Mon dieu. Je n’ai dû pleurer que pour trois romans. Celui-ci en fait partie. Ce roman est… stupéfiant. Déjà dans le thème, dans l’idée, mais aussi dans la façon qu’a eu l’auteur de raconter l’histoire. Franchement, j’ai peut-être eu un peu de mal durant les premières pages, mais je ne regrette absolument pas ma lecture. Et maintenant, je ne suis même pas certaine d’avoir les mots pour rédiger cet avis.
Au début, j’ai été charmée par la couverture, si atypique de par sa vive couleur jaune et simplement le titre écrit en noir, c’est intrigant, et quelque peu angoissant : tout ce qui me plaît. Et mon impression s’est avérée vraie.
Sachez que l’histoire, racontée par Joseph –alias Joe-, est révolue. On le comprend dès le début car, en effet, l’un des points faisant l’originalité de l’œuvre, c’est que le texte est celui d’un journal, écrit par Joe à l’intention d’une certaine Maria (je ne vous dit pas qui c’est, pour vous laisser le mystère). Du coup, en lisant, on se dit que rien ne pourra plus changer ce qu’il s’est passé, vu que c’est le passé justement. Ainsi, on se demande ce qui a pu se passer pour que Joe en arrive à écrire ce qui sert de prologue, et l’on se plonge avec délectation dans le récit.
La tension inexorable, la violence et les émotions présentes dans le texte prennent le lecteur à la gorge, si bien que j’ai encore une boule à l’estomac tandis que j’écris. C’est ahurissant de voir à quel point chaque mot nous touche, à quel point on peut lire de plus en plus vite le livre, pour arriver à cette fin…. Mince, j’aurais dû me douter qu’elle serait ainsi. Ce roman m’a vraiment fait mal, pas dans le mauvais sens du terme, mais il m’a sacrément chamboulé.
En fait non, je ne crois pas que je saurais faire un avis semblables aux précédents. Je ne peux pas. Pas quand l’émotion du texte est si violente. Phrase après phrase, on est traversé par de la peur, de l’angoisse, de l’amour, de la tendresse, et de la tristesse.
Alors franchement, je remercie du fond du cœur Trevor Shane pour ce roman, pour son inventivité et son talent d’écriture. C’est haletant, dur, douloureux et adulte. En somme, il est compliqué de le lâcher quand on est lancé dedans. On reste plongé au cœur de l’histoire, même après en avoir lu les dernières lignes. Tout va en s’accélérant, et l’on redoute le dénouement au fur et à mesure.
Suivre tout du point de vue de Joe, qui raconte dans ce cahier sa vie, cela nous plonge littéralement dans cette période si importante pour lui, celle où son existence a été irrémédiablement chamboulée. On ressent ses doutes, son trouble, ses peurs, comme si c’était nous qui la vivions.
De la Guerre, on ne sait finalement pas grand-chose, juste que chaque camp essaye de survivre et de vaincre l’autre. C’est une lutte sans merci dont personne ne se souvient l’origine.
Les personnages sont très vrais, très réalistes, et l’on s’attache profondément à eux. Ils évoluent dans un monde sombre, sans pitié.
Nous sommes donc propulsés dans une ambiance oppressante où le fatalisme prédomine, où l’émotion nous broie le cœur mais dont on ne peut se détacher. J’ai franchement hâte de lire la suite, dont nous n’avons aucune date pour le moment.