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Arrête, je t’en supplie, arrête tu me fais si mal. Tes coups sont si violents, si douloureux. Je ne comprends pas comment tu peux me faire subir ça. Je me roule en boule afin de me protéger la tête de ton accumulation de rage. Une fois de plus, tu es sous l’emprise de l’alcool. C’est si dramatique que tu sois arrivé à un point où tu ne peux plus te détacher de cette addiction. Je suis à terre, terrorisée. En réalité, je ne tremble pas, je sais pertinemment ce qui m’attend. Alors je préfère rester là sans bouger, prononçant nul mot, probablement par appréhension de voir augmenter ta fureur et la puissance de tes saccades. Je ne me débats pas. Je sais trop bien que cela ne serait qu’inutile, et provoquerait en toi une amplification de haine.
Ensuite, arrive le moment que je redoute tant. Des frissons me parcourent le corps seulement en y songeant. Je sais très bien l’idée qui se déroule dans ta tête. Tandis que tu me contemples avec ce regard si impitoyable, à vrai dire ce regard à tournure perverse. Un sourire irritant se dessine sur tes commissures. Tu me murmures de te rejoindre sur ce lit glacé. Je m’approche à petits pas, à vrai dire j’aimerais pouvoir m’enfuir, courir jusqu’à m’écrouler tandis que ma respiration deviendrait presque sourde, mais cela je ne peux que me l’imaginer car cette porte de cave est belle et bien barricadée, je n’ai pas la possibilité de partir. Je m’assois alors à tes côtés. Je te rejoins comme si je me lançais dans les bras du diable.
Tu commences à me caresser délicatement le bas du dos, puis tu te diriges vers le bas de mon ventre. Tu me caresses de plus en plus vite, ta respiration est devenue brutale, roque, intense. Elle me transperce le cœur. Je ferme les yeux pour ne rien voir, espérant que tout cela se passe vite, encore plus rapidement que la fois dernière. Tu me déshabilles et tu commences à me pénétrer. J’ai si mal mais je ne bouge pas, tu continues de plus en plus rapidement, de plus en plus fort. La douleur est si intense. Je prie dieu pour que tout cela cesse rapidement, pour que tu arrêtes, mais au lieu de ça tu me demandes de me mettre sur le ventre, puis tu me pénètres par derrière.
Tout cela fait si mal, je ne peux m’empêcher d’hurler, je crie, je me mets à pleurer, je voulais tant réussir à ne pas rompre cette promesse que je m’étais donnée « non je ne pleurerai pas ». Ça a été si compliqué pour moi de la tenir, la douleur était si intense. Je me sentais si détériorée. J’ai été une nouvelle fois faible, j’ai échoué. Tu me vois me lamenter, tu te lèves alors. Et d’un coup sec ta main atterrie en plein sur mon visage. J’hurle, je suis terrorisée, j’aimerais que tout cela ne soit qu’un affreux cauchemar, mais la douleur me fait réaliser que c’est bien la réalité. Tu hurles que je suis une erreur, une sal****, que tu ne m'as jamais voulue, jamais aimée et que tu devais me supporter. Tes mots me touchent en plein cœur, ça fait mal tu sais.
Je ne sais pas ce qui m'a pris, je t’ai hurlé que moi je n’avais jamais demandé à naître, et encore moins à avoir un père comme toi, je t’ai hurlé que tu me faisais peur, que je ne voulais pas vivre avec toi, que je préférais encore mourir que de rester à tes côtés, que ce monde me faisait trop souffrir, que je n’aimais pas ma vie, que je n’aimais pas l’espèce humaine. Je t’ai exclamé que je voulais partir, m’en aller pour toujours sans rien demander, juste m’endormir et ne jamais me réveiller. Partir vers l’au-delà serait sans nul doute la chose la plus agréable qui pourrait m’arriver. Ce monde pour moi n’a été que misère, que dureté, juste une horrible souffrance.
À la réception de mes mots, tu es devenu fou de rage. Tu es parti de la cave, tu es revenu peu de temps après, tu avais un sourire brisant sur ton visage. Je te fixe, tu sors ton fusil, le pointe en ma direction et tu as lancé le coup de feu. Je m’écroule sur le sol, baignant dans mon sang. Juste avant de mourir j’ai eu le temps de te dire « merci ». Tu m’as libérée de cette douleur qui s’appelait « la vie ». Je suis montée là-haut, au paradis, je t'ai regardé de là-haut, tu pleures devant tes "amis". Ils te réconfortent, te plaignant que je me sois suicidée. Oh oui, tu as très bien réussi à faire croire aux gens que j’avais été lâche et que j’avais quitté la vie de mon propre gré. De là-haut je souris, ton hypocrisie me fais rire aux éclats. De là-haut j’ai tout pouvoir sur toi, tu regrettes ? Laisse-moi en douter, mais sache une chose, « papa », la roue va tourner, tu m’as libérée de ton emprise, je suis soulagée, mais à présent c’est à ton tour de payer les frais, c’est à ton tour de souffrir, tu verras, tu regretteras. Comme les êtres humains disent, la roue tourne, et en ce jour où je suis montée au paradis, je te promets que c’est à ton tour de payer les frais de ce que j’ai subi durant 6 années.