Je suis malheureusement tout à fait d'accord avec toi, Avalon et ce roman a été une grosse, grosse déception pour moi.
Commençons par le début : les pins vampires. Soit. Disons que ça passe. Sauf que bon, honnêtement, c'est plus drôle que flippant (ça me faisait surtout penser à un mauvais film d'horreur, le genre où on se bidonne de bout en bout). L'idée des mutations génétiques était bonne, très bonne, même (quoique moyennement justifiée) mais dans ce cas, il aurait mieux valu se cantonner aux bestiaux vivant dans la forêt. Beaucoup plus crédible.
Second point : les personnages. Franchement, je ne pensais pas un jour croiser AUTANT de personnages stéréotypes dans le même livre.
D'abord il y a Khalid : honnêtement, c'est celui qui m'a le moins agacée, et j'aimais bien ses petites boutades sur les babouches.
Théo : le "militaire aux yeux de gosse" (j'y reviendrai). Et là, je dois méchamment râler.
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Franchement, M. Marcastel, mais que vous est-il passé par la tête??!! C'est quoi ce suicide imbécile, là? C'est pour fourrer dans la tête des jeunes générations que le suicide, c'est quand même trop cool, précisément quand ça sert à rien mais qu'on peut le revêtir d'un semblant de gloire héroïque?
Juste pour tenir la main d'une mourante (dont il a, au demeurant, rien à carrer, car oui, je vous rappelle que jusque-là il était transi d'amour pour Fanie. Il suffit qu'une donzelle se prenne une balle pour décider que "Ah, merde, celle-là aussi c'était l'amour de ma vie, zut alors, faut qu'on meurt ensemble".
D'autant que le Théo ayant manifestement apporté l'artillerie de sa base, la bombe pouvait sauter à distance.
Johan : alors, là, franchement j'hésite.
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Vais-je d'abord évoquer le côté beau-gosse-ténébreux-torturé, l'aspect je-suis-un-psychopathe-mais-je-me-soigne ou encore je-ne-veux-pas-grandir-mais-je-me-permets-de-donner-des-leçons à tout le monde?
Oui, voilà, je ne sais pas quel côté m'a le plus agacée.
Côté clichés, ça ne s'arrête malheureusement par là, mais tout détailler serait un peu long. Je passe rapidement sur les péripéties que j'ai trouvées toutes plus capillotractées les unes que les autres. Des scénarios apocalyptiques, j'en ai lu et, heureusement, tous n'ont pas jugé nécessaire de sombrer dans le grandguignolesque.
Quant au style, ma foi, dire que je n'ai pas accroché est un euphémisme. Au départ, ça m'a semblé très bien. Passé la page 50, après avoir trouvé une dizaine de fois les mêmes expressions, ça m'a rapidement gonflée. J'avais l'impression de lire du Terry Goodkind ou D. J. MacHale
(et c'est pas un compliment). Oh, certes, il y a des passages très beaux, poétiques, métaphoriques, avec un style indéniable. Mais quand on réutilise systématiquement les mêmes tournures, non, ça ne passe pas. Ainsi, Fanie, est "la petite fée eurasienne", Théo le "militaire aux yeux de gosses", etc.
En somme, je pense que l'auteur a voulu aborder plein de thèmes (trop) dans le même roman. Le projet était super mais la réalisation part complètement en quenouille, malheureusement. Le roman aurait certainement gagné à être subdivisé, de façon à traiter séparément certains sujets. Là, il y a trop de choses incompatibles dans la même enveloppe et c'est vraiment dommage, parce que tout perd de son sens.
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Entre l'histoire d'amour et d'amitié, l'aspect "survie", l'équipée aventureuse, la critique de la société, la sonnette d'alarme écologique, les réflexions sur l'histoire et la société en crise, on ne trouve pas ce que l'auteur a souhaité privilégier ; tout est traité à coups de trop peu et, du coup, tout est superficiel.
Un roman avec un grand potentiel, mais trop de points faibles. Dommage.