#579 12 Mars 2016 22:02:30
Bonjour à tous
Merci, comme à chaque fois, pour vos passages ici. :)
@The Clo : J'ai beaucoup aimé Mangez le si vous voulez, même si je l'ai refermé avec un sentiment de malaise, de culpabilité ; Teulé nous met en position de voyeur, complice de la mise à mort d'un homme… Et, comme toi, j'ai aussi le projet de lire tous ses romans.
@Salhuna : J'aurai pu dire la même chose, il y a encore peu de temps, ayant quelques mauvais souvenirs dans ma scolarité, mais cette lecture m'a réconciliée avec Balzac.
@Anouchka : La Peau de chagrin a été une très bonne redécouverte de Balzac pour moi. Mon avis est à lire un peu plus bas. ;) Merci.
@Shakes : Je suis ravie de te donner envie de le lire, mais puisque tu apprécies déjà Teulé, ce n'était pas difficile il me semble. Le Montespan va sans aucun doute te plaire et j'espère bientôt lire ton avis. ;)
C'était un peu un défi pour moi de relire du Balzac que j'ai peu apprécié plus jeune, c'est pour ça que L'Auberge rouge et son résumé me tentait également pour le côté crime mystérieux et enquête. Mais je n'ai toujours pas retrouvé mon livre... :chaispas:
@Vujh : C'est tout le contraire pour moi, j'ignorais qu'il en existait un film. J'ai la même impression, celle de descriptions beaucoup trop longues avec Balzac, mais dans La Peau de chagrin, je les ai lues sans aucune gêne , bien que certaines m'aient laissée un peu perplexe. J'en parle dans mon avis.
@Kyra : Je pense qu'on est majoritaire à vouloir lire le livre avant de voir le film. Mais parfois, après avoir vu un bon film, je découvre seulement après qu'il est tiré d'un roman. J'ai d'ailleurs tendance à dire à mes amis non lecteurs, qu'un bon film vient toujours d'un livre encore meilleur. Sans pourtant réussir à les convaincre en général. :jeboude:
@Nbsjof : Super nouvelle :pouceleve: par contre le nombre de visiteurs au Salon de Paris n'est pas le même qu'à Lens, l'attente risque d'être longue :S De mon côté, je n'ai pas encore récupéré ma voiture, donc ma sortie prévue à Polar Lens est annulée.
Oui ! :pompom: j'ai réussi à lire Balzac et surtout j'ai aimé ma lecture ! J'avais en mémoire une lecture restée laborieuse du Père Goriot, une tentative soldée par un abandon du Lys dans la vallée, bref pas de quoi me motiver à risquer l'expérience « balzacienne » de nouveau. Puis, m'étant fixé cette année de lire un classique par mois, mais en variant également les auteurs, sans me diriger forcément vers ceux j'affectionne déjà, Balzac est devenu un de mes objectifs de lecture.
C'est maintenant chose faite avec La Peau de chagrin.
Le héros de ce roman est Raphaël De Valentin, jeune marquis, ayant pour ambition d'être reconnu et riche, mais qui, désargenté, va mener ses premières années de jeune homme dans une vie quasi monastique, plongé dans les études et la pensée. Au début du roman, nous le suivons dans une mélancolie profonde, errant dans les rues de Paris, désespéré (sans qu'on en connaisse les vraies raisons) au point de vouloir se jeter dans la Seine.
Puis il se retrouve en possession de la fameuse peau de chagrin qui a le pouvoir d'exaucer tous les désirs par le biais d'un pacte maudit : "Si tu me possèdes tu posséderas tout. Mais ta vie m'appartiendra.[…] A chaque vouloir je décroîtrai comme tes jours. Me veux-tu ? Prends." La tentation est bien trop grande pour Raphaël, et Balzac, auteur omniscient ajoute cette remarque : " Il ne pense déjà plus à mourir ! ".
Je n'ai pas eu de complète empathie pour ce personnage à qui je reproche de ne vouloir exister que dans la richesse. Il mène une vie pauvre et solitaire qui le rend malheureux à cause de cette obstination pour le luxe. De même, on le voit se détruire à cause d'une obsession pour la comtesse Foedora, dont il sait qu'elle dédaigne tous les hommes qui la courtisent, et ce, alors que le réel amour en la personne de Pauline, la jeune fille de l'hôtel où il loge, semble lui crever les yeux. Mais là encore, l'argent influence ses sentiments : " je ne conçois pas l'amour dans la misère ", " une femme doit être riche ".
Concernant les descriptions, si longues, beaucoup m'ont vraiment charmée : celles du magasin d'antiquités où Raphaël trouve la peau de chagrin, véritable repaire de curiosités plus étonnantes, plus rares et plus précieuses les unes que les autres, boutique dont j'ai pris plaisir à explorer chaque recoin avec le narrateur ; celles nous faisant les portraits de Foedora et de Pauline vues par le regard amoureux du jeune homme ; le récit du repas (premier souhait accordé par la peau), moment de débauche et digne de Bacchus est un grand moment du roman également ; à la fin du roman, des séjours en Savoie, puis en Auvergne, donnent l'occasion à Balzac de nous offrir des descriptions empreintes de lyrisme, magnifiant ces paysages , réussissant à nous y transporter et à ressentir l'apaisement ressenti par Raphaël en ces lieux.
J'avoue que malgré tout, je me suis parfois posé la question de l'utilité de certains passages, pardon Honoré :emb: :lol: , mais presque trois pages où l'un des personnages parle de différentes races de canards et des possibilités de croisement pour en créer de nouvelles !? :ko: Il y a également énormément de références au monde de l'art (peinture, musique, littérature), aux sciences (médecine, philosophie, politique) que j'étais loin de maîtriser, mais qui n'ont pas plus que ça troublé ma lecture.
Voilà une partie de ce que je souhaitais dire au sujet de ce roman, en dire plus comme j'en avais l'intention au départ, m'obligeait à en révéler beaucoup trop sur l'histoire.
Je commence maintenant une nouvelle lecture , Maman a tort pour la LC de ce mois-ci, et je dois dire que je suis impatiente de retrouver Bussi, en espérant être bluffée comme dans ses autres romans.
Bonne soirée. Bonnes lectures.
A bientôt. :-)
Dernière modification par Ennairod (12 Mars 2016 23:00:39)