Second roman envoyé par les éditions Gallimard jeunesse, je suis vraiment ravie par cette sublime découverte.
Cette histoire est celle de Standish, un garçon dyslexique, qui ne sait ni lire, ni écrire, et dont il n’y a pas grand-chose qu’il sait faire. Il est mis à part, il subit des moqueries et des passages à tabacs assez souvent, en clair, il est rejeté par tous. Le fait qu’il ait un œil bleu et un marron n’aide pas non plus. Il vit seul en Zone Sept avec son grand-père, son Papou.
L’histoire tourne autour des problèmes de Standish, mais surtout autour d’un secret concernant
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l’homme de la lune caché dans la cave de son grand-père, ce qui se trouve derrière le haut Mur construit près de chez eux, et l’alunissage prévu pour très bientôt pour l’Etat.
C’est une dystopie bien mystérieuse. En effet, Standish est très vague sur tout cela, et on a un peu de mal à saisir les petits détails. La grande Patrie, pays de la race de la pureté, est sous le signe de la répression. Chaque rébellion, avérée ou non, est sévèrement punie. Les disparitions que cela occasionne ne causent aucun questionnement chez les autres, ils préfèrent tous se taire. Standish vit dans la Zone Sept, la zone des impurs, des parias. Ils sont privés de tout et constamment surveillés. C’est la zone des rebelles, des inadaptés au modèle en vigueur dans la Patrie.
On ne sait pas grand-chose sur l’univers, mais au final je n’ai pas trouvé cela gênant du tout. Les quelques informations que l’on a suffise, je trouve, à comprendre l’histoire.
Standish est un garçon solitaire, mal dans sa peau, essentiellement à cause du fait qu’il est rejeté par tout le monde (hormis quelques rares personnes). On s’attache peu à peu à lui, tandis qu’il évolue au fil des pages, mûrissant et prenant son courage à deux mains pour changer les choses et retrouver Hector.
Hector, son seul ami, a disparu subitement, ainsi que sa famille. Sans lui, Standish se sent complètement perdu et seul. Tous les deux rêvaient de partir sur Juniper, une planète qu’ils ont inventés de toute pièce, avec leurs habitants, leurs ennemis, etc.
Ce rêve, cette planète inventée, vient de Standish, de son imagination. Tout cela est très important dans le texte, ça lui permet de tenir le coup, de garder espoir, de résister aux brimades et aux coups durs, aux souffrances.
Les chapitres sont plus ou moins courts, voire très courts, certains ne faisant en effet même pas une page entière. Cela donne un effet percutant, un peu décousu, à l’image de l’esprit de Standish.
Egalement, le récit, raconté par Standish, entremêle le présent et des morceaux du passé avec Hector. Au début, pendant qu’il attend le directeur, le garçon nous raconte sa rencontre avec son ami. Cela continu, avec plus ou moins de fluidité, jusqu’à ce que les deux se rejoignent.
C’est un récit fort, touchant, chargé de messages et de morale. C’est un texte sur la liberté, la force de la vérité, le courage. On comprend qu’il faut croire en ses rêves, apprendre à dépasser ses différences, croire qu’on peut accomplir des choses, peu importe qui on est. L’histoire est spéciale, on ne peut pas le nier. Toutefois, c’est justement ce qui m’a plu. C’est bizarre et étrange, mais addictif pour ma part. Pour preuve, je l’ai dévoré en quelques heures.
L’auteure à une plume plutôt spéciale qui nous entraine rapidement dans le récit. Elle maîtrise son texte. Toutefois, je regrette un peu le fait qu’elle n’ait pas plus développé l’univers et les personnages. On se pose beaucoup de question sur la Patrie, sur ce pays, le passé, sur Standish, etc., et on n’a pas de réponses véritables, ce qui est dommage car on peut être vite perdu en lisant.
La fin est bouleversante, poignante. Clairement, mon cœur s’est fendu pour ce garçon rejeté par tons mais bien plus courageux qu’eux. Et puis, je ne m’attendais pas à une fin comme ça.
Une fois ma lecture terminée, je suis restée bouleversée, chamboulée par cette histoire, cette fin. Je n’ai même pas de mot pour décrire mon ressenti. Cela dit, je pense que l’histoire pourrait gêner et ne pas plaire à certains. Mais le mieux est de se faire son idée soi-même.
En bref, un récit perturbant, spécial qu’il faut, je pense, tenter pour se faire une idée par soi-même.
