Bonjour à tous !
Personnellement, je suis passée au mode de vie zéro déchet en 2016 - à la sortie du livre
Famille (presque) zéro déchet, que je recommande chaudement à toute personne qui veut se lancer ! C'est drôle, bourré d'idées et de recettes, et très motivant :)
Moi, je ne ferai marche arrière pour rien au monde ! J'estime avoir pas mal gagné au change : je suis certaine d'avoir fait des économies (mais je n'ai pas de preuve :goutte:), je suis devenue plus autonome en sachant fabriquer mes produits d'entretien et en connaissant sur le bout des doigts les propriétés des produits de base (savon de Marseille, vinaigre blanc, bicarbonate, percarbonate, etc.), et mon mode de vie est en adéquation avec mes valeurs - j'ai la "conscience tranquille" ! (À tort ou à raison, ça c'est une autre question^^)
En ce qui concerne la transition... Je ne sais pas faire les choses à moitié. Dès que j'ai refermé le livre, j'ai changé d'un coup tout mon mode de consommation ! J'ai même mené plusieurs fronts en même temps, puisque c'est à ce moment-là que j'ai choisi de devenir végétarienne - quand on aime se mettre des bâtons dans les roues... Mon compagnon de l'époque était perdu dans ce brusque revirement de mentalité :goutte: Il m'en a même fait le reproche plusieurs fois.
D'ailleurs, peu de mes proches ont compris ma démarche - en 2016, on commençait tout juste à entendre parler du véganisme, et le zéro déchet n'était pas du tout répandu. Il a fallu que ça fasse son petit bout de chemin, année après année, pour que les commerçants cessent de me jeter des regards éberlués quand je refusais les sacs en papier, par exemple^^ Ou que ma famille arrête de croire que je ne mangeais plus de viande par caprice. Mais maintenant, c'est beaucoup plus facile : le zéro déchet est souvent quelque chose de bien vu, et mon végétarisme est beaucoup mieux accepté par les inconnus que je rencontre.
Pour ce qui est du compost en ville, je suis dans la même situation que toi, Genièvre. Là-dessus, j'ai dû ruser. Je vais un peu entrer dans les détails de mon parcours :
- En 2018, je conservais mon compost dans un tupperware au frigo, et une à deux fois par semaine, j'allais le jeter dans un parc municipal - après recherche, j'avais réussi à en trouver un pas trop loin qui possédait un compost public. De plus en plus de parcs de ma ville (Bordeaux) ont mis ça en place.
- En 2019, j'ai eu la chance de travailler dans une épicerie spécialisée dans le vrac et le local, et tous les employés pouvaient ramener leur compost en allant travailler pour que les patrons puissent l'utiliser pour leur terrain (c'était
tellement pratique...)
- En 2020, ne travaillant plus dans cette boutique, j'ai de nouveau voulu déposer sauvagement mes épluchures dans un coin de parc comme j'avais l'habitude de le faire... Et j'ai constaté avec déconfiture que c'était interdit ! Le compost du parc était clôturé, cadenassé, verrouillé. Après étude, je me suis rendue compte qu'il y avait plein d'autres composts partagés dans la ville de Bordeaux, mais pour tous, même chanson : il faut les contacter pour s'inscrire (par téléphone ou mail) et croiser les doigts pour qu'il reste de la place ! Car apparemment, la conscience des Bordelais s'est massivement réveillée pendant l'année 2019, et ils ont été si nombreux à vouloir revaloriser leurs déchets organiques qu'il a fallu filtrer les entrées. Donc c'est ce que j'ai fait, et depuis quelques jours à peine, je suis inscrite comme membre actif d'un compost partagé
Et pour finir, mon "bilan poubelle" est assez positif puisque je mets six mois à remplir un sac de 30 litres (en vivant seule et sans compter le recyclage). J'ai la "chance" d'avoir un petit studio pas très engageant pour les invités, donc je reçois peu et je suis très peu concernée par ton dilemme, Genièvre (rendre ou ne pas rendre leurs déchets aux invités ?). Comme la question se pose peu pour moi, je suis assez laxiste et j'accepte leurs déchets comme un effet secondaire indésirable propre aux soirées entre amis^^
D'ailleurs, si tu me permets de donner mon avis, si j'étais toi, je ne le ferai pas. Au début, j'avais commencé à le faire, mais les gens ont plutôt mal réagi : "Qu'est-ce que ça change que mon paquet de chips soit dans ma poubelle ou la tienne ?" "Comment veux-tu que je ramène ça ? J'ai pas de sac !" "Dis donc, tu serais pas un peu extrémiste, toi, maintenant ?" Et en fin de compte, c'est vrai : un déchet reste un déchet, peu importe dans quelle poubelle il est. Son destin restera le même.
En fait, j'ai réalisé que je percevais ma poubelle comme un score : il fallait être aussi près que possible de zéro. C'était mon indicateur d'impact environnemental. Mais finalement, j'ai appris à regarder plutôt ce que j'achetais que ce que je jetais : le vrai indicateur est là. Tant que tu auras une vie sociale chez toi, il y a des déchets d'autres gens chez toi.
Voilà pour mon expérience du zéro déchet !