir l’animal par plaisir, ils le tuent par besoin.

Pour le reste, l’arrivée des colons et de la modernité, je n’ai pas grand-chose à en dire. Je veux dire, je n’ai rien appris car j’avais déjà lu pas mal de romans/vu de documentaires sur le sujet. Donc ça m’a peut-être moins « marquée » que si je découvrais toute cette réalité pour la première fois.

Je me serai volontiers passée de l’espèce d’épilogue … Je n’ai pas trouvé que ça apportait pas grand-chose au récit, et ça détonne même avec le reste, niveau style et tout. Donc voilà, c’est en réalité un détail vu que c’est très bref, mais je n’en vois pas l’intérêt.

Alors mais tout à fait, je vous rejoins complètement, je n'ai pas trouvé ça moralisateur non plus, mais j'essaye de comprendre la nuance qui fait que parfois dans des situations qui me semblent similaires je vois beaucoup de retours qui donnent au texte un propos moralisateur alors que là, ça ne ressort pas du tout comme ça. Peut être que ton analyse est correcte Julie, je n'ai pas lus beaucoup d'autre livres sur le sujet (le seul que j'ai lus c'est une histoire d'amour et ces difficultés sont plus de l'histoire de fond qu'autre chose). En tout cas c'est clair que je me suis sentie vraiment concernée et en colère contre ceux qui ont fait vivre ça au peuple Innu (particulièrement les pensionnats et l'absence de réaction face aux meurtres des enfants sur les routes).

Et concernant le végétarisme, t'as eu bien de la chance Pandarose de jamais avoir cette question :lol: ! T'as eu celle sur le cri des tomates/carottes :lol: ?