Yuling : le coeur du dragon

 
    • Gwenouille

      Néophyte de la lecture

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      #1 15 Mai 2012 22:39:46

      Bon, je me lance, même si je redoute quelque peu les commentaires... >.<
      En tout cas, j'espère que vous prendrez autant de plaisir à lire ce prologue que moi à l'écrire. Bonne lecture !

      Prologue


           

      Les dragons n'étaient pas affectueux. Tout du moins, c'est ce qu'affirmait le gouvernement qui veillait à entretenir leur mauvaise réputation. Selon leurs dires, ils étaient féroces, sanguinaires, d’énormes brutes prenant plaisir à tuer leurs proies ; en trois mots, des bêtes sauvages ! Et pour cette même raison, on ne pouvait laisser de tels prédateurs se mouvoir librement dans les rues du royaume.
           Deux milles ans auparavant, le roi Alvin le Quatre avait mené une campagne d'envergure afin d'affirmer sa position au sein du Conseil des Huit. Il avait ordonné à ses troupes le massacre des bêtes, sombre avertissement aux dirigents qui nourrissaient l’espoir d’envahir son royaume ; quiconque oserait s'en prendre à lui se verrait écrasé !
      Enfin... C'était la version officielle. En réalité, il avait trop peur de ces monstres pour l'admettre et préférait les savoir morts que rôdant dans les rues de sa cité à la tombée de la nuit. 
           Son successeur, Alvin le Cinq – surnommé le Rondouillet – s'était montré encore plus persuasif. C’était un petit homme corpulent, aux idées bien arretées et enclin à la folie, le genre d’homme que toute personne saine d’esprit évitait de côtoyer... Il n’était guère apprécié du peuple, mais ses sujets se gardaient intelligemment de le lui faire savoir ; qui savait ce qui aurait pu leur arriver ?
           Car Alvin le Cinq n’était pas seulement fou, mais aussi cruel ; un concentré de méchanceté réuni dans un corps grassouillet et répugnant. Oh ! Il ne s'était pas contenté de massacrer les pauvres bêtes. Non ! Tant de puissance dans un même corps... Quel gâchis ! Il préférait les fouetter jusqu’à ce que les dragons, aussi magistraux soient-ils, se soumettent à ses moindres exigences ; sentir le pouvoir l’abreuver sous les gémissements stridents de ses victimes agonisantes ; sentir leur souffle rauque contre son visage lorsque les créatures, impuissantes, l’imploraient de leur regard vitreux... L’important étant qu’ils y perdent leur âme !
           Son prédécésseur s’était contenté de les anéantir. Mais lui, Alvin le Cinq, en génie qu’il était, en avait fait de véritables détritus de la création que l’on pouvait torturer à souhait ! Il avait d’ailleurs écrit une multitude de manuscrits à ce sujet...
      Mais le véritable chef-d’oeuvre de son règne restait la mise en place de ses magnifiques arènes. Ah, que de force, que de puissance, que de beauté réunies en ce lieu ! Il se félicitait d’avoir laissé leur chance à ces rénégats de mercenaires... Ils pouvaient ainsi se racheter de maniere utile : leurs combats contre les dragons sauvages étaient un concentré de puissance et offrait à son public, des spectacles à couper le souffle ; regorgeant d’ingéniosité, les malfrats se défendaient la mort aux trousses - après tout il en allait de leur vie !
           La fin de chaque duel était écrite d’avance : le dragon périssait dans d’atroces souffrances, sous les cris acharnés de la foule acclamant son nouveau Héros. Et lui, monarque de génie, était le maître qui avait orchestré cette resplendissante symphonie ! Quelle fierté !
           Si Alvin avait su qu’il perrirait quelques années plus tard, il aurait probablement consacré ses derniers mois à repousser la date de sa mort. Mais il n’en savait rien. Et ce fut par un soir d’été, alors qu’une brise caressante chantait dans les feuilles des arbres, que le monarque fou succomba à ses délires et se noya « malencontreusement » dans une fontaine de son jardin privé, faisant naître ragots et moqueries. Il laissa derrière lui un royaume ravagé et un palais en ruine. Le pauvre homme, qui avait consacré l’essentiel de sa vie aux monstres l’ayant englué dans sa folie, marqua tout de même l’histoire à jamais comme ayant été le pire monarque qui soit.
          A sa suite, vint Alvin le Six, puis Alvin le Sept, puis Alvin le Huit, puis... Bref. Pendant cent cinquante ans, les Alvin se succédèrent sans que l’on puisse constater de changements notoires. Ils passèrent le plus gros de leur vie à renflouer les caisses de la trésorie royale, une tâche ingrate qui leur valut une piètre réputation, si bien qu’ils furent oubliés dès lors qu’ils passèrent l’ame à gauche.
           Jusqu’à ce qu’arrive Alvin le Douze. A sa naissance, il fut surnommé Alvin le Bon, à l’image du sentiment de paix et de sérénité tranquille qu’il dégageait. Il passa sa plus tendre enfance sous le regard bienveillant des nourrices qui le choyèrent, entouré de gens aimants, et respecté pour son intelligence ainsi que sa sincérité.
           Beaucoup virent en lui le sauveur qui viendrait les libérer du lourd fardeau de la vie. Les dernières décénnies avaient été difficiles, et les pauvres paysans ployaient sous des taxes toujours plus nombreuses. Si bien que lorsqu’Alvin fut en âge de s’intéresser à la politique, plus de la moitié des gens du royaume placèrent en lui leurs espoirs et le soutinrent dans son ascension au pouvoir.
           Alvin le Douze était tout le contraire de ses prédécesseurs. Il était souriant, jovial et accueillant ; le genre d’homme à qui l’on accordait toute sa confiance sans se soucier de se voir ensuite dupé. Outre cette facette chaleureuse, il regorgeait d’idées plus innovantes les unes que les autres dont, parmi elles, celle d’élever les dragons.
      A cause de leur mauvaise réputation – insufflée en grande partie par ses aieux – Alvin le Bon se vit obligé d’instaurer un système de sécurité qui permettrait aux dresseurs d’accorder aveuglement leur confiance aux bêtes. Pour cela, il fit appel à tous les Donneurs du royaume, ces personnes qui avaient la capacité de créer des choses extraordinaires, et les incita à passer un pacte magique qui lierait leur cœur à celui des dragons. Les premiers se montrèrent réticents et il fallut insister lourdement pour qu’ils se lancent dans l’aventure.
           Mais Alvin était un monarque déterminé. Armé de patience, il persévéra dans la voie qu’il s’était choisie : les générations de dragons suivantes offrirent de meilleurs résultats, et on observa que, comparés à leurs collègues qui s’étaient retrouvés là plus de force que de gré, les Donneurs volontaires se liaient plus facilement.
           Apres quelques années, les nouvelles générations de dragons avaient gagné en docilité. Remarquant les considérables progrès de son projet, Alvin décida de rendre les choses plus officielles. Il ordonna la construction de dragonneries dans toutes les grandes villes du royaume, l’idée étant de se façonner une armée aérienne qui, en cas d’attaque, pourrait intervenir n’importe où et en un temps record. Les Donneurs répondirent au nom de « Dragonniers » et il fut donné à la notion de liaison, le terme de « Fusion ».
           L’idée d’Alvin fut qualifiée de succès le jour où, par une matinée hivernale, une nouvelle espèce de dragon fit son apparition. Alors qu’il n’en existait, jusqu’à présent, que des noirs, des verts ou des bleus, ce fut un dragonneau aux écailles rouges qui perça férocement la coquille du dernier œuf de la couvée.
           Pour pouvoir tenir tête à ce nouvel énergumène, qui mêlait à la force brute une bonne dose d’intelligence, il fallait désormais avoir un cœur infaillible. Les humains s’adaptèrent : posséder le Don devint nécessaire, mais fut loin d’être suffisant. Pour discerner les personnes capables d’appréhender la présence d’un dragon au quotidien du reste des mortels, on mit en place un système de recrutement basé sur des qualités bien précises. Et les personnes qui réussirent ce test furent appelées « Héros ».

    • isallysun

      Cauchemar des auteurs

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      #2 22 Juin 2012 05:01:13

      J'essaie de te lire ce w-e et de te donner mes comms car je vois que je ne l'ai pas fait!
    • isallysun

      Cauchemar des auteurs

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      #3 10 Août 2012 20:02:48

      J'ai trouvé que ton prologue commençait sec avec la première phrase.
      Certaines phrases sont trop longues et contiennent plusieurs idées, mais malgré tout, ça coule plutôt bien.
      J'ai remarqué des coquilles sur maniÈre et aprÈs et j'ai un doute sur périrait .
      Sinon, je n'ai pas le roman en main, mais j'ai de la difficulté à y voir un prologue et je trouve dommage de ne pas entendre plus parler de dragons. Voilà.