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- Premier chapitre d'un roman : des avis SVP :)
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#1 30 Novembre 2013 20:41:08
Bonjour, j'ai une amie -que je ne citerai pas- qui a écrit 17 chapitres d'un roman fantastique, et vu qu'elle se sent "dénuée de talent" et que je pense le contraire, j'aimerais des avis objectifs sur son premier chapitre :)
Chapitre 1Une pluie torrentielle s’abattait sur la grande ville, obscurcie par une nuit sans lune. Les rares badauds encore dehors, s’empressaient de courir s’abriter sous les porches des magasins. Les enseignes lumineuses, clignotant par intermittence, brillaient d’un éclat nouveau sous les salves d’eau régulières et un clapotis aliénant résonnait contre les carreaux de la grande lucarne, plongeant le studio dans une ambiance étrange, rythmée par la douce mélodie qui s’échappait du poste…Une brume compacte opacifiait la faible clarté des lampadaires au-dehors. Une alarme de voiture, criarde et aiguë, dérangeait le calme serein de cette nuit de tempête.
Assise devant la grande fenêtre de sa seule pièce à vivre, Alex Davies regardait le manège d’une société en proie à l’empressement et à l’égocentrisme. Elle qui aimait ces instants hors de l’espace temps où le pouvoir véritable de la nature se déchaînait sans censure aucune, était agacée par la manie des gens à ne pas profiter de choses aussi simples qu’exceptionnelles. Elle se rendait compte que le pays ou la culture n’y changeait rien. Ici comme ailleurs, les Hommes réagissaient de la même et affligeante manière.
Lasse de la musique qu’elle n’écoutait même plus, Alex se leva pour éteindre la chaîne. Elle fit un détour par le côté cuisine de son logement et prit une cannette de soda avant d’aller s’affaler sur le clic-clac qui lui servait à la fois de lit et de canapé. Croisant ses jambes sous elle, la jeune fille se permit un retour en arrière pour se remémorer son arrivée à Londres…
Cela faisait maintenant deux mois qu’elle vivait dans la capitale anglophone. Fuyant la France, son pays natal, elle avait émigré en Angleterre, terre de ses origines maternelles. Elle était arrivée avec son culot et sa volonté uniquement. Une valise, un sac à dos et sa guitare en guise de compagnie, Alex avait misé sur son cran et son caractère pour pouvoir se faire une place dans cette ville unique. Les premiers jours avaient été loin d’être simples car errant de motels miteux en chambres d’hôtes douteuses, l’adolescente avait eu à faire concessions et sacrifices. Mais à force de convictions, elle avait réussit à décrocher un travail dans un bar du centre ville qui, s’il ne lui apportait aucune satisfaction personnelle qu’elle quelle soit, lui permettait au moins de se nourrir et de dormir dans un lieu décent. Et c’est ce qu’elle cherchait en venant à Londres : un nouveau départ. Une vie basée sur l’autonomie et les responsabilités…Un asile pour profiter d’une solitude désirée depuis fort longtemps. Alex voulait oublier un passé douloureux qu’elle espérait avoir laissé en France, loin derrière elle.
La jeune fille de 18 ans pouvait profiter d’une liberté durement acquise ici, et rien ni personne n’allait l’empêcher de tracer la route qu’elle s’était autorisée à suivre. Surtout que son installation découlait de multiples réflexions. Elle n’avait pas sauté dans un train en partance pour l’île britannique sur un coup de tête. Non. Elle avait mûrement réfléchit à la question et en avait conclu que son seul échappatoire résidait dans le commencement d’une existence vierge de tous problèmes et de tous souvenirs qui la torturaient en France…
Un éclat de tonnerre violent ébranla le ciel, faisant trembler les parois du studio et sortit Alex de ses pensées. Elle tourna la tête une dernière fois vers l’extérieur avant de se lever et de se diriger vers l’entrée. Elle enfila ses chaussures, prit sa veste et sortit du petit appartement.
Dans la ruelle où débouchait la montée de son immeuble, Alex ne vit pas âme qui vive. Une douce bruine avait remplacée la tempête alors la jeune blonde mit sa capuche qu’elle descendit jusqu’à la naissance de son nez et puis elle se mit en marche. Ses rangers claquant sur le bitume londonien.
Le vent cinglait la ville violemment, faisant dangereusement pencher la cime des arbres. Le bruit métallique des lampadaires qui luttaient contre la tempête emplissait les rues sombres d’une mélodie lugubre. L’adolescente, elle, regardait la scène depuis le renfoncement d’un magasin. De là où elle était, le froid glacial ne l’atteignait pas. Elle fumait une cigarette. La fermeture de sa veste était descendue au niveau de sa poitrine, laissant apparaître un cou nu, sans rien d’autre qu’une simple chaîne en argent, sertie d’un pendentif en forme de Ying et de Yang. Le bijou n’avait rien de spectaculaire, quoi que légèrement brillant, il était de ceux dont la valeur sentimentale dépassait largement la somme dépensée.
De l’autre côté de la rue, l’enseigne d’un bar accaparait le regard de la jeune fille. Elle releva sa manche, regarda l’heure qu’affichait sa montre et, après avoir jeté sa cigarette d’un geste sec, releva son col et traversa la route. Une fois devant le pub, et sans attendre une seconde de plus, Alex poussa la lourde porte d’ébène. A l’intérieur, une ambiance calfeutrée accueillait une clientèle en grande partie habituée. Quand la porte émit un grincement significatif, tous, se retournèrent vers la jeune blonde et lui firent sourires et gestes de bienvenue. Celle-ci prit à peine le temps de répondre d’un geste de tête bourru et marcha vers le comptoir. Un homme brun et charismatique, d’une quarantaine d’années environ, lui offrit une grimace moqueuse en guise de salut.
- Le jour où tu viendras à l’heure je te donnerais une augmentation de salaire Alex, dit-il d’une voix qui trahissait une ironie non contenue.
- Je suis à l’heure Chris, émit simplement l’adolescente d’un ton las et blasé.
- Non, tu es en avance d’au moins trois quarts d’heure.
- Et après ? Vous êtes le seul patron qui rechigne à voir ses employés faire des heures supplémentaires non rémunérées.
- C’est une demande voilée ? demanda Chris avec un franc sourire.
- Non patron. J’énonce juste un fait. Estimez-vous heureux…Je suis une employée exemplaire, exprima Alex avec un sourire en coin.
L’homme explosa d’un rire bruyant avant de faire un clin d’œil à la jeune fille. Celle-ci lui répondit de la même façon avant de se diriger vers la salle des vestiaires. Elle y posa son long manteau de cuir noir, puis marcha vers le fond de la pièce où une porte métallique passait inaperçue dans l’obscurité de la pièce. Au moment où elle allait baisser la poignée, une voix l’en empêcha.
- Alex, tu comptes sortir dehors en débardeur ?
Quand l’adolescente se retourna, elle vit Danielle qui se tenait debout face à elle, les mains de chaque côté des hanches et une expression sévère sur le visage. La jeune blonde leva les yeux au ciel avant de lever les mains en signe de reddition.
- Ca va Dan’, je vais prendre mon manteau.
- Et ne me regarde pas avec cet air là, tu risques d’attraper la mort avec le froid qu’il fait dehors…Sois un peu raisonnable Alex, si ce n’est pas pour moi, fais le au moins pour toi. Tu sais bien que j’ai tendance à m’inquiéter inutilement, dit la jeune femme d’un ton tranquille.
Alex souffla. Elle savait que sa collègue avait raison. Quand elle passa à côté de Danielle et qu’elle vit son regard empli de tendresse, l’adolescente ne pu s’empêcher de lui offrir un de ses sourires en coin légendaire. La serveuse plus âgée lui répondit de la même manière puis toutes deux sortirent dehors. Une fois à l’extérieur, Alex prit sa place habituelle et se cala, un pied contre le mur et une main dans la poche. Danielle quant à elle, eu un léger frisson et s’emmitoufla un peu plus dans son manteau. Un silence agréable s’était installé entre les deux jeunes femmes quand la porte métallique s’ouvrit, laissant apparaître le patron.
- Alex, explique moi à quoi cela sert-il que tu vienne en avance si c’est pour tuer le temps à fumer et à discuter avec les autres serveurs ? Demanda Chris avec une sévérité surjouée.
- Je ne suis en aucun cas responsable du manque de sérieux de votre personnel boss, répliqua l’adolescente avec un sérieux tout aussi surfait.
- Ah, merci beaucoup Alex ! Vraiment, j’apprécie ton soutien ! exprima Danielle.
Tous trois rirent à gorge déployée puis finirent leurs cigarettes en silence. Une fois terminé, ils rentrèrent à l’intérieur et reprirent leur poste sans un mot de plus. Alex prit place derrière le bar et Danielle se chargea de la salle. Chris, quand à lui, se dirigea vers son bureau.
Le bar était bondé, le personnel travaillait à un rythme effréné et Alex jonglait entre service et vaisselle. Les autres serveurs avaient tout de suite été surpris de l’aptitude innée de l’adolescente à enchaîner le travail avec une facilité parfois déconcertante. Ils avaient été rapidement étonnés de voir que la jeune blonde ne rechignait à aucune tâche et qu’au contraire, semblait se charger des diverses corvées avec plaisir ou du moins avec un professionnalisme à toute épreuve. Malgré son manque de sociabilité, ils appréciaient le travail que fournissait Alex et qui leurs avaient enlevés, à tous, un grand poids.
Une fois le service terminé, tous se saluèrent avant de rentrer chez eux. Alex fut la dernière à partir et après être passé en coup de vent dans le bureau de son patron pour lui dire au revoir, sortit du bar à son tour. Elle fut à nouveau accueillit par la nuit noire et n’en fut que plus satisfaite. Depuis son arrivée à Londres, l’adolescente passait la majeure partie de ses journées en compagnie de l’astre nocturne et appréciait plus que tout son rythme de vie. La nuit l’avait toujours attirée, et ce, depuis son plus jeune âge. La jeune blonde posa ses yeux sur la voûte céleste en frôlant distraitement son pendentif, puis se mit en marche, désireuse de faire fuir les souvenirs qui commençaient à hanter son esprit.
Une bonne demi-heure était passée depuis le début de la promenade nocturne de l’adolescente quand celle-ci se massa le pont du nez, une migraine vrillant ses tempes depuis maintenant 15 minutes. Voyant que la marche n’aiderait aucunement à faire partir la douleur, Alex se décida à rentrer chez elle. Se faisant, elle se dirigea vers la première rame de métro qu’elle croisa, et s’engouffra à l’intérieur. Quelques minutes plus tard, la jeune blonde remonta à la surface et marcha encore un peu avant d’atteindre son immeuble. Elle grimpa tranquillement les 6 étages qui la séparaient de son studio puis Alex passa la porte de chez elle et se déchaussa à l’entrée. Arrivée à hauteur de la petite table de son salon, elle récupéra la télécommande de sa chaîne et enclencha le lecteur. Une musique aux notes mélancoliques emplit le studio et l’adolescente se dirigea vers le frigo pour y prendre une bière. A peine s’était elle assise sur une des chaises du bar que son téléphone se mit à vibrer dans la poche de son jean. L’écran affichait l’identifiant de Danielle et la jeune blonde se demanda ce que sa collègue pouvait lui vouloir une heure après la fin de son service. Quand elle décrocha, une voix joviale lui répondit.
- Salut jeune demoiselle !
- Bonsoir Dan’…
- Quel manque d’enthousiasme ! Heureuse de constater que mon appel te rempli de joie, dit la serveuse plus âgée avec une pointe d’ironie.
- Je viens de rentrer chez moi à l’instant Dan’ alors j’aimerais savoir ce qu’il y a de si urgent pour que tu m’appelles à 3 heures du mat’.
- Tu fais quoi ?
- Je te l’ai dit, je viens de rentrer chez…commença l’adolescente.
- Oui j’ai compris mais ça te dirait de sortir boire un coup au centre ville ? Je n’ai aucune envie de dormir et j’aurais aimé que tu m’accompagnes dans mon errance nocturne.
- Dan’, me considérant comme une personne normalement constituée, contrairement à toi d’ailleurs, je comptais aller me coucher dans peu de temps…
- Bon si tu ne veux pas sortir, laisse moi au moins passé chez toi un petit moment…
- Dan’…souffla la jeune blonde.
- S’il te plaît…supplia sa collègue.
Alex, sachant qu’elle ne trouverait pas le sommeil avant quelques heures, hésita un instant.
- Allez, juste une heure, pas plus promis, relança la serveuse.
- Une heure alors…
- Oui ! Juré. J’arrive, je ne suis pas loin de chez toi ! A tout de suite.
- Mais tu…
L’adolescente entendit le signale sonore de fin de communication. Elle secoua la tête en signe de dénégation. Décidément, sa collègue était vraiment spéciale. Alex posa son portable sur la table basse et ferma les yeux un instant, se laissant emporter par la musique. Mais son repos fut de courte duré, dix minutes plus tard, quelques coups résonnèrent contre la porte de son appartement. Elle se leva pour ouvrir et fut accueillit par un sourire ravi de Danielle.
- Avoue que tu avais déjà prévu ma réponse…Pas loin de chez moi hein ? Demanda l’adolescente en levant un sourcil sceptique.
- Je sais que tu ne peux rien me refuser, répliqua la serveuse plus âgée avec un sourire malicieux.
Alex sourit en coin et invita sa collègue à rentrer avant de fermer la porte et de se diriger à nouveau vers le frigo.
- Tu veux boire quelque chose ?
- Qu’est-ce que tu me proposes ?
- Bière, soda, eau, jus d’orange, lait, ou je peux faire du café.
- Un café si ça ne te dérange pas, le froid de cette ville m’achève.
L’adolescente ne put s’empêcher de rire moqueusement et quand elle tourna les yeux vers Danielle, celle-ci lui tira la langue. Toutes deux se mirent à rire doucement avant qu’Alex pose une tasse fumante en face de son aînée. Celle-ci la remercia d’un hochement de tête et s’assit en face de la jeune fille. Puis, elle inspecta le studio de sa collègue d’un œil inquisiteur avant de reprendre la parole, une mimique mystérieuse au coin des lèvres.
- Je te voyais plutôt comme une fille mal organisée à l’appartement jonché d’objets divers et variés, qui se moque du rangement ou de toute forme d’ordre mais je remarque que je me suis trompée, émit Danielle sans quitter son sourire énigmatique.
- Heureuse de te surprendre Dan’ et de déroger à ma réputation de junkie mal famée, répliqua Alex avec une grimace pleine d’ironie.
- Tu me surprends chaque jour jeune demoiselle mais ne le prends pas mal…La première impression est rarement la bonne.
- C’est censé me rassurer ?
- Pas nécessairement.
L’adolescente secoua la tête en souriant. Danielle ne manquait pas une occasion de la chercher et Alex se faisait un plaisir de répliquer. La relation qu’elles avaient construite était spéciale mais apportait à la blonde une sorte de sérénité plaisante. Les deux jeunes femmes buvaient en silence quand soudain Danielle eu un hoquet de surprise. Alex la regarda d’un air interrogateur mais la serveuse s’expliqua.
- Tu écoutes du K’s Choice toi ?
- C’est un fait oui et alors ?
- Ca m’étonne de toi c’est tout…dit la serveuse les sourcils froncés.
- Mon Dieu Dan’…Qu’est-ce qui ne t’étonnes pas venant de moi, sa ira plus vite ?!
- Pas grand-chose, je l’avoue.
L’adolescente explosa de rire en voyant l’air perdu de sa collègue. Celle-ci après un moment d’hésitation, rejoint Alex dans son fou rire. Après quelques minutes d’euphorie, elles se calmèrent et reprirent leur sérieux. Puis la serveuse plus âgée entreprit de poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis le début de sa relation avec Alex.
- Alex…Je sais que c’est mal venue de ma part de te demander ça mais je t’avoue que ma curiosité me perdra…
La blonde fronça les sourcils mais ne dit rien, laissant sa collègue finir sa phrase.
- Je voulais savoir pourquoi tu étais venu vivre ici…Je veux dire, tu ne parles jamais de ta famille ou de tes amis et cela m’a toujours étonnée…
L’adolescente baissa la tête. Danielle, croyant l’avoir énervée s’empressa de continuer.
- Ecoute, je te demandais ça juste comme ça Alex. Je ne cherche pas à te tirer les vers du nez, c’est juste que je te considères comme assez intéressante pour en connaître un peu plus sur toi…Vraiment, ne crois pas que je veux juste satisfaire une curiosité malsaine, j’ai seulement envie d’en savoir un peu plus sur la jeune demoiselle mystérieuse qui travaille avec moi.
Alex releva les yeux, un sourire au coin des lèvres, son regard était voilé par quelque chose que la serveuse plus âgée n’arrivait pas à décrypter. Elle allait s’excuser mais la jeune blonde la devança.
- Dan’, arrête de justifier chacun de tes actes…Tu finis par perdre toute crédibilité. Si tu as envie de savoir, assume, au lieu de te dérober. Parfois j’ai l’impression que tu as peur que je te morde, exprima clairement la jeune fille avec un large sourire.
- Je…C’est que, j’ai compris avec le temps que tu n’aimais pas parler de toi alors j’ai souvent peur de te pousser dans tes retranchements et que tu te fermes à toute communication.
- Si c’était réellement le cas, je pense que tu ne serais pas chez moi à l’heure d’aujourd’hui. Je te l’accorde, moins je parle de moi mieux je me porte mais cela ne doit pas t’empêcher d’être toi-même non plus. Si je t’ai laissé devenir un minimum proche de moi c’est qu’il y a une raison Dan’. Tu es une personne franche, vraie, c’est ce que j’aime chez toi, alors n’essaye pas d’être différente.
- C’est la première fois que je t’entends dire un truc pareil, exprima Danielle légèrement sous le choc.
Alex se contenta de sourire en coin avant de prendre la parole à nouveau.
- Pour répondre à ta question, je te dirais seulement que je n’ai plus aucune famille, ni amis pour pouvoir en parler…Si je suis venu vivre ici c’est simplement parce que plus rien ne me retenait en France.
- Mais pourquoi ici ? Je veux dire l’Angleterre est le dernier pays où j’irais…A choisir j’irais dans le sud, là où il fait chaud et beau…
La serveuse plus âgée avait énoncé ça avec une telle sincérité qui frôlait l’innocence, qu’Alex ne put s’empêcher de rire.
- Dan’, franchement, il y a des jours où je me demande comment tu fais pour sortir des répliques pareilles.
- Mais quoi ?!
- Rien, laisse tomber. On ne pourra jamais te changer.
Danielle fit une moue boudeuse avant de sourire nerveusement en voyant le regard malicieux de l’adolescente.
- Tu ne te moquerais pas de moi des fois ?
- Pas du tout, répondit Alex en levant les mains en signe de reddition.
- Peu crédible. Vraiment, exprima-t-elle avec une grimace ironique.
L’adolescente se contenta de lui faire un clin d’œil et la serveuse se détendit, consciente que la jeune blonde ne faisait que la taquiner comme à son habitude. Le silence prit à nouveau place dans l’appartement et les deux jeunes femmes se contentaient d’apprécier la compagnie de l’une et l’autre.
La soirée se déroula tranquillement. Elles discutèrent de tout et de rien, échangeant leurs avis sur la musique, l’actualité et le cinéma. Danielle se faisait un plaisir de raconter des anecdotes comiques sur le Fire’s Angels et sur ses clients aussi loufoques les uns que les autres et Alex expliquait un peu comment était la vie « à la française ». Danielle, bercée par ses illusions anglaises était surprise de découvrir la France sous son véritable jour. Elle buvait les paroles de l’adolescente en se promettant d’aller visiter ce pays dès qu’elle en aurait la possibilité. Puis, après trois longues heures de discutions ponctuées par rires et étonnements, les deux jeunes femmes retinrent un bâillement violent. En voyant l’heure sur sa montre, Danielle émit un sifflement stupéfait.
- Mon Dieu, j’ai largement dépassé l’heure là.
- En effet, répliqua simplement l’adolescente avec un sourire en coin, une heure pas plus hein ?
- Hum…Oui bon, je vais y aller, s’empressa d’ajouter Danielle d’un air gêné.
L’adolescente rit légèrement avant de se lever.
- Ca va Dan’, ce n’est pas comme si tu t’étais incrustée. Je n’ai pas vu l’heure passé moi non plus. Ca m’a fait plaisir de parler avec toi de toute façon alors merci d’être passée.
La serveuse plus âgée se contenta d’offrir un large sourire à sa collègue avant que celle-ci ne la raccompagne jusqu’à la porte d’entrée. Elles se quittèrent sans un mot, et Danielle fit un signe de main à la jeune blonde avant de s’engager dans les escaliers. Une fois seule dans son studio, Alex sentit la fatigue peser sur ses paupières. Elle se déshabilla et après une douche rapide, se coucha et s’endormit presque aussitôt.Dernière modification par Oukouloumougnou (06 Décembre 2013 14:45:24)
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#2 30 Novembre 2013 20:52:09
C'est très correct. Très descriptif et un style narratif qui n'est pas le mien (j'écris aussi) mais rien de mauvais. Ne t'inquiète pas, je pense aussi ne pas avoir de talent, c'est émotif un écrivain. =D
Tu pourrais lui demander un synopsis sinon ? histoire d'y voir plus large. -
#3 30 Novembre 2013 20:53:36
J'y cours de suite :) -
#4 30 Novembre 2013 21:35:13
alors euh je vais lire ce long chapitre mais je voudrais quel type de critique tu veux? des simples avis ou un décorticage de récit, genre qu'est-ce qui va et qui va pas? etc...
la longueur de ma critique en sera changée pour beaucoup : entre quelques lignes et un pavé ^^ c'est pas le même temps passé sur la réponse ^^.
Sinon je vais lire et je donnerais au moins mon avis ^^. -
#5 03 Décembre 2013 18:51:41
Bonsoir,
Ne sachant pas quel type d'avis tu recherches comme l'a si bien mentionné Solnorr, je vais te de donner un avis bref mais clair. Ce qui n'est pas évident mes côtés auteur et ex éditeur s'avérant tenace.
Tu as un style qui est assez fluide. Le tout se lit bien, tes phrases sont bien tournées déjà un bon point. Par contre, pense à bien insérer la ponctuation de tes dialogues afin de rendre le récit plus clair sur ce point. Il est parfois difficile de passer à d'un dialogue à une autre partie du texte sans tirets, guillemets,... Sinon je ne peux que t'encourager, une plume agréable à lire, une bonne maîtrise de la description,...
N'hésite pas si tu as besoin de conseils entre temps, curieux de lire la suite et je l'avoue un synopsis serait le bienvenue.
Bon courage pour la suite. ;) -
#6 06 Décembre 2013 14:38:03
Par contre, pense à bien insérer la ponctuation de tes dialogues afin de rendre le récit plus clair sur ce point
Oops, je n'avais pas vu mais les ponctuations ne se sont pas "copiées/collées" (ce qui est très étrange...) car elles sont bien présentes dans le texte ^^
Je vais essayer de rééditer cela !!
Sinon, tout type d'avis sont les bienvenus (ce n'est pas mon texte mais celui d'une amie donc je compte bien lui faire part de vos réactions :)) -
#7 07 Décembre 2013 13:42:33
Bon je vais critiquer assez rapidement, en partie parce qu'on a que le premier chapitre.
Je pourrais critiquer le scénario mais pas sur un seul chapitre.
En tout cas je peux dire que l'écrivaine maitrise parfaitement le français sous toutes ses formes, son récit est fluide et la langue se marrie (?) à merveille avec les situations etc.
MAIS... mais, il y a toujours un mais... je trouve que son style d'écriture ne s'accorde absolument pas à un style fantastique, son style me fait beaucoup penser à Guillaume MUSSO ou autre roman à l'eau de rose, et je trouve que ça jure un peu avec le fantastique.
A savoir aussi, est-ce qu'elle fait un roman de genre fantastique ou heroic-fantasy? Attention à ne pas confondre. Je ne juge pas mais je préfère prévenir, pour l'instant cela semble bien être du fantastique mais attention à ne pas confondre ces deux styles si rapidement amalgamés ^^.
Dans tous les cas je trouve que le style d'écriture (je n'aime pas ces mots mais je ne saurait comment dire autrement :derder:) ne correspond pas avec le genre de récit qu'elle choisit.
Voilà, je pourrais décortiquer un peu plus si j'ai une suite et décortiquer le style d'écriture de la demoiselle pour trouver ce qui me gène entre son écriture et son genre de récit...
Au plaisir ^^.
Solnorr -
#8 07 Décembre 2013 19:27:03
A savoir aussi, est-ce qu'elle fait un roman de genre fantastique ou heroic-fantasy? Attention à ne pas confondre. Je ne juge pas mais je préfère prévenir, pour l'instant cela semble bien être du fantastique mais attention à ne pas confondre ces deux styles si rapidement amalgamés ^^.
Ha bah y a une très grosse différence c'est sûr. :goutte:
Le fantastique, c'est " l'apparition du surnaturel, paranormal ou de ce qui ne s'explique pas, dans la vie quotidienne ".
l'héroic-fantasy c'est " une histoire se déroulant dans un monde imaginaire, plus ou moins sombre, avec un seul héros lutant contre les forces du mal ".
Après, même sans les étiquettes on voit la différence.
Sinon, pour l'écriture du présent chapitre, c'est vrai qu'elle n'est pas " percutante ", on reconnait bien une écriture féminine (je ne dis pas que toutes les femmes auteurs ont un style forcément plus romantique que cash) mais c'est aussi ce qu'on lit souvent dans la bit-lit qui est un sous genre du fantastique après tout. Je trouve que c'est convenable. Sinon, il y a peut être trop de volonté de faire quelque chose de joli. Trop d'effets dans les phrases. C'est ce que tu voulais dire ? -
#9 07 Décembre 2013 23:07:39
Après, même sans les étiquettes on voit la différence.
Ouip mais je préfère prévenir que guérir, beaucoup ne font pas la différence ^^.
Et pour les phrases c'est ça en fait, je trouve que ce sont de très jolies phrases et que c'est très attrayant, alors que le fantastique ce doit d'être beaucoup plus percutant, presque violent avec son lecteur, regardez La Venus d'Île par exemple, ou les récits fantastique de Maupassant (ou Flaubert je sait plus) de type La Cafetière et Le Miroir, pour les plus connus. Les auteurs utilisent des style d'écritures très perturbants et, je dirais, déchirés, comme pour signifier que quelque chose ne va pas et casse ou déchire les habitudes.
Je m'exprime bizarrement mais je ne saurais dire mieux.
Après je ne dirais pas qu'il y a trop d'effets dans les phrases, je dirais plutôt qu'il n'y a pas le bon effet, là on a un effet "joli" ou "bien fait", ou encore un effet "plaisant". Si son genre de récit est véritablement le fantastique, il faudra qu'elle passe à un style beaucoup plus "coupant", "gênant" ou encore inattendu.
un livre peut être bon s'il a un bon fond, il peut être bon s'il a une belle forme, mais si la forme colle au fond, il est génial en général. Et c'est là qu'elle développera vraiment son style personnel d'écriture, et c'est là qu'elle sentira son talent si je peux dire.
Pour l'aider si elle veut je peux lui dire que moi quand j'écris, il m'arrive de ne pas avoir la forme que je veux et je sens que quelque chose cloche, alors je recommence jusqu'à ce que je trouve la forme qui correspond au fond que je veux faire passer. Et là, en général (c'est ce que j'appelle "sentir son talent") tu te fais totalement dépasser par ton texte et tu n'as pas de questions à te poser, les mots viennent d'eux-même et se déversent dans le bon sens sur le papier.
Si elle veut se sentir talentueuse et si elle veut écrire avec plaisir, elle atteindra forcément ce stade. -
#10 08 Décembre 2013 00:25:50
Comme tu dis, ça vient pas du premier coup. Je suppose que ça dépend si on décide d'amener le fantastique vers l'effroi ou vers le merveilleux. Mais la je peux pas en dire plus, je n'ai lu que des récits fantastiques " percutants " aussi, qui ne passent pas par quatre chemins.
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