#1 10 Décembre 2012 21:06:22
Coucou tout le monde,
Alors, aujourd'hui j'ai bien envie de vous faire partager un écrit que j'ai fais récemment. Ce n'est pas vraiment un "chapitre" puisque c'est une rédaction que j'ai eu à faire il y a peu pour un cours de français. J'étais inspirée, j'ai eu 20/20 et j'aimerais vous la faire partager :) . Ca n'est pas une histoire, c'est une sorte de "témoignage" que je n'ai pas vécu. Mais le sujet m'a tellement plu, que voilà ^^
Pour commencer, voilà le sujet: "Vous imaginerez la lettre qu'un soldat de la 1ère guerre mondiale écrit à un membre de sa famille ~ Minimum 45 lignes"
Voilà voilà, lisez et je serai ravie de savoir ce que vous en pensez :) :
Verdun, 20 avril 1916
Mon chez fils,
Voilà longtemps que je ne t'avais pas écrit. Il faut dire que mes lettres seraient bien répétitives si je t'écrivais tous les jours. Cette guerre, mon fils, elle ne rime à rien.
Je suis las de me battre pour des idées que je ne partage pas. Tu ne peux imaginer ma souffrance morale: Tous les jours, j'ôte des vies humaines, à des soldats qui pourraient être des voisins, des amis. A chaque personne tuée je m'en veux d'exister. Je vois la lueur dans les yeux de ma victime s'éteindre, je m'imagine sa famille et tout le monde qui va le pleurer. Atroce ! Je ne me reconnais plus. En plus de devenir une machine à tuer, je suis maigre, sale, je ne dors plus. Les conditions dans les tranchées sont déplorables, nous vivons parmi les rats et les cadavres. La nuit, nous ne dormons que deux ou trois heures au mieux. Trop de terribles images hantent nos esprits. Nous seront probablement marqués à jamais.
Marquées par cette horreur constante qui règne au front. Un véritable bain de sang. Quand je suis au combat, mon cerveau ne fonctionne plus, j'agis sans réfléchir. Je marche, presqu'à l'aveugle, dans les nuées de poussière. Je vois des amis tomber sous mes yeux, mais je ne peux rien faire. Le bruit des tirs m'écorche les oreilles, les lamentations des soldats à terre m'écorchent le coeur. Mais je continue. Je tue les soldats ennemis que je croise. Cela dure à peine dix secondes: Je repère ma cible, je la tue et je recommence. Comme çi tout était normal. Comme si ces massacres étaient nécessaires.
Mais ils le sont pour eux, pour ces généraux, ces commandants, ces hommes qui vivent la guerre à distance. Le pire ce sont ceux qui sont derrière nous au front, ces chiens de petits gradés ! Ces hommes là sont sans foi ni loi ! Ils font la guerre pour faire la guerre, pas pour une cause quelconque. Ils envoient des hommes à la mort pour rien. Ici par exemple: Demain, je dois repartir au front pour Verdun. Cet endroit n'est pas un lieu stratégique, les soldats sont envoyés à la mort pour le plaisir de ces quelques monstres. Mais qui sont t'ils ? Qui sont t'ils pour décider de la vie et de la mort des soldats ? Qui sont t'ils pour juger ce qui est bien ou ce qui est mal ?
Parfois, je suis tellement à bout que je songe à m'enfuir. A quoi bon me battre pour rien ? Mais je ne le ferais pas. La seule chose qui me tienne en vie est l'espoir de vous revoir un jour. Si je tente de fuir, je serai exécuté par ma propre patrie. Et Dieu sait ce que l'on pourrait vous faire à vous. Je ne prendrais pas ce risque, même si l'envie ne me manque pas.
Je ne sais pas quoi te dire d'autre, mon fils. A part que je suis heureux que tu sois trop jeune pour rejoindre cette guerre. J'espère que tout sera bientôt fini. Embrasse ta mère, tes soeurs et mes frères, je compte sur toi.
Ton père, soldat de la Patrie
Voilà, ce n'est pas extraordinaire, mais ça m'a ouvert la voie vers un autre style littéraire et je me suis rendue compte qu'écrire du réalisme, c'était pas mal non plus.
Marine.
PS: j'avais fait une mise en page, mais tout se met à gauche sur le forum ^^