[Keyes, Daniel] Des Fleurs pour Algernon

Je ne reviendrais pas sur l’histoire car tout est dit dans le résumé. Ceci étant dit, Daniel Keyes signe une œuvre profondément psychologique sur l’humain.
Dès la première page, nous faisons connaissance avec Charlie à travers son compte rendu, qu’il tiendra continuellement tout au long du roman. Et cela à travers son évolution mentale puis sa rechute. Et de fait les premières pages sont assez difficiles car il écrit vraiment comme il parle, donc attention les fautes d’expression et d’orthographe !! Mais du coup, on comprend facilement le retard mental de ce personnage qui n’adhère qu’à une chose : devenir plus intelligent. Et sa rechute en est d’autant plus dure car maintenant il sait ce qu’il va devenir à nouveau.
Grâce aux divers comptes rendus, nous vivons son expérience et du coup nous ressentons, connaissons, et vivons ses sentiments personnels. C’est très difficile de constater qu’il s’aperçoit que les êtres qu’il pensait être ses amis se moquaient en fait de lui, de se rendre compte du rejet de sa mère à cause de son retard mental, de constater que le trop d’intelligence exclu autant que le pas assez…..
Le seul souhait de Charlie est d’avoir des amis et d’en être aimé, mais tout cela s’avère difficile pour lui lorsqu’il connait le plus haut sommet du savoir. Car à trop vouloir en faire il rejette encore plus les autres en les faisant se sentir inférieur. Mais peut-on le blâmer pour cela car il ne peut pas du tout gérer ce qui lui arrive, ni le freiner.
Je n’ai pu m’empêcher de souffrir et de compatir à ses souffrances lorsqu’il se rend compte des moqueries, du rejet, de son statut de « souris de laboratoire ».  J’ai trouvé important de noter ce passage lorsque le professeur Nemur parle de Charlie à un congrès : « Dans un certain sens, il est le produit de l’expérimentation psychologique moderne. Au lieu d’une coquille vide dépourvue d’esprit, un fardeau pour la société qui ne peut que craindre son comportement irresponsable, nous avons un homme digne et sensible, prêt à prendre sa place de membre actif dans la communauté. » C’est la phrase qui a fait le plus de mal à Charlie car il s’aperçoit qu’être simple d’esprit ne lui donne pas la place de n’importe quel homme ou femme.

Je dois dire que Daniel Keyes a réussi à écrire un fabuleux roman, et il nous fait vivre l’histoire de Charlie comme si nous étions lui ! A tel point qu’il fut difficile pour moi de laisser ma lecture en pause durant la journée.

Quelle formidable lecture j’ai eu pendant 2 jours avec ce roman ! Je mets quiconque au défi de ne pas ressentir quoi que ce soit en le lisant. C’est un véritable coup de Cœur !