[suivi lecture] marmeline

 
  • marmeline

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    #211 17 Février 2015 11:25:54

    Merci Félina !
    Je suis presque à la fin de Gulliver, c'est toujours aussi intéressant ! La visite sur l'île des magiciens nécromanciens est pas mal - encore une occasion de critiquer les grands de ce monde, évidemment, mais toujours avec originalité.
    Une que je plains un peu, quand même, c'est la pauvre épouse de Gulliver : il lui rend visite tous les 4 ou 5 ans, en gros, reste à la maison pendant quelques mois, avant que le démon du voyage le reprenne et qu'il reprenne la mer - il précise quand même qu'il s'assure qu'elle ait de quoi nourrir sa maisonnée et il prend aussi soin de lui donner de l'occupation, par exemple avec un nouveau marmot « dans le tiroir » ! :angel:
    En tout cas, c'est vraiment une lecture qui vaut le coup de dépasser le simple extrait vu en classe. Tout le monde sait que Gulliver a voyagé chez les Lilliputiens, mais on ignore généralement tout le reste de ses voyages, alors qu'à mon goût, ce sont les meilleurs.
  • marmeline

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    #212 25 Février 2015 19:08:03

    Voilà, dernier voyage de Gulliver : une île peuplée de Yahoos (je me demande quelle est le degré de coïncidence avec le nom du site yahoo) et de Houyhnhnms. Si vous avez l'impression que ce dernier mot se hennit plus qu'il ne se prononce, vous êtes sur la bonne voie. Les Yahoos sont des sortes d'hominidés primitifs et extrêmement peu civilisés. Brutaux, analphabètes, vicieux, méchants, tous les qualificatifs les plus désagréables leur vont comme un gant. Les Houyhnhnms (merci le copier-coller) sont des chevaux. On ne peut plus intelligents et surtout raisonnables. Tout se passe à merveille dans leur meilleur des mondes où l'on ne connaît pas le mensonge, et où seuls les Yahoos ont des défauts.
    Après avoir fait le tour des travers de la société chez des peuples humains, Gulliver en arrive à la conclusion que ces équidés dépourvus de passions et de sentiments, gouvernés par la seule raison, sont la preuve vivante que l'espèce humaine est irrécupérable. Malheureusement pour lui, lesdits équidés en arrivent à la conclusion que ce Gulliver qui, contrairement aux autres Yahoos, s'est montré doué d'un tant soit peu de raison, reste un yahoo et doit être renvoyé d'où il vient, faute de quoi il risque d'avoir l'idée d'allier son intelligence à la méchanceté naturelle de ses presque semblables. Le voilà donc prié d'aller faire naufrage ailleurs. Retour de Gulliver, bon gré mal gré, à son bercail anglais !

    Dans tous ces récits, Swift caricature l'un ou l'autre des aspects de la "civilisation" occidentale, tout le monde en prend pour son grade et c'est très amusant, car finalement on y retrouve de nombreux traits de notre monde actuel, entre politiciens corrompus et gangrène de l'argent.
    Mais j'avoue que le dernier voyage m'a laissée un peu perplexe. Et en fait, pas tant que ça. Parce que oui, quand on voit "objectivement" ce dont l'espèce humaine est capable de commettre comme atrocités - il n'y a qu'à ouvrir un journal ou à regarder les informations - on peut se demander si ce ne serait pas plus simple de rayer tout ce beau monde de la carte. Ça ferait des vacances à la planète. Mais en même temps, l'absolue raison dépourvue des moindres sentiments chez les Houyhnhnms, même si c'est très reposant d'avoir affaire à des gens qui ne voient pas le monde tourner autour de leur nombril et qui réfléchissent un peu, ça ne m'a pas convaincue à 100 %. Bref, les Houyhnhnms sont trop parfaits et ils en sont ennuyeux à périr, au bout du compte. C'est bien, d'être raisonnable, poli, bien éduqué, sensé et tout et tout, mais quelque chose me dit que ce qui a fait progresser l'humanité depuis des milliers d'années, c'est la passion, la déraison occasionnelle, le petit grain de folie des grands créateurs.
    Alors autant les premiers voyages sont un vrai récit comique, de mon point de vue, autant le dernier est une caricature qui donne matière à réfléchir. Entre le tout noir et le tout blanc, finalement, je crois que j'apprécie le gris et ses 7 milliards de nuances (moins quelques-unes que j'ai juste envie de fusiller, parce qu'envoyer une gamine de 7 ans se faire exploser sur un marché, là, c'est du 100 % Yahoo et ça devrait disparaître de la surface de la Terre). Dommage qu'il faille prendre aussi les abrutis pour avoir les sympas, quand même.

    Quel pavé ! Tout ça pour dire que mon 4/26 pour l'ABC2015 m'a fait passer un très bon moment de lecture et que je ne regrette pas d'avoir pris la peine de lire ce classique que je pensais connaître, mais en fait non.
  • marmeline

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    #213 05 Mars 2015 15:27:58

    Cette fois-ci, j'ai profité des vacances scolaires pour bouquiner... et pas qu'un peu :emb:
    D'abord, j'ai lu La douce empoisonneuse d'Arto Paasilinna.
    Ça faisait un demi-siècle qu'il traînait dans mes étagères, emprunté à mon beau-frère parce que j'aime bien les délires de Paasilinna. Et c'est ma frangine qui l'y a retrouvé, donc avant de le remettre à sa place je l'ai lu. Ça se lit trop vite, en fait ! :D Les aventures de cette pauvre colonelle qui voudrait juste qu'on lui fiche la paix, c'est tordant. :ok:
    La satire de la bourgeoisie et de la jeunesse finlandaise, bien gratinée, aussi - avec les souvenirs tout en naïveté (mais vraiment ?) de la colonelle et de son très nazi officier de mari, histoire de brouiller les pistes... Très moral, en fin de compte, puisque les méchants récoltent ce qu'ils ont semé, même indirectement. :ptdr:
    Le tout au milieu de paysages qui font rêver, bref, je ne regrette pas d'être enfin tombée dans ce bouquin.
    Double progression pour mon ABC : celui des auteurs avec Paasilinna, donc, et celui des traducteurs avec Anne Colin du Terrail, la "voix" française attitrée de cet auteur finlandais et de quelques autres à découvrir. :bisous:
  • marmeline

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    #214 05 Mars 2015 15:51:50

    Je ne me suis donc pas arrêtée là... L'an dernier j'ai acheté sur un coup de tête Yeruldelgger de Ian Manook, juste parce que le titre et le résumé me plaisaient, la photo de couverture aussi.
    Ça se passe en Mongolie, je me suis dit que ça changerait un peu du cadre "occidental" de mes polars habituels.
    Après le coup de tête, le coup de cœur ! :heart:
    L'intrigue est bien bâtie, le héros est du genre formidable en bête blessée qui fonce dans le tas quand on s'attaque à sa famille, les autres personnages sont difficiles à qualifier de secondaires, surtout les femmes, et les méchants sont abominables de cupidité. Sans oublier le côté rocambolesque pimenté d'un soupçon de magie orientale, peut-être pour contrebalancer la motivation 100% terre-à-terre des criminels ?
    Le cadre de l'enquête, la Mongolie, est un personnage à part entière. J'adore les livres où le récit est le prétexte de découvrir un lieu, une époque, une culture, des traditions et des contradictions, l'histoire d'un pays telle qu'elle ne sort pas des livres d'école.

    Un petit bémol dans l'écriture par ailleurs si captivante : l'héroïne qui "saute sur le frein" de son 4x4, une fois ça fait rire. Deux fois ça fait répétition. À la quatrième je trébuche et quand tous les personnages y sont passés au mois une fois au volant de leurs divers véhicules, c'est le caillou de trop dans ma chaussure... Heureusement que j'ai adoré tout le reste !

    Et de 6 pour mon ABC, je suis dans les temps :-)
  • marmeline

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    #215 10 Mars 2015 10:08:17

    Encore 2 lectures pendant les vacances : je suis retombée dans la saga des enquêtes de M. de Mortagne, bourreau, d'Andrea Japp. Je ne sais pas pourquoi, l'an dernier Le brasier de justice a failli me tomber des mains. Enfin si, je sais pourquoi : l'abondance de notes explicatives sur des trucs du Moyen-Âge que je connais déjà, mais que je ne peux pas m'empêcher de lire.  Cette fois-ci, j'ai réussi à faire abstraction de ces fichues notes (désolée Mme Japp, on sait que ça part d'une bonne intention, mais pour moi ce sont de fichues notes de bas de page... très intéressantes, mais très perturbantes pour le rythme de lecture) pour me plonger dans l'histoire et ça a marché. J'ai donc dévoré coup sur coup En ce sang versé et Le tour d'abandon.
    Le secteur géographique, la région du Perche, est commun à d'autres séries, mais l'histoire est plus particulièrement liée à celle des enquêtes de Druon de Brévaux, dont certains personnages clés interviennent ici. Comme j'ai beaucoup aimé la série Druon, c'était pour moi un bon point supplémentaire, car on voit d'autres facettes, d'autres événements qui complètent les caractères. Le genre de truc qui me donne typiquement envie de relire les 3 tomes que j'ai et de mettre enfin la main sur le 4e...
    Le personnage du bourreau s'affine, même si son caractère reste savoureusement entier. Il joue admirablement sur le dégoût que sa fonction inspire tout en se sachant indispensable : de par sa position même, il a acquis une liberté - et des connaissances, notamment en anatomie - dont ne disposent pas les gens « honorables ». J'aime beaucoup les relations qu'il noue avec ses « supérieurs », mélange d'amitié sincère et de pleine conscience du rôle politique qu'il accepte de jouer dans certaines limites, guidé par la justice supérieure de Dieu.
    Comme toujours, l'intrigue locale est étroitement imbriquée dans la politique nationale, petite leçon d'histoire à l'appui - ce que je ne déteste pas, j'ai toujours mieux retenu les cours d'histoire présentés de manière vivante.
    Le Moyen-Âge n'est décidément pas une période de tout repos... Le tour d'abandon aborde plus particulièrement le thème de l'enfance et fait ressortir le contraste entre le traitement des enfants de nobles ou de riches, et celui des rejetons de pauvres ou de paysans. Avec la mortalité infantile élevée, les gens avaient certainement des raisons de ne pas trop s'attacher trop vite, mais on peut se sentir privilégié de vivre aujourd'hui et dans notre pays avec tant de choses qui paraissent acquises depuis toujours... Finalement, à l'échelle de l'Histoire, ce n'est pas si loin, le Moyen-Âge.
    Une petite dose de surnaturel pour pimenter les belles déductions des enquêteurs et me voilà prête à retrouver Hardouin Cadet-Venelle, monsieur Justice de Mortagne, dans ses prochaines œuvres.
    Et de 7 pour l'ABC, et je pourrais peut-être songer à compléter mon challenge Polar Historique, avec tout ça !
  • BouQuiNeTTe

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    #216 11 Mars 2015 11:36:10

    Tu ne chômes pas dis donc ;)
    Yeruldelgger a l'air chouette ! >>>> Wish List !
  • marmeline

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    #217 11 Mars 2015 11:57:49

    On peut dire ça ! Je ne peux que t'approuver pour Yeruldelgger, j'espère qu'il te plaira le jour où tu mettras la main dessus !
    Ton passage me fait penser que je ne progresse guère, question lectures allemandes... Va falloir que j'y remédie - avec le Salon du livre la semaine prochaine, quelque chose me dit que je n'aurai pas trop de mal à trouver de quoi faire :sifflote:
  • marmeline

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    #218 13 Mars 2015 11:59:41

    2 lectures qui ne me laisseront pas un souvenir impérissable...
    J'ai piqué à ma fille Angelopolis de Danielle Trussoni et L'épreuve : le labyrinthe de James Dashner.
    Pour Angelopolis, j'ai bien aimé le début de l'enquête, puis le contexte historique et l'éclairage original sur les grandes dynasties impériales d'Europe, mais j'avoue que le dénouement m'a paru un peu rapide. Toute cette hiérarchie d'anges, aussi... Et je n'ai absolument pas compris la fin, ou alors j'ai lu trop vite, ou alors il aurait fallu que je commence par La malédiction des anges.

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Mais pourquoi Verlaine déteste-t-il Évangéline, subitement ?


    Ça fait toujours une lettre de plus dans mon ABC auteurs + traducteurs avec Vincent Hugon, mais je dois être trop Adulte et pas assez Young.

    Pour Dashner, j'avais mis la main sur L'épreuve : le labyrinthe et L'épreuve : la terre brûlée pour ma fille qui me les réclamait. Je ne sais pas ce qu'elle en a pensé, mais j'ai trouvé ces épreuves franchement alambiquées, pour ne pas dire tarabiscotées. Il faudrait certainement que je lise le 3e tome pour comprendre où tout cela doit mener, mais j'ai trouvé l'histoire du second tome assez difficile à saisir, avec une frontière très floue entre réalité et manipulation. Certes, l'ingéniosité nait de la nécessité, et quelle meilleure source d'ingéniosité que de se retrouver en danger de mort - le genre de situation qui n'a que deux effets possibles, soit ça paralyse les neurones, soit ça booste la réflexion. Mais les interventions extérieures qui bouleversent sans cesse les données, ça finit par être fatigant. Dans l'ensemble, j'ai préféré le tome 1 au 2e. Un peu trop de morts, même si on constate une certaine supériorité des filles, au passage... ;)
    Au passage, je suis allée regarder le résumé de la fin sur Internet, pour essayer de voir si je comprendrais mieux les tenants et les aboutissants de cette saga. Lecture en diagonale peu concluante, mais j'ai quand même admiré les choix de vocabulaire du traducteur, Guillaume Fournier, au vu de la VO. L'option "carcérale" (bloc, maton, tocard qui fait penser à taulard) – qui n'est pas tout à fait aussi présente dans les termes anglais (glade, keeper), il me semble – tombe très juste à mon goût.
    Bref, pas un coup de cœur, mais ça se laisse lire.
    Si je compte bien, 9/26 pour l'ABC et... 5/13 pour l'ABC traducteurs, sauf erreur de ma part.
  • marmeline

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    #219 30 Mars 2015 11:22:23

    Encore de la lecture jeunesse, la faute à mon passage au Salon du Livre...

    J'ai donc lu les 2 premiers tomes des Royaumes de Nashira, de Licia Troisi. Il va falloir que je me penche sur la bibliothèque de ma fille pour faire le point sur les collections qu'elle a commencées et tâcher de compléter un peu tout ça, quand même. Ce que j'ai bien apprécié dans ces deux tomes, c'est que l'héroïne n'est pas parfaite, loin de là, ce qui la fait vraiment ressembler à n'importe quelle ado aux prises avec sa croissance, avant même d'affronter des aventures périlleuses. L'histoire peut donner matière à réfléchir sur la place "naturelle" de certaines catégories de population et sur les conséquences de l'oppression, sur l'endoctrinement de la religion, les sciences, tout ça. J'ai tout simplement bien aimé cette planète fantastique où l'oxygène est une denrée rare et j'attends volontiers la suite pour savoir comment va se dénouer cette histoire d'étoiles jumelles (devant la description de ces soleils, j'ai eu la vision des BD de Yoko Tsuno que j'adorais gamine... Nostalgie, quand tu nous tiens).

    Et j'ai encore piqué un livre à ma fille, dans un genre nettement moins féérique et plus glauque, celui-là. Ténèbres de Elena P. Melodia met aussi en scène une ado, mais j'avoue que j'ai eu du mal à accrocher à la partie fantastique du récit qui se dessine en filigrane des péripéties d'une bande d'ados en difficulté. En fait, j'ai même trouvé que cette partie fantastique tombait carrément comme un cheveu sur la soupe, alors que j'ai apprécié le côté réaliste des ados, et leur manière de s'enfoncer dans leurs problèmes par manque de communication, jusqu'à ce que le fait de dire les choses contribue à rétablir un peu de normalité. Le reste de la trilogie n'étant pas traduit en français, ça va être difficile de juger si les pièces du puzzle s'assemblent mieux par la suite. Ma fille a aimé, pourtant. Bref, pas inintéressant, mais bancal, pour moi.

    Pas de progression dans mes ABC, mais j'ai repris ma liseuse avec plein de titres intéressants dedans, je vais taper dans les classiques, maintenant :)
  • marmeline

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    #220 07 Avril 2015 10:34:52

    Qu'est-ce qu'on fait quand on n'arrive pas à s'endormir parce qu'on est malade ? On bouquine.
    C'est donc vers 4h du matin que j'ai refermé Le chevalier de Maison-Rouge pour faire enfin avancer le challenge Dumas pour tous de Neko :ok:
    Eh ben j'ai eu une sacrée surprise au dernier chapitre !

    Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Mais c'est quoi cette histoire dont le titre désigne un personnage qui n'est décrit que de manière secondaire pendant une bonne partie du roman, et dont les protagonistes meurent tous à la fin, sauf le méchant - qui semble avoir un rôle accessoire au début et se bidonne bien à la dernière page ?

    O_O Je crois qu'il y avait trop longtemps que je n'avais pas lu un roman de Dumas, tout simplement, parce qu'à la réflexion, c'est assez typique, comme système, chez lui, il me semble.
    À part ça, j'étais bien contente de découvrir un Dumas dont je n'avais jamais entendu parler avant de me lancer dans ce challenge, l'objectif est donc atteint. Je recommencerai,  même. ;)

    Dernière modification par marmeline (09 Avril 2015 10:03:56)