Émotions

 
    • Besoindecrire

      Livraddictien débutant

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      #1 12 Septembre 2014 07:58:26

      Le besoin d’écrire est parfois impérieux. J’ai souvent l’envie d’inventer des histoires, mais je ne le fais pas. Là, c’est différent. Les mots veulent sortir. Je sens comme un titillement au bout de mes doigts, comme si mon cerveau m’implorait de suivre ses directives, de me laisser aller, de me vider l’esprit. Est-ce de l’instinct de survie ? On dit que les paroles s’envolent, que les écrits restent. J’aimerais qu’on puisse dire : « Les écrits restent dans le passé, y compris ce qui est dit dedans ». Parler de malheurs reviendrait à laisser ceux-ci derrière soi, un peu comme la mue d’un serpent que celui-ci abandonne pour survivre. Alors, ils ne nous impacteraient plus, nous serions libérés. Même si la douleur subie dans le passé nous a forgé et a en partie contribuée à ce que nous sommes présentement, il serait bon parfois de pouvoir faire un reboot. De supprimer les tristes souvenirs. Mais ne serions-nous pas alors tentés de faire de même dans le présent, de demander à ne plus ressentir d’émotions négatives ? Si nous en étions capables, serions-nous encore humains ? Des super-humains ? Des sous-humains ?



      Qu’en pensez-vous ? 

    • Elenwë

      Petit joueur sur les mots

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      #2 26 Janvier 2015 22:18:55

      Je pense avant tout qu'on serait en fait malheureux parce que ce qui rend une émotions positive, c'est son contraste avec les émotions négatives. Tu m'as fait penser à un truc que j'ai écrit, je le mets ici en espérant que ça ne te dérange pas...

      ---

      Derrière ses yeux bruns toujours un peu voilés, qui regardaient le monde avec perplexité de haut de son mètre quatre-vingt-cinq, il était perpétuellement aux prises avec un véritable maëlstorm d'émotions. Ses amis avaient toujours pensé qu'il ne ressentait rien ou presque mais ils ignoraient à quel point ils se trompaient. Depuis un an déjà, il avait cessé de lire en dehors de ses obligations pour ne pas ajouter d'émotions supplémentaires, pour pouvoir encore les contenir face au monde. Il n'écoutait plus de musique mélancolique ou émouvante. Juste de la musique commerciale et impersonnelle, sans émotion.  Il avait tout essayé pour les oublier, les faire taire, les refouler au fond de lui : aimer une fille à en perdre la raison, noyer son esprit dans l'alcool, l'embrumer dans mille fumées aux volutes blanches et aux odeurs âcres, ... Rien ne l'avait aidé. Elles continuaient à tourbillonner en lui et il ne pouvait pas les arrêter.
      Puis un jour il avait pris un bic, une feuille et il s'était mis à écrire. Les lettres jetées sur le papier à l'encre noire formaient des mots qui enfin semblaient emporter avec eux chacun un peu des émotions qui le tourmentaient depuis si longtemps. Quand il ressentit un peu de calme en lui-même, une sensation qu'il avait oubliée depuis si longtemps, il releva la tête. Il posa doucement ses yeux sur les mots qu'il venait d'écrire. Ses mots à lui, nouvelle prison de ses émotions. Des mots qui formaient des vers, des strophes, un poème. Un léger sourire joua sur ses lèvres.
      Son âme qu'il avait oubliée derrière le voile des sentiments obscurs avait parlé. 
      Un poète était né.

      Dernière modification par Elenwë (27 Janvier 2015 21:41:57)

    • barbouille

      Pèlerin des mots

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      #3 27 Janvier 2015 11:21:52

      les deux textes sont très bien et comme Elenwé, je pense que l'on a besoin des deux pour vivre, c'est le contraste avec les mauvais souvenirs qui nous fait apprécier à leur juste valeur les bons moments.
    • Kindness_am

      Magicien des lignes

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      #4 27 Janvier 2015 11:30:08

      Vouloir oublier nos souvenirs triste, les abandonnées derrière soi reviendrai à s'oublier soit même. Oublier qui nous sommes et pourquoi. On se forge grâce à notre vécu et il est important de le conserver comme une pépite d'or. Après tout ces souvenirs négatifs se transforment ils pas en bonne choses ?
      Et si même l'on pouvait faire un reboot de notre passé et avancer sur une page blanche, ne reproduirions nous pas les mêmes erreurs que dans le passé? Au final, il faut juste apprendre à tirer le meilleur dans tout ce qui est mauvais. On peut le faire en le couchant sur papier et le regarder de loin, ou en l'acceptant et en avançant !