Nouvelles principalement, court texte/inspiration parfois

 
    • Pleack

      Baby lecteur

      Hors ligne

      #1 09 Février 2016 11:54:13

      Bonjour à tous,

      C'est toujours un moment délicat de poster un écrit. Nous sommes "jugés", bien que nombre de personnes n'y laisse pas de traces. Je me lance par un post assez significatif, une nouvelle que j'ai écrite deux ans auparavant.
      J'espère avoir un maximum de retour, tant au niveau du concept que de l'écriture en elle-même. Pour les adeptes de Memento (film) et de La comédie des menteurs (livre), vous ne serez pas dépaysé dans cette courte nouvelle.

      Voici, ci-dessous:


      Une heure charnière


          Tout est fini. Une histoire avait débuté, des années auparavant. Une histoire qu'il m'est permis de vous narrer maintenant, alors que je suis entre la vie et la mort, ou plus probablement mort. Personne ne peut imaginer la souffrance que j'ai dû endurer en apprenant cette nouvelle terrifiante qui m'a valu bien des efforts, en vain.
      La pièce dans laquelle je me trouvais, étant en état d'asphyxie, était spacieuse. De nombreuses éprouvettes, fioles ainsi que tout le matériel nécessaire au chimiste le plus novice se trouvaient sur deux grandes tables blanches parallèles l'une à l'autre, centrée dans la pièce. J'étais assis à côté de l'une d'elle. Ma tête posée contre le bois et ma main droite tenant une petite bouteille de poudre, je rendais mes derniers soupirs en pensant à la vie que je venais de vivre, aux heures d'espoir que je m'étais donnée. Un stylo bille était posé au devant de ma tête. Je le fixais avec attention. Cette pièce était lugubre. Les lumières clignotaient et bourdonnaient faiblement, rendant presque l'âme aux portes d'un paradis lumineux.
      Au terme de mon dernier soupir, je réussissais à écrire mon nom et mon âge sur une feuille semi-froissée: Alex Kowinski: 117ans.

      (deux heures auparavant)

          Je n'arrivais pas à y croire. Il me manquait un ingrédient essentiel à la fabrication du produit HT3-bb, expérience numéro 12: l'hydroxyde de sodium. Ma mémoire flanchait. Sur le papier que j'avais écrit des années plus tôt, il y était bien mentionné. L'avais-je sciemment oublié ? Je pensais à un trouble de la mémoire, Alzheimer, avec mon âge très avancé ? Mes sens restaient en éveil. Si je ne trouvais pas cet élément essentiel à la conception de mon médicament, je pouvais finir ma vie dans mon laboratoire, cette prison que j'avais moi-même aménagée. C'est à présent que le combat s'engageait. Il me fallait vivre, continuer d'espérer. Chaque pas était une douleur aux jambes. Je m'efforçais tout de même à rester debout. «Ne pas utiliser le fauteuil», me disais-je. J'avais des dizaines, des centaines de cartons aux quatre coins de la pièce que je devais fouiller. Qui aurait voulu la vie que je m'étais choisi, l'état dans lequel je m'étais volontairement mis au lieu de partir le moment venu. J'étais l'homme le plus âgé de France, mais à quel prix ?
      J'avais fouillé un des quatre coins en une grosse demi-heure. Je devais m'y résoudre, c'était la fin. J'étais épuisé, découragé et surtout anéanti de cet oubli qui me coûtait la vie. D'ici une heure, je commencerai par avoir quelques spasmes au ventre. Le sang ne circulerait que par à-coups. Viendrais ensuite les râles d'une vie qui me quittait pour se terminer en quelques soupirs qui ponctuerait ma souffrance. Voici le schéma de la fin de mon décès. Personne pour y assister. Personne à prévenir. Une mort dans l’inconnue et le néant. Une mort dont personne ne se souviendrait.
      Je savais qu'il était bientôt l'heure mais je ne pouvais m'y résoudre. J'entamais la recherche sur le deuxième coin. Un par un, je vidais les cartons. Je n'écoutais plus les articulations s'abîmer, il en allait de ma survie. Je crû apercevoir la bouteille avec l'ingrédient tant recherché au fond du treizième carton, mais ma vue me jouait une fois de plus un affreux tour, un mirage étonnant, un rêve qui s'effondrait.
      Mon cœur s'étira d'un seul coup, provoquant une douleur sans précédent. Je dû m'étendre sur le dos pendant dix minutes, croyant à ma fin, respirant à vive allure conséquence de l'effort insurmontable que j'étais en train de produire. Craignant une rechute, je fis attention en me levant, et repris mes explorations.
      Après avoir vidé intégralement le dernier carton de ce second coin, je regardais ma montre. Elle indiquait 14:43. Il me restait douze minutes avant le début du schéma que je m'étais remémoré une heure plus tôt. Douze minutes qui me servait encore d'espoir. Douze minutes avant le début d'un supplice, d'une torture. Douze minutes avant d'assister à ma propre mort. J'attaquais à présent le troisième coin. Mes os me faisaient de plus en plus mal. Ils craquaient et se déboîtaient à chaque mouvement trop rapide que j'effectuais. Il me fallait résister. J'avais le contrôle de mon corps.
      Le cinquième carton achevé, mon cœur recommençait à palpiter. J'étais plus obsédé par l'heure que par mes recherches, comptant seconde par seconde et visionnant au fond de mon imagination le cadran d'une horloge et son aiguille produisant deux sons: le tic et le tac pour chaque déplacement. Il me restait cinq minutes. Je ne pouvais me résoudre à rester assis et attendre. Je continuais donc avec envie et effort à chercher l'élément à ma survie.
      Au milieu du huitième carton, je vis, cette fois-ci sans illusion, une des bouteilles contenant l'hydroxyde de sodium. Mon sourire s'élargissait. Mes recherches n'avaient pas été vaine. J'avais réussis et mon corps m'avait suivi, tel un besoin vital qu'il avait lui aussi de m'aider malgré les douleurs qu'il subissait. Je revins à mon poste de travail et m'assis. Je versais alors les quelques potions que j'avais à l'origine préparé avant de me rendre compte de l'absence de sodium. J'allais crier victoire lorsque le premier spasme surgit, aussi puissant qu'un séisme à l'échelle de mon corps, qui me fit casser l'éprouvette dans laquelle je tenais toute ma préparation. Je ne m'en rendis tout d'abord pas compte. Car le spasme était le premier d'une courte mais intense série. A la fin de cette épreuve à laquelle j'étais forcée de participer, je regardais ma main gauche où le tube à essai n'était plus, lequel s'était fissuré et avait laissé tout le liquide s'échapper le long de ma main pour atterrir sur le sol carrelé du laboratoire. Mes espoirs étaient fini. Ma vie ne tenait à présent que sur un fil qui allait, d'ici quelques minutes, se casser. Je me mis à pleurer le peu de larmes d'eau qui me restait dans le corps. Je sentais la vie me perdre. Le sang ne circulait plus. Mes sens me perdaient. Ma vue s'obscurcissait. Mon odorat se dissipait. Je pris dans ma main droite la bouteille de sodium et posa ma tête contre le bureau. J'attendais patiemment la fin.

      (des années auparavant)

          Dans les titre du journal du matin, j’aperçois que l'on parle de ma mort à l'âge de 97ans: «Décès du brillant chercheur d'origine russe, Axel Sinkokwi (anagramme avec son nom), ce matin à son domicile où il s'était retiré pour un arrêt maladie. Il était connu pour ses recherches sur les troubles de la mémoire tel que l'amnésie. Ses recherches l'ont aussi mené vers la reconstruction des cellules de vie au sein d'un organisme, autrement dit vers une augmentation de l’espérance de vie».


      (A présent que j'étais officiellement mort, je pouvais mener à bien le projet et la découverte que j'avais faîte, enfreignant la loi et menant à son terme l'expérience numéro 11, HT3-ba. Mes années d'études et de retraite m'avait offert un rêve, celui de vivre plus longtemps que n'importe quel homme en France. L'expérience numéro 11 était un échec. Au lieu d'accentuer l’espérance de vie, je la diminuais. Une idée m'est venu ce soir la, ajouter de l'hydroxyde de sodium à ma préparation pour gonfler le calcium et provoquer une réaction qui renouvellerait les cellules du corps autant de fois que nécessaire par semaine. Cette expérience la était un franc-succès. Au fur et à mesure des mois, je me sentais revivre. Je recommençais à marcher. Je pouvais de nouveau m'étirer convenablement et presque sauter. C'était le premier effet de cette préparation. Car la suite était plus pénible. Migraines, hausse de tension, sentiment de colère accrue. Il arrivait que je sois maniaque et colérique, passant en quelques secondes à une dépression sans fin. Cette potion faisait de moi un être bipolaire, autrement dit maniaco-dépressif.
      Mais qu'importe, je savais que je serais considéré, des années plus tard, comme l'homme le plus âgé de France).
    • Invité

      Invité

      #2 11 Février 2016 00:19:10

      Faut une suite ! ^^ Un petit regret sur quelques descriptions trop détaillées.
    • Pleack

      Baby lecteur

      Hors ligne

      #3 11 Février 2016 01:48:35

      C'est une nouvelle, y'a pas de suite ^^
      Un personnage principal, une courte intrigue et c'est fini !

      Ouais y'a des choses à changer c'est sur, j'ai amélioré mon style depuis :p

      Dernière modification par Pleack (11 Février 2016 11:56:22)