#6 26 Juillet 2014 16:11:08
Voici quelques notes concernant les livres cités plus haut. ;)
"La salle de bain" de Jean-philippe Toussaint :
"Si La Salle de bain est son premier livre publié, ce n'est pas le premier roman de Jean-Philippe Toussaint : Échecs, écrit entre 1979 et 1983, ne fut pas publié2, mais fera l'objet d'une édition numérique le 1er mars 2012, avec une préface de Laurent Demoulin intitulée Échecs ou le dynamisme romanesque des puissances immobiles3.
La Salle de bain est écrit à Médéa en Algérie. Toussaint travaille sans documentation, hormis un livre de biologie pour les passages où les peintres polonais tentent de cuisiner des poulpes. Le roman est refusé par toutes les maisons d'édition, et reste « en souffrance aux Éditions de Minuit dans le bureau d'Alain Robbe-Grillet », le conseiller littéraire de la maison d'édition étant alors aux États-Unis pour y enseigner4. C'est Jérôme Lindon qui informe l'auteur de son intention de publier son roman, ce qui provoquera ce souvenir de Toussaint : « L’éditeur de tout le Nouveau Roman me considérait comme un écrivain, moi le type de 27 ans5. »"
"Apprendre à finir" de Laurent Mauvignier :
"Il avait dit : ici, je n'en peux plus. Avec toi je ne peux plus. Alors après son accident, les semaines dans la chambre blanche, son retour à la maison pour la convalescence, ça a été comme une nouvelle chance pour elle, pour eux. Elle a repris confiance et elle s'est dit, je serai celle qui donnera tout, des fleurs, mon temps, tout. Pour que tout puisse recommencer. Il y a, comme ça, des pages à couper le souffle. Et des phrases d'autant plus envoûtantes qu'elles ont beau être longues, elles portent en elles le rythme de la coupure, brèches de la virgule mais aussi reprises de souffle par celui qui s'emporte. Coupures et emportements d'un monologue schizophrène - et c'est là une réussite : restituer toute la schizophrénie qu'implique la douleur, qu'implique toute rupture, quand on veut encore ce que l'autre ne peut plus en vrais symptômes d'un deuil rétrospectif. Amour et haine, espoirs et doutes, culpabilité. Nelly Kaprièlian, Les Inrockuptibles. Laurent Mauvignier fait admirablement parler les silences, sentir les hésitations, les doutes, la peur de la solitude, l'obsession du malheur. On la voit, cette femme dans son manteau râpé d'un marron défraîchi, le cheveu mou, le visage ravagé d'angoisse, cherchant à deviner sur les traits apaisés d'un époux qui va de mieux en mieux le reflet d'un bonheur dont elle sera bientôt exclue. Michèle Gazier, Télérama. Rarement un écrivain aura donné une voix aussi forte à ce déchirement et à cette douleur qu'aucune raison n'allège ni console. Une voix directe et nue, elle-même déchirée, qui ne cherche pas à prendre le relais de la réflexion, qui n'explique rien, qui se contente de pâtir.
Patrick Kéchichian, Le Monde"
"Le jour du chien" de Caroline Lamarche :
"Un chien court le long de l’autoroute. Des automobilistes et un cycliste s’arrêtent. Cette vision agira comme un révélateur sur ces témoins, accompagnant en filigrane leurs drames intimes. Six personnages en quête d’un chien."
"Ravel" de Jean echenoz :
"Ravel fut grand comme un jockey, donc comme Faulkner. Son corps était si léger qu'en 1914, désireux de s'engager, il tenta de persuader les autorités militaires qu'un pareil poids serait justement idéal pour l'aviation. Cette incorporation lui fut refusée, d'ailleurs on l'exempta de toute obligation mais, comme il insistait, on l'affecta sans rire à la conduite des poids lourds. C'est ainsi qu'on put voir un jour, descendant les Champs-Elysées, un énorme camion militaire contenant une petite forme en capote bleue trop grande agrippée tant bien que mal à un volant trop gros.
J.E.
Ce roman retrace les dix dernières années de la vie du compositeur français Maurice Ravel (1875-1937)."
"Le coq de Bruyères" de Michel Tournier :
" Comment le Père Noël donnerait-il le sein à l'Enfant Jésus ? L'Ogre du Petit Poucet était-il un hippie ? Un nain peut-il devenir un surhomme ? Est-il possible de tuer avec un appareil de photographie ? Le citron donne-t-il un avant-goût du néant ?À ces questions - et à bien d'autres plus graves et plus folles encore - ce livre répond par des histoires drôles, navrantes, exaltantes et toujours exemplaires. "
J'ai pu acheter ces livres sur Ebay tout à l'heure, ils devraient arriver d'ici 3 jours. Je vous en dirai davantage à ce moment là. Concernant le coq de bruyères que je possède, c'est vraiment un excellent recueil de nouvelles ! ;)