#9 04 Juin 2013 16:03:56
Rockfoodandbooks a écritJe l'ai lu assez jeune, quand j'étais au lycée, et j'avais trouvé ça vraiment pénible à lire. Intéressant, mais vraiment trop pénible pour apprécier ma lecture. Mais depuis j'ai lu Semmelweis, la thèse de médecine de Céline, que j'ai adoré, et du coup je pense que je suis passée à côté de Voyage au bout de la nuit. Peut-être que j'étais trop jeune. Tout ça pour dire que je compte le relire sous peu !
C'est peut-être plus un livre à parler qu'à lire. ;) Je l'ai relu une deuxième fois en janvier dernier et ça a coulé tout seul, un régal ! La première fois, c'est difficile de passer de la narration traditionnelle des romans habituels à un langage parlé restitué dans l'écrit, ce qui était un travail proprement colossal de l'aveu même de Céline. Les tournures de phrases tendent forcément beaucoup plus de pièges que dans les livres "normaux". C'est un livre hors-format, donc forcément il peut dérouter le lecteur qui n'a pas l'habitude de retirer ses "pantoufles", disons. C'est ce qui fait toute la richesse, toute la subtilité, la délicatesse aussi, du Voyage, un livre rempli de poésie, avec de rares éclats de lumière dans la nuit de Bardamu, mais d'autant plus éclatant qu'ils apparaissent dans un univers triste. Plein d'humour, d'ironie, de dégoût, de désillusion, de tendresse aussi... Il n'est pas que "crasseux" comme certains le disent. Ce livre pour moi tient du miracle. Son discours est universel, c'est un cri qui se distingue nettement des autres cris retentissant au milieu de la condition humaine. Chaque page recto verso de cet ouvrage contient une vérité. Mais Mort à crédit est bien plus déroutant, va beaucoup plus loin en dehors des frontières classiques de la littérature et ne laisse pas indemne non plus.
Dernière modification par Luis (04 Juin 2013 16:09:12)