#87 22 Juin 2012 22:50:18
J'arrive un peu mille ans après la bataille mais il est vrai que c'est un livre qui me tient à coeur.
Je comprend que le style très XIXe, que je qualifierai de gothique, puisse ennuyer : c'est une esthétique particulière à laquelle tout le monde n'est pas sensible (comme ça c'est bien, il y en a pour tous les goûts).
Pour ma part, c'est une langue maintenant désuette que je trouve très agréable. Quant au choix de l'épistolaire, c'est suffisement exotique, surtout à l'époque des messageries instanées, pour que j'y trouve un grande saveur. J'aime aussi que grâce à ce choix, on a les informations avec un train de retard. Et comme ce sont des gens du commun qui vivent les événements, on voit à travers leurs mots ce doute : ai-je rêvé ou non ? suis-je en train de devenir fou ? Au final, on ne voit jamais, si je me souviens bien (détrompez moi le cas échéant), dracula sous sa forme vampirique. Des ombres, des impressions, ses compagnes, son cercueil et ses ravages, mais LUI, très très peu. Ca ajoute au suspense et à cette ambiance sombre, proche de la folie. C'est un choix très pertinent (mais en même temps, qui suis-je pour juger de la pertinence des choix littéraires d'un artiste comme Stocker :) ? )
Et c'est le livre de référence, pour moi mais je crois pour tous, de toute les littératures vampiriques. Je conseille d'ailleurs l'excellent film de Copolla, qui en fait une adaptation libre mais très intéressante. Vous en avez peut-être déjà parlé plus haut, mais j'avoue ne pas avoir lu l'intégralité du fil :sifflote:
Je n'ai toutefois pas ressenti de pitié pour le personnage de Dracula, qui n'apparait pas comme si malheureux que cela de son sort. Il a perdu son âme, donc il n'en a plus (ceci est une lapalissade magistrale... j'entend par là que par voie de conséquence, il ne connait plus le regret), et puis Vlad Tépès n'était pas réputé pour sa douceur déjà de son vivant... quant à sa cousine Elisabeth Bathory, n'en parlons pas.
Enfin, Stocker est irlandais, et il nous prouve (si c'était encore nécessaire) que pour l'imaginaire, ce sont les rois !!!
Faudra que je le relise, tiens !