J'ai liké la Page du Diable

 
    • Mirage Affable

      Livraddictien débutant

      Hors ligne

      #1 10 Juin 2014 18:11:54

      Bonsoir à tous, dévoreurs (et dévoreuses) de livres !

      Je travaille actuellement sur un site de nouvelles en ligne, sur lequel je compte poster un nouveau chapitre toutes les 2 semaines.  J'aimerais soumettre les premiers chapitres à votre jugement implacable de contovores !

      J'y raconte l'histoire de Julian Solis, un jeune homme qui a commis l'erreur de "liker" la page Facebook des Associés du Diable. Il a le sentiment d'avoir cédé une part de son âme à un être mystérieux et met tout en œuvre pour "disliker" la fameuse page ; en vain. Celle-ci semble maudite, à tel point qu'il se demande si elle n'est pas réellement tenue par le Diable ou ses Associés.

      L'histoire se compose de chapitres courts, suivant les mêmes personnages et le même fil rouge, mais ayant chacun un thème propre. Afin de ne pas encombrer le sujet, je vais utiliser des balises spoiler.

      Prélude - Comment perdre son âme en un clic ?


      Spoiler (Cliquez pour afficher)

      Une heure. Voilà maintenant une heure que Julian Solis se tient devant son ordinateur portable, faisant défiler les différentes pages des sites internet, sans le moindre intérêt. Tout est fade, formaté, rien ne parvient à chasser sa lassitude, et certainement pas les messages intempestifs l’invitant à rencontrer une fille de sa région.  Soudain, ô miracle, un site attire son attention : la page Facebook des Associés du Diable.  La Diable disposerait-il donc de son propre compte internet ? L’idée plaît à notre héros, suffisamment en tous les cas pour tromper son ennui l’espace d’un instant. Quoi de plus légitime alors, que de « liker » la page en question ? Il s’exécute aussitôt.

      Le temps se fige, un frisson le parcourt ; une vision étrange vient tout juste de le saisir. Une silhouette indistincte, vaporeuse, s’immisce dans son esprit et d’un geste vif semble effleurer son âme. Puis il revient à la réalité et commence brusquement à regretter sa décision. Aurait-il commis une erreur ? Peut-être, mais ce qui a été fait… ne peut être défait…

      Trois jours s’écoulent… Julian est de nouveau devant son ordinateur.

      « Mesdames et messieurs les égarés du net,

      Aujourd’hui, je ne suis pas d’humeur à vous parler de mes frivolités habituelles … Non, aujourd’hui, je vais élever un peu le débat et partager avec vous mes réflexions. Cela demeurera, bien entendu, de la philosophie de comptoir. Si vous voulez  de la vraie réflexion, de haute volée, lisez plutôt Nietzsche ou Aristote (pour ma part, c’est déjà fait).

      Bref, revenons-en au titre de mon billet : comment perdre son âme en un clic ? Plus le temps passe, et plus internet et les réseaux sociaux prennent une part importante dans notre vie, au point de devenir envahissants. On voit une page qui nous plaît, on clique sur j’aime, et on accepte de dévoiler des informations nous concernant… sans même savoir comment elles seront utilisées. Il est même probable que certaines sociétés en sachent plus sur vous que vos propres parents.

      Mais pour être honnête, si vous souhaitez déballer votre vie personnelle à des inconnus, ça vous regarde. Là n’est pas mon propos. Si j’ai décidé d’écrire ce billet, c’est parce que je pense que nous avons franchi un cap. Il y a trois jours, je suis tombé sur cette fameuse page dont tout le monde parle dernièrement : Les Associés du Diable. Et je dois dire qu’ils ont déployé les grands moyens. Si votre regard parvient à se détourner des filles magnifiques qui ornent le site (j’ai aussi remarqué la présence de quelques hommes) vous noterez alors que la page propose toute une gamme de « produits branchés ». Fatalement, tout comme vous, j’ai liké. Mais pas pour les mêmes raisons… Simplement parce que j’aimais l’idée que le Diable ait sa propre page. Quelle erreur ! A ce moment précis un frisson m’a parcouru…

      J’ai lu un peu plus en détails le discours de cette page… et je l’ai trouvé étrange. Ceux qui tiennent le site semblent nous inciter à vivre notre vie « à fond », sans contrainte, sans conséquence. J’ai essayé ce mode de vie, deux ans plus tôt, il est parfait pour mourir jeune... Par réflexe, j’ai préféré annuler mon clic et « disliker » la page en question. C’est alors que j’ai été pris d’un malaise plus perturbant que le précédent, comme si je venais d’attirer sur moi l’attention d’un être invisible ; et mon front s’est mis à ruisseler de sueur. Cela vous paraîtra sans doute stupide, mais j’ai immédiatement « reliké » la page. Je me suis alors apaisé.

      Mais je m’interroge toujours… Ai-je complètement déliré ? Quel est le but de ces gens, exactement ? Et si nous avions réellement affaire aux Associés du Diable ?

      Fut un temps, nous imaginions que les pactes diaboliques étaient scellés dans le sang, sur de longs parchemins. Mais l’époque de Faust est révolue, finies les messes sataniques, il faut vivre avec son temps ! Le Diable l’a peut-être compris ? A l’heure de la dématérialisation, il ne serait pas surprenant que les pactes avec le Démon soient conclus en un clic.

      Quelle est votre expérience à ce sujet ? Surtout, n’hésitez pas à me traiter de fou (je sais de toute manière que je suis plus intelligent et lucide que les trois-quarts d’entre vous).


      Petit Magicien Désabusé »

      Julian Solis vient de terminer la relecture de son dernier billet, destiné à son blog wwwpetitmage.com, dont le nom complet est : Les frivolités du petit magicien désabusé. Un titre assez long, voire pompeux, auquel il n’a pas trop pris le temps de réfléchir mais qui lui convenait bien au moment où il a créé son blog. Aujourd’hui, il le trouve pitoyable. Mais qu’importe.

      Julian Solis habite une petite ile cosmopolite de six millions d’habitants, située aux abords du continent européen, et qui, pour une raison mystérieuse, ne fut découverte que deux siècles plus tôt par les autres civilisations. Etonnamment, elle ne fut jamais nommée par ses habitants ; c’est pourquoi les nations voisines se contentèrent de la désigner sous l’appellation de l’Ile, en toute sobriété. Mise à part cette particularité, il s’agit d’un pays comme les autres dont les habitants sont de parfaits citoyens du vingt et unième siècle. Pourtant, il serait fort fâcheux de croire que ce territoire est négligeable, car il sera amené à faire parler de lui dans un très proche avenir…

      Mais revenons-en à notre héros, le dénommé Julian Solis. Il a récemment fêté sa vingt-sixième année et travaille dans une société nommée « Wizard Hat », spécialisée dans l’évènementiel. Leur devise ? « Tout ce que vous souhaitez, nous l’avons dans notre chapeau ». L’entreprise ne se contente pas d’organiser des évènements en grande pompe, elle propose également des services de sécurité, des campagnes de communication, des produits dérivés, des voitures de location et fournit ses propres plats.
      Vous devrez vous contenter de ces informations sommaires pour le moment, en révéler davantage constituerait une atteinte à la vie privée de notre ami. Toujours est-il que Julian a eu l’audace d’aimer la page Facebook du Diable, et ce soir, au moment de se coucher, il est en proie aux doutes.

      Pour un conspirationniste tel que lui, certains signes ne trompent pas. Cette page a très certainement produit un changement en lui… Aurait-elle bouleversé sa vie ?
      Pour ne rien vous cacher, très certainement. Mais pour en savoir davantage, nous vous invitons à lire la suite de ce récit, que nous espérons palpitante.



      Chapitre 1 - Peut-on rompre un pacte avec le démon


      Spoiler (Cliquez pour afficher)

      Est-il possible de vendre son âme au diable par un simple clic sur internet ? C’est la question cruciale que se pose Julian Solis depuis qu’il a eu l’audace d’indiquer qu’il aimait la page Facebook des Associés du Diable. A première vue, cet acte pourrait paraître anodin. Les Associés du Diable est actuellement l’un des sites internet les plus en vogues. Les internautes y trouvent leur content de produits de marque : vestes, jeans, sacs, mascottes, alcool en tous genres… Mais au-delà de cet aspect purement mercantile, Les Associés du Diable véhiculent avant tout un état d’esprit : « Soyez libres. Ne laissez personne vous dicter votre conduite. Rebellez-vous… »

      A la réflexion, Julian Solis n’apprécie pas ces individus et il souhaiterait ardemment défaire ce qu’il a fait, en « dislikant » leur page Facebook. Néanmoins, par une superstition peut-être excessive, il craint d’attirer sur lui une menace indicible, en tentant de « rompre » ce pacte avec le Diable. Le voilà pris au piège, et pour lui, cette situation est inacceptable. Un an et demi plus tôt, il mettait fin à une relation amoureuse aussi passionnée que destructrice ; sa copine de l’époque, Océane, souffrait d’une forte addiction à l’héroïne et avait eu le bon goût de l’entraîner dans sa chute. Pour s’en sortir, il avait dû quitter la jeune femme, certainement la pire des drogues, et entamer une longue période de désintoxication.

      Depuis ce sinistre jour, il combat farouchement toute forme de dépendance ; c’est pourquoi il ne prend que des forfaits sans engagement, même si ça lui revient plus cher, et il n’accepte jamais les cartes de fidélité des magasins, quitte à renoncer aux cadeaux offerts. Et dès qu’il devient anxieux, il se contente de mâchouiller ces « saloperies » de gums mentholées.

      Malgré ses états d’âme, notre héros doit, pour l’heure, se rendre à son lieu de travail : la société Wizard Hat, spécialisée dans l’évènementiel, comme vous le savez sans doute déjà. Aujourd’hui, Julian n’est pas d’humeur à prendre les transports et à subir la compagnie des badauds. Il enfourche donc un vélib et pédale à vive allure en direction de son lieu de travail. Le bâtiment de la société, haut de cinq étages, est facilement identifiable grâce à l’enseigne qui trône au-dessus de l’entrée : un chapeau et une baguette de magicien.

      Le jeune homme pénètre dans l’immeuble, salue nonchalamment les hôtesses d’accueil, puis fait de même avec les collègues qu’il croise sur sa route, plus ou moins chaleureusement selon les affinités qu’il partage avec eux. Quelques minutes plus tard, il pousse la porte de son spacieux bureau, situé au troisième étage, qu’il partage avec deux autres collègues.  Il s’apprête à s’installer sur son fauteuil attitré, mais un obstacle de taille se dresse sur sa route : Jack Leboeuf. Qui est Jack Leboeuf ? Un homme athlétique, dépassant allégrement le mètre quatre-vingt-dix, qui occupe la fonction de responsable de la sécurité. A l’arrivée de Julian, il est en train de discuter avec Agathe, l’une des trois occupantes légitimes du bureau. Les cheveux châtains de la sympathique jeune femme, en harmonie avec ses yeux noisette, sont attachés en queue de cheval, comme à l’accoutumée.

      _ « Tiens, Julian, ça fait plaisir de te voir ! », s’exclame Jack, constatant que le jeune homme le fixe.
      _ « Jack, si j’avais vingt kilos de muscle en plus, je t’aurais dégagé de ma place depuis longtemps… »
      _ « On dirait que je l’ai échappée belle ! », poursuit l’importun, en quittant le siège.
      _ « Tu as une petite mine, Julian », fait remarquer Agathe . « Tu as passé une mauvaise nuit ? »

      Son collègue lui fait alors part de ses craintes concernant le site des Associés du Diable, qu’ils soupçonnent d’être des individus malveillants.

      _ « Je vois… », déclare la jeune femme, à la fin de l’exposé. « Tu m’excuses un instant ? Je dois passer un coup de fil à l’hôpital psychiatrique…»
      _  « C’est ça, fous-toi de moi…  », grommèle le jeune homme. « Tu es typiquement le genre de personne qui aurait fait enfermer Galilée, en son temps. Ces types sont louches, je le sais ! ».
      _ « Je ne vois vraiment pas ce qu’ils font de mal », intervient Jack. « On trouve de bons produits sur leur page, et surtout des filles bien roulées… Je crois que notre petit magicien s’imagine des choses.»
      _ « Evidemment, tu as liké leur page toi aussi, n’est-ce pas ? » Devinant déjà la réponse du chef de la sécurité, notre héros poursuit. « Serais-tu prêt… pour me prouver que je délire… à disliker la page ? »
      _ « S’il n’y a que ça pour te faire plaisir…  J’espère que Lucifer ne va pas descendre du ciel pour me punir ». Leboeuf laisse éclater son rire tonitruant, à la mesure de sa masse musculaire. « Encore que, dans un face à face, c’est peut-être l’ange déchu qui y laisserait des plumes ».
      _ « Tu sais faire des métaphores maintenant ? Tu m’épates, ton intellect croît de jours en jours ! »

      Sur ces bonnes paroles, Jack s’éclipse, après avoir salué le « petit magicien » et adressé un clin d’œil à Agathe. Une fois seuls tous les deux, la jeune femme jette à Julian un regard désabusé. En quelques années, lui et Pedro sont parvenus, à une vitesse époustouflante, à forger à leur service une réputation de fous, voire de « grands malades », pour s’exprimer plus crument. Pour votre gouverne, Pedro est le troisième occupant du bureau, absent aujourd’hui. A eux trois, ils remplissent les fonctions de responsables de l’organisation des évènements. Une tâche ô combien cruciale au sein de l’entreprise.

      Agathe et Julian se connaissaient avant de travailler chez Wizard Hat, et l’histoire de leur rencontre vaut son pesant de roubles, mais si vous le permettez, nous la garderons pour une autre fois. Pour l’heure, les deux partenaires partagent des idées sur le prochain grand évènement dont ils ont la charge : organiser le mariage du prince Hutenberg. Sa douce promise est connue pour ses goûts de luxe et ses requêtes délirantes. Evidemment, tant que le client paye le prix nécessaire, c’est loin de constituer un problème pour Wizard Hat.

      La dernière exigence de la future princesse est de pouvoir marcher sur un parterre de roses lorsqu’elle se dirigera vers le prince, lors du mariage. A première vue, ce souhait semble facile à exaucer. Néanmoins, la demoiselle exige une couleur bien spécifique : un coucher de soleil un soir de printemps. Cette lubie lui vient d’un récent tableau de son peintre favori, lequel a peint le coucher de soleil susnommé. Et comme cette couleur n’existe pas pour les roses, Julian et ses collègues ont dû s’entretenir avec des jardiniers, capables de croiser plusieurs espèces, pour obtenir la nuance souhaitée. Mais ils ont finalement atteint leur objectif, et Pedro, leur collègue mexicain, est parti en France pour récupérer les précieuses fleurs.

      Tandis que la discussion se poursuit, Julian reçoit un message sur son smartphone, de la part de Jack Leboeuf : « Ca y est, j’ai disliké la page. Je tremble, brrrrr. Ha ha ha ! ». « Quel crétin fini », marmonne Julian. Le lendemain matin, lorsqu’il pénètre dans son bureau, Jack est encore installé à sa place. Il remarque cependant que le bougre est un peu moins réactif qu’à son habitude et son visage paraît fatigué, mais il est certainement trop tôt pour tirer des conclusions hâtives. La conversation s’achève rapidement et le chef de la sécurité retourne vaquer à ses occupations.

      Au cours de l’après-midi, les pas de Julian le portent à la machine à café, « l’aimant à limaces », selon ses propres termes. Nombre d’employés ont coutume de s’y retrouver pour y discuter de choses bien futiles. Néanmoins, tandis que le jeune homme attend que le café s’écoule dans son gobelet, il surprend un échange intrigant. « Je n’aurais jamais cru que Jack se serait fait mettre à terre si facilement, lors de l’entraînement ».  Tels sont les mots de l’un des membres de la sécurité, faisant référence à leur entraînement en arts martiaux. Notre héros souhaite tirer ça au clair et se rend, d’un pas décidé, à la rencontre du chef de la sécurité. Cette fois, il n’y a plus de place pour le doute, Jack a perdu de sa superbe et s’affaiblit. Le jeune homme l’interroge à ce propos, mais Leboeuf se contente de répondre, de façon fort peu convaincante, qu’il a avalé hier un plat de lasagne qui ne passe pas. « Tu sais, tu peux abandonner notre défi et reconnaître que tu avais tort », lui lance Julian. « Tu n’es pas sérieux… », lui répond son interlocuteur en ricanant.
      Julian est perplexe, mais il n’a d’autre choix que de reprendre le travail, comme tout un chacun.

      Puis il rentre chez lui, le cerveau en ébullition. Le jour suivant se déroule comme les précédents ; le jeune homme arrive à son bureau, salue Agathe, avant de s’installer machinalement à sa place. Il lance son ordinateur et dans l’attente, se balance sur sa chaise. Il remarque alors soudainement que quelqu’un manque à l’appel : Jack n’est pas venu les importuner aujourd’hui. Sa collègue lui confirme son absence, pour cause d’intoxication alimentaire. Notre héros devient de plus en plus sceptique, au point de se demander s’il n’a pas fait courir un trop grand danger à son camarade. Pourtant, Agathe, bien plus cartésienne, lui répète à l’envi que ce sont des foutaises et qu’un simple site ne peut pas nuire à la santé d’une personne. Le soir même, une fois chez lui, Julian cogite. Il a eu l’occasion de lire de nombreux commentaires de la part d’internautes, sur son blog. La plupart ne prennent pas la menace au sérieux ; à l’inverse, certains illuminés dramatisent. Mais quelques rares intervenants font part d’anecdotes étranges, concernant des personnes ayant disliké la page au centre des attentions.

      C’est l’esprit encore rongé par le doute qu’il se couche et se rend à sa société le lendemain. Le retour de Jack est prévu pour cet après-midi ; Julian en profitera pour s’enquérir de sa santé. Mais il n’aura pas à se donner cette peine. Lors du déjeuner, alors qu’il est assis à une table de la cantine, face à Agathe, et qu’il écoute cette dernière débattre de la fraicheur des tomates qui leur sont servies, notre héros sent une main se poser sur son épaule. Leboeuf se dresse devant lui, en grande forme. « Les lasagnes maléfiques ont quitté mon corps » !, s’exclame-t-il en s’esclaffant. « Dieu merci, cela me dispensera d’entendre les théories fumeuses de Julian », déclare Agathe, soulagée.

      Soulagé, Julian l’est également. Vraisemblablement, c’est par un simple et malencontreux hasard que Jack est tombé malade récemment. Quatre jours se sont écoulés et son camarade s’en est sorti indemne, fin de l’histoire. La journée du vendredi se déroule tout à fait paisiblement, et c’est le cœur léger que notre héros se dirige vers les toilettes en fin d’après-midi. A peine la porte s’est-elle refermée qu’il l’entend s’ouvrir à nouveau et voit Jack en émerger.  Il le croise pour la première fois depuis hier. Ils s’installent chacun face à un urinoir.

      _« Prêt à sortir ta baguette de magicien ? », lui demande le chef de la sécurité, sur le ton de la plaisanterie.
      _ « J’ai été stupide de m’inquiéter pour toi. Je me suis vraiment monté la tête. Ce soir, je vais disliker la page, moi aussi ». Jack le regarde gravement.
      _ « Non… Ne fais pas ça », dit ce dernier. « Que ça reste entre nous, mais… j’ai reliké la page mercredi matin. » Notre héros s’apprête à faire un commentaire, mais Leboeuf poursuit. « Je deviens peut-être fou moi aussi… En tout cas, lundi soir, j’ai fait un rêve étrange. Une voix, venue de je ne sais où, me chuchotait : « Nous étions bien ensemble, pourquoi m’avoir quitté ? ». Je me suis réveillé immédiatement, mais à ce moment-là, je ne stressais pas trop.  Ce n’était qu’un rêve, après tout, et pas spécialement menaçant. Mais quand je me suis rendormi, j’ai à nouveau entendu la voix, sauf que cette fois, elle avait un ton plus grave, plus inquiétant. »
      _ « Bah, ton subconscient t’a joué des tours, c’est tout. Inconsciemment, mes histoires t’ont influencé et tu en as rêvé la nuit. Un classique ».
      _ « Ecoute, j’ai entendu cette voix dix fois, dans la nuit du lundi.  Et je ne pourrais pas te dire combien la nuit suivante : « Nous étions vraiment bien ensemble, pourquoi me quitter ? Tu crois que tu peux me jeter comme ça ? Quand on m’aime, c’est pour la vie ! » Quand je me suis réveillé, le lendemain matin, j’ai à nouveau cliqué sur la mention j’aime. Et depuis, les rêves ont disparu… Alors tu sais quoi ? Je vais faire comme si rien n’était arrivé, comme si j’avais halluciné. Mais à partir de maintenant, je ne touche plus à la page des Associés du Diable et je te conseille d’en faire autant ».

      Puis, Jack sourit, tape dans le dos de Julian et quitte les toilettes en lui souhaitant un bon week end. En dépit de son arrogance, l’Homme est bien peu de choses. Il pense avoir percé la plupart des mystères du monde, mais tant de secrets lui échappent encore. Un site internet qui vole les âmes, cela paraît certainement fou. Mais la grande question est : qui sommes-nous pour exclure catégoriquement cette hypothèse ? Qui est Julian Solis… pour l’exclure ? Voilà un mystère qu’il compte bien tirer au clair !



      Je vous remercie pour votre attention. Si cela vous intéresse, je posterai la suite, ici-même. Je vous invite également à lire les 3 chapitres suivants sur mon site :
      http://pagedudiable.fr

      J'ignore s'il m'est permis de poster un tel lien sur le forum. Dans le cas contraire, je le supprimerai sans attendre, à moins que l'équipe de modération ne me précède à la vitesse de la foudre.

      Sur ce, je m'en retourne dans mon château de sable. Bonne fin de journée.




      ?
    • Richert Ophelie Auteure

      Néophyte de la lecture

      Hors ligne

      #2 26 Juin 2014 10:40:29

      Bonjour à toi.

      Je viens de lire ta prélude est franchement je l'adore. Rien que ta petite présentation juste au-dessus, ça m'a attiré. C'est une idée très originale, très moderne qui peut plaire à beaucoup de personnes. Tu as une très belle plume et un excellent vocabulaire (il y a longtemps que je n'ai pas donné d'avis aussi positif ! ^^ )

      Je pense aller poser les yeux sur ton blog pour en lire davantage et te donner mon avis à chaque chapitre :)
      Concept très intéressant en tout cas.

      Bravo à toi ! :)
      Bisous Ensanglantés.
    • LadyChouux

      Chercheur de mots

      Hors ligne

      #3 26 Juin 2014 11:11:37

      Bonjour !

      Ces première ligne m'ont mis en appétit !
      Je vais de ce pas sur ton site pour voir le reste des chapitres !

      Bonne journée
    • Mirage Affable

      Livraddictien débutant

      Hors ligne

      #4 01 Juillet 2014 22:57:37

      Eh bien, merci à vous deux d'avoir pris le temps de me lire et de m'avoir fait ces retours positifs. C'est encourageant, mille grains de sable !

      Heureux que mon style te plaise, Satana.

      Il faudra que je pense à mettre à jour mon blog je ne m'en suis pas beaucoup occupé ces derniers temps...