[Simmons, Dan] L'échiquier du mal - Saga

Bonjour à toutes et à tous!

Je viens de lire la trilogie de L'échiquier du mal, lecture que j'ai vraiment adoré, et comme je n'ai pas vu de topic ouvert pour ce livre, j'ai eu envie de me lancer pour partager mes impressions ^^

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Résumé :
Ils ont le talent. Ils ont la capacité de pénétrer mentalement dans notre esprit pour nous transformer en marionnettes au service de leurs perversions et de leur appétit de pouvoir. Ils tirent les ficelles de l'Histoire. Sans eux le nazisme n'aurait peut-être pas été cette monstruosité dont nous avons du mal à nous remettre, Lee Harvey Osvarald n'aurait peut-être pas été abattu par jack Ruby, John Lennon n'aurait pas été assassiné devant chez lui, les fanatismes de tous ordres ne se réveilleraient pas de façon aussi systématique et nombre de flambées de violence, tueries, accidents inexpliqués, n'auraient peut-être pas ensanglanté notre époque. Car ils se livrent aussi entre eux, par " pions " interposés, à une guerre sans merci. A qui appartiendra l'omnipotence ? Sans doute à celui qui aura le plus soif de pouvoir.

Vers la fiche Livraddict...

Mon avis sur la question :

D'une façon générale, j'ai adoré cette lecture. Et pourtant, il m'a fallu du temps pour la terminer. J'ai dû parfois faire des pauses pour lire d'autres romans et digérer tout ce concentré de violence. L'histoire a tout pour plaire aux amateurs de fantastique. Une idée de base vraiment géniale, une histoire de vampires psychiques qui prennent possession de l'esprit de leur "pion" afin de les amener à agir selon leurs désirs. Vous imaginez dès lors les répercussions que cela peut avoir : sensation de "viol mental", perte totale de contrôle, et parfois même le corps du pion continue à survivre, mais sans son esprit... L'idée est vertigineusement lugubre et machiavélique!
À partir de cette idée, l'auteur nous pousse à croire que de nombreux événements historiques violents découlent de cela. Le nazisme, certains assassinats, certaines guerres... auraient été provoqués par ces vampires psychiques qui veulent le contrôle et le pouvoir. Il faut avouer que la plume de Dan Simmons est très efficace, et que tous les éléments qu'il nous présente pour étayer sa thèse semblent se tenir. C'est un peu comme si notre passé historique était un puzzle, et que soudain Simmons nous apportait la pièce manquante pour le comprendre. C'est aussi ce qui rend ce roman si effroyable, c'est que tout a l'air si réel!
J'ai adoré - ou détesté - les personnages dépeints par l'auteur, car pour chacun d'eux, Simmons nous fournit une personnalité complexe associée à un passé, une histoire où tout semble si parfaitement s'imbriquer. Ses personnages sont travaillés de façon extraordinaire, et c'est une des grandes forces du roman. Le texte est divisé en chapitres plus ou moins courts, et chaque chapitre est raconté selon le point de vue d'un personnage ou d'un côté de l'échiquier (les bons, les méchants, un peu manichéen, mais ça reste une partie d'échecs après tout...). Pour chaque personnage, Simmons change de ton et de style d'écriture, si bien qu'on finit par reconnaître chaque personne rien qu'à sa façon de s'exprimer. Les passages dans lesquels Melanie Fuller s'exprime sont simplement à tomber à la renverse, tellement l'auteur parvient à nous faire pénétrer dans son esprit délabré de vieille sorcière. Et cette façon qu'elle a de voir tout froidement, sans aucun sentiment, si ça, ce n'est pas de la psychopathologie...
J'ai également beaucoup apprécié toutes les références à l'histoire juive et à la Shoah, même si c'est de loin la période de l'histoire qui me soulève le plus le cœur. J'ai adoré malgré tout, parce qu'à la fin, l'auteur nous offre une certaine forme de justice, fictive certes, mais une justice qui fait du bien malgré tout. Mais je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler...
Je pense qu'il y aurait beaucoup d'autres choses à dire sur ce roman. Dan Simmons a donné le jour à une grande fresque littéraire, un peu dans le style apocalyptique de Jérôme Bosch, avec un luxe de détails qui donnent à l'ensemble du récit un poids phénoménal.

Et vous, si vous l'avez lu, qu'est-ce qui vous a plu, ou moins plu?